Chapitre 34

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Aurore 

Je reste debout près de la porte, essayant de repérer quelque chose dans l'obscurité. Le sol envahi par un brouillard épais, me fait frissonner et gèle mes pieds nus par la même occasion. Qu'est-ce qu'il se passe?

D'un coup, un petit rayon de lumière de la lune pénètre dans la chambre malgré les épais rideaux. C'est comme s'il avait senti ma présence. Elle continue sa route jusqu'au visage de Tristan, me donnant l'occasion de le repérer.

Je me précipite près de celui-ci, sur le lit. Sa poitrine se soulève à une vitesse inhumaine, ses veines semblent sur le point d'exploser et il transpire beaucoup. Ses sourcils froncés me confirment qu'il souffre.

Il gémit douloureusement. Je sens mes mains trembler face à la panique. Qu'est-ce que je dois faire? Appeler Dominique? Devin? Kane?

Mais je ne peux pas le laisser seul, même si c'est pour quelques minutes. Est-ce que personne n'entend ses cris bon sang?

Doucement, je lui touche l'épaule en murmurant:

— Tristan?

Il arrête de bouger, mais ne va pas mieux pour autant. Je ne comprends pas ce qu'il se passe. Est-il en train de se transformer? Si oui, je devrais déguerpir le plus vite possible. Pourtant, il est hors de question que je le laisse ici.

— Tristan? tentais-je à nouveau en appuyant plus fortement sur son épaule.

Au contact de ma peau contre la sienne, une vague de froideur se propage dans mon corps. Je tremble. Le brouillard commence à se dissiper petit à petit.

— NON!

Je sursaute. La porte du balcon s'ouvre d'un coup. Un vent glacial fait son entrée. Les rideaux volent dans tous les sens.

— TRISTAN! hurlais-je les larmes aux yeux.

Il ne m'entend pas. Sa poitrine continue à se soulever. J'ai peur. Il ne va pas bien. J'ignore ce qu'il se passe exactement, mais il souffre. Et je souffre aussi.

Il se met à convulser. Je continue de hurler son nom en espérant qu'il m'entende. Mon Dieu!

— Tristan, je t'en supplie réveilles toi!

Je décide de le secouer. Il doit ouvrir les yeux. Ses gémissements continuent sans cesse. Je me déplace afin de m'associer sur lui et le secoue. À l'instant où mes mains touchent la peau de ses épaules, il se réveille violemment en s'asseyant.

Le mouvement des rideaux s'arrête d'un coup. Le brouillard se dissipe peu à peu. Mais l'air glacial reste.

Un cri de surprise m'échappe. Il respire lourdement en m'inspectant, une expression grave sur le visage.

— Tu...

— Je vais bien.

Il soupire en se laissant tomber sur son oreiller mouillé. Je change de position, pour le laisser respirer, et m'assois à côté de lui.

Mon cœur bat la chamade et je tremble toujours. Je n'avais jamais vécu une chose pareille. Était-il simplement en train de rêver? Est-ce comme cela que les loups font des cauchemars?

Malgré l'obscurité, j'aperçois une bouteille sur la table de nuit à côté de moi. J'espère qu'elle n'est pas vide. Je me penche et la prends. Elle est remplie.

— Tiens, bois.

Il me remercie et s'assoit. Il finit la bouteille entière en une gorgée. En temps normal, ça m'aurait choqué, mais pas après ce que je viens de vivre. Ce qu'il vient de vivre.

L'humaine et l'Alpha CaptatifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant