Chapitre 11

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Tristan 

Je m'adosse confortablement contre ma chaise en entendant le son de ses talons. J'aurais dû me douter que mademoiselle ne descendrait pas sans ses talons. Mes bras posés sur les accoudoirs, je l'observe rentrer dans la salle à manger.

Elle s'arrête quelques secondes à l'encadrement de la porte. Assez pour que je puisse la détailler de la tête aux pieds. Elle a changé son short et son débardeur pour mettre une robe blanche en dentelle.

J'aurais dû me douter qu'elle se changerait après avoir vu les filles sortir de ma chambre. Elle l'ignore, mais ce geste m'a donné beaucoup d'information à propos de son caractère. Je commence à déchiffrer ses comportements. Sa façon de penser et de réagir.

Mademoiselle s'assoit en m'ignorant complètement. On se sert en même temps. Ou plutôt, je me sers et elle se contente de mettre de la salade dans son assiette. Tiens, pas de pain aujourd'hui?

Je mange en essayant d'ignorer un maximum à quel point son manque d'appétit m'agace. Il y a beaucoup de choses qui me posent problème avec elle. Mais son manque d'appétit est le pire. Parce que je sens qu'elle en veut plus, mais d'une certaine manière, elle s'abstient.

- Tu es bien silencieuse ce matin.

- Ce n'est pas comme-ci l'on parlait chaque matin.

C'est vrai. On passe la plupart du temps à manger dans un silence complet. Cependant, je sais que quelque chose l'obsède. Je sens le poids de ses pensées. Je ne suis pas de nature curieuse, mais j'ai envie de savoir ce qu'elle pense. Et quoi de mieux que la pousser à bout?

- Tu as passé une nuit torride ?

Elle lève un sourcil en comprenant que je fais allusion au livre.

- Je doute sur qui de nous deux a passé une nuit torride.

Et bah voilà, ce n'était pas si dur finalement. Je bois une gorgée de mon verre d'eau, satisfait.

- Si c'est ce que tu voulais, il suffisait de demander. T'aurais pu te joindre à nous.

Elle pince ses lèvres. J'évite de trop m'attarder sur son rouge à lèvres. Ce rouge m'absorbe.

- Merci pour l'offre. Tu pourras aussi te joindre à nous lorsque j'aurais trouvé quelqu'un.

Je m'assois correctement sur ma chaise en prenant appui sur mes coudes.

- Parce que si toi, tu passes tes nuits avec d'autres filles, j'ai bien le droit de voir qui je veux ?

Elle parle lentement en savourant chaque mot. Pense-t-elle m'atteindre de cette manière? Je hoche la tête en lui expliquant:

- Bien entendu. J'ai seulement besoin de ta présence ici, alors tes activités ne m'intéressent guère.

Elle me fait un faux sourire avant de continuer à manger:

- On est sur la même longueur d'onde alors.

- Exactement.

Je finis mon verre d'un trait et me lève. J'ai beaucoup de boulot aujourd'hui. Pas de temps à perdre.

Kane est assis devant la fenêtre pour ne pas changer.

- Devin a fait du bon boulot avec la frontière, dis-je en m'asseyant à ma place.

- Je sais, il n'a pas arrêté de se vanter.

Je hoche la tête, amusé. Devin adore se vanter. Il suffit de lui demander ce qu'il sait faire de bien pour qu'il ne s'arrête plus.

L'humaine et l'Alpha CaptatifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant