Chapitre 22

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Aurore 

Un vent glacial me fait frissonner. J'ouvre les yeux en me frottant le visage. Il est mouillé. Je fronce les sourcils et m'assois. Mon dos est trempé ainsi que mon oreiller. J'ai dû transpirer de malade.

Mon regard se promène dans la chambre qui est plongée dans l'obscurité totale. Les rideaux ont été tirés le long de la baie vitrée. Chose que je ne fais jamais. J'ai toujours tendance à les laisser ouverts pour que je puisse observer la forêt en m'endormant.

J'ai l'impression d'avoir été écrasé par un tracteur tellement je me sens bizarre. Je me souviens d'avoir entendu la voix de Tristan avant que tout devienne sombre. J'ai dû m'évanouir. Et je sais très bien pourquoi.

La porte de ma terrasse est ouverte, me confirmant que mon âme soeur y est. Je me change rapidement dans le dressing. Je mets un short noir ainsi qu'un t-shirt qui me sert de pyjama. Je n'ai pas la force de m'habiller correctement. Je me démaquille aussi les yeux avant d'aller le rejoindre.

Il est assis sur le banc, son regard droit sur la forêt. Lorsqu'il sent ma présence, il tourne la tête et lève un paquet de cachet en l'air.

Je me précipite à côté de lui pour le lui arracher des mains.

- Tu as fouillé dans mes affaires ? demandé-je.

Je m'assois sur le banc en laissant de l'espace entre nous. L'imaginer fouiller mes affaires m'énerve. C'est personnel. On ne touche pas les affaires des autres, voyons!

- Non, je n'en ai pas eu besoin. J'ai senti leur présence.

J'évite son regard et joue avec les cachets vides en appuyant sur le plastique.

- J'ai des migraines, l'expliqué-je. Si je n'en prends pas, c'est affreux.

- Et tu ne les as pas pris ces temps-ci, constate-t-il.

Je hausse les épaules. Ce n'est pas de ma faute si je les oublie.

- Amanda, notre cuisinière, se chargeait de me rappeler de les prendre. J'ai pas encore mes repères ici, le confiais-je.

Je ne le regarde pas, mais je sens qu'il hoche la tête. Je devrais peut-être penser à les laisser dans la cuisine.

- Tu as quand même fini par t'évanouir, ce n'est pas rien.

- Je sais. J'ai des migraines depuis mes 8 ans. Mais cela faisait longtemps que je ne m'étais pas évanoui. Tu es arrivé à temps, remarquais-je.

- J'ai senti que tu n'allais pas bien.

Je n'ai jamais compris pourquoi, mais parler de mes migraines a toujours été un sujet sensible. Peu de personnes en dehors de ma famille le savaient. Avoir une maladie est équivalent à une faiblesse. Et je déteste avoir des faiblesses. Personne ne doit les voir.

Tristan se lève et me fait signe de le suivre.

- Quoi ?

- On va se balader.

- Pourquoi?

- Le médecin t'a injecté un antidouleur très fort, marcher te réveillera.

Je hoche la tête. Il a raison, j'ai besoin de bouger un peu. Je me lève et le suis.

On marche tranquillement l'un à côté de l'autre dans la forêt. Je suis surprise à chaque fois que les branches semblent s'écarter pour laisser plus de lumière filtrer à travers celles-ci. La forêt obéit à Tristan. Je ne savais même pas que c'était possible.

L'humaine et l'Alpha CaptatifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant