Chapitre 1

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Aurore 

( 3 ans avant) 

Les arbres défilent rapidement. Je cours aussi vite que mon corps le permet. Le cœur battant, je lutte contre l'envie d'abandonner. Mon corps réclame une pause, cependant, je sais que je n'en ai pas le temps. Ses cris me le confirment.

J'écarte violemment toutes les branches qui surgissent devant moi, ignorant les coupures dans mes bras. Mon instinct de survie prend le dessus. Si je m'arrête maintenant, j'aurais bien plus grave que de simples coupures.

- AURORE !

Je saute pour éviter une racine d'arbre. Je n'aurais jamais dû rentrer dans cette maudite forêt.

- AURORE!

La respiration saccadée, je continue de courir. Je sens que je ne pourrais plus tenir longtemps. Je suis trop épuisée. Je refuse de m'arrêter.

Je ne suis pas religieuse, mais à cet instant je prie tous les Dieux de m'aider. Pardonnez-moi tous mes péchés, je ne mentirais plus jamais. Je vous le promets! Faites en sorte que je trouve une échappatoire! Je vous en supplie!

- ARRÊTE DE COURIR, CELA NE SERT À RIEN !

Comme toujours sa voix me glace le sang. Je ne sens plus mes jambes. Mon corps avance tout seul. Encore un peu Aurore !

Comme je le craignais, je finis par trébucher et atterris au sol. Prise de panique, je regarde derrière moi, il n'est plus très loin. Si je me lève maintenant, je pourrais encore m'échapper. Cependant, mon corps refuse de coopérer, étant à bout.

- Je savais que tu n'allais pas tenir plus longtemps.

À 10 mètres de moi, il arrête de courir et s'approche lentement pour reprendre son souffle. Je recule jusqu'à me heurter contre un tronc d'arbre. Je me mords la lèvre pour éviter de pleurer. Il ne doit pas savoir à quel point je suis terrorisée.

- Je n'ai jamais su t'apprendre à être sage.

Il s'abaisse à mon niveau. Même si j'ai énormément peur, je me force à le regarder dans les yeux et non le couteau de cuisine qu'il a en main.

- Ta mère aurait été déçue de te voir échouer ainsi.

- Ne parle pas de ma mère !

- Tu vas pouvoir la rejoindre, sourit-il.

- J'AURAIS DÛ T'ANÉANTIR LORSQUE J'EN AVAIS L'OCCASION !

Son sourire disparaît. Il ne semble plus amusé d'un coup. La haine que je sens pour cet homme, qui n'est d'autres que mon père, m'aide à garder la tête haute. Je vais enfin me débarrasser de lui. Même si ceci implique mourir. J'espère seulement que ma mort sera rapide.

Il promène la lame du couteau le long de mon cou. Je me mords l'intérieur de la joue pour ne pas grimacer face à la brûlure que je ressens. Mon corps tremble, mon cœur bat comme jamais.

Prise d'adrénaline, je lui donne un coup de pied qui le déstabilise. Le couteau tombe au sol suivi de son corps. J'en profite pour le saisir et me relever. Ma main tremble lorsque je le pointe en sa direction.

- Tu n'en es pas capable Aurore, ne fais pas de bêtises.

Il se relève en faisant attention à mes gestes.

- Ne bouge pas ! crié-je.

- Tu es faible et naïve, continue-t-il, reposes ce couteau et laisses toi faire comme tu le fessais lorsque je rentrais dans ta chambre. Lorsque je te...

Tout ce passe tellement vite. Ma main avance, suivie de son regard choqué. Je lâche le couteau et recule. Qu'est-ce que je viens de faire?

Toujours debout, il baisse les yeux et passe ses doigts sur le bas de son t-shirt blanc imprégné de rouge maintenant. Je viens de le poignarder. Alors que je pensais qu'il allait s'effondrer, il lâche un rire jaune.

- Que...

En appuyant sur sa blessure, il s'abaisse pour reprendre le couteau.

- J'aurais dû t'apprendre les points faibles. Bien joué, mais pas au bon endroit.

Mes jambes restent sur place, je n'arrive plus à bouger. Je pourrais me retourner et courir, mais mon corps refuse d'obéir. Le sang continue de couler le long de son corps. Comment se fait-il qu'il ne soit pas mort? Il y a tant de sang pourtant.

- Finalement, tu ressembles plus à ton père que tu l'aurais cru.

Je ferme les yeux lorsqu'il s'apprête à mettre fin à mes jours. Mais au lieu d'entendre mon cri, c'est le sien qui remplit la forêt.

Lorsque je les rouvre, je suis surprise. Mon père est au sol, du sang gicle de son cou. Devant moi se tient un homme de dos. Grand et musclé. Ce qui attire mon attention n'est pas la mare de sang, ni sa présence, mais les griffes qui remplacent ses ongles.

Mes jambes me lâchent. J'étouffe un sanglot en tombant. L'homme se retourne lentement. Je n'ose pas relever la tête. Je n'avais encore jamais vu de loup-garou. Je ne fais rien pour masquer mes tremblements. Je vais mourir.

- Regarde-moi! ordonne-t-il d'une voix grave.

Je lève doucement les yeux. Mon regard se pose sur le sien. Un frisson me traverse le dos. Ces yeux gris...ils m'aspirent au point que j'oublie l'endroit où je me trouve. J'oublie que le corps de mon géniteur se vide de son sang. J'oublie que je suis sur le point de mourir. Il est magnifique. J'en suis certaine, il n'est pas humain.

- Quel âge as-tu ? me demande-t-il froidement.

Sa voix me ramène à la réalité. Ses yeux gris changent. Ils sont désormais sombres. Très sombre. Cet homme a beau être magnifique, il est tout aussi effrayant.

- 15, arrivé-je à articuler.

- Je viens de te sauver la vie. Tu as une dette envers moi.

Me sauver ? Il ne va pas me tuer ?

- M...merci. Que...que puis-je faire pour...

Je n'arrive pas à finir ma phrase, toujours sous le choc de la situation.

- Le jour de tes 18 ans, je viendrais réclamer ma dette.

Il ajoute:

- Et tu seras mienne.

Avant que j'aie pu comprendre le sens de ses mots, il disparut dans la forêt.

***********

Voila la rencontre tant attendu ! Je ne blaguais pas en disant que leur histoire ne sera pas comme les précédents ! Cette fois, j'envois du lourd ahahaha. 

J'espère que vous avez aimez ! M

Mes loups, j'ai bien vu tout vos commentaires à propos des deux chapitres par semaines. Je trouve personnellement que cela est correcte. Je comprends que vous êtes impatient et c'est normal! Mais corriger un chapitre prend pas mal de temps, surtout que j'ai des examens en août. Et avoir plus un temps d'écart entre les chapitres permet à certain d'avoir le temps de les lires. 

Je vais quand même repenser à la question. Je pourrais peut-être en publier 3. Je n'ai aucune envie de vous décevoir! 



L'humaine et l'Alpha CaptatifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant