L'humaine et l'Alpha Captatif

Chapitre 21

Aurore 

Oh Mon Dieu! Faites que ce boucan cesse!

J'ouvre les yeux, mais la luminosité de la pièce me pousse à les refermer. Je me masse le contour des yeux. J'ai mal au crâne. C'était donc de là que provenait le boucan. Il s'agissait d'une douleur.

Je m'assois en croisant les jambes, toujours perturbée. Je bâille longuement en m'étirant. Je sens que j'ai une tête qui fait peur à voir. J'arrive à ressentir ma coupe qui devrait plutôt ressembler à une crinière de lion. Mes cheveux sont entremêlés.

Je me masse les tempes jusqu'à ce que je comprenne la raison de cette douleur. Les images de la veille me surgissent tels des éclairs. On a bu. On a parlé. J'ai dansé collé serré avec lui. Et le pire de tout ça; je l'ai embrassé.

Tuez-moi. Je préfère mourir plutôt que de faire face à Tristan. Comment ai-je pu autant perdre le contrôle ? Ça ne m'arrivait que rarement.

Immédiatement, je passe mes doigts sur ma lèvre. Je lâche un soupire de satisfaction en sentant que j'ai toujours mon rouge à lèvres. Je souris en me rendant compte que même bourrée, je ne quitte pas ma façade.

Mon sourire s'estompe lorsque je remarque que j'ai mis du rouge à lèvres un peu partout sur les coussins. Bon, peut-être que ce n'était pas une si bonne idée finalement.

Je me lève en continuant à me masser les tempes. La gueule de bois, ce n'est jamais mon truc. Je prends une douche rapide et m'habille. J'opte pour une jupe noire et un haut oversize blanc. Je mets mes talons noirs et applique mon rouge à lèvres.

N'ayant pas l'envie de me maquiller les yeux, sachant qu'ils sont fatigués, je choisis une paire de lunettes noires. C'est ainsi que je descends en bas.

Arrivée en bas de l'escalier, la porte d'entrée s'ouvre en grand. Tristan apparaît. Il me scrute quelques secondes avant de se diriger vers la salle à manger sans aucun bruit.

Qui a énervé le grand méchant loup?

Je m'assois à ma place et me sers. Ayant choisi les lunettes aux verres les plus sombres, il ne sait pas que je l'examine. Il a l'air tendu. Très tendu.

- Écoute, si tu es dans cet état à cause du baiser d'hier, sache que cela ne comptait pas pour moi.

Il serre la mâchoire avant d'appliquer:

- J'ai autre chose à faire qu'à penser à toi.

Cette fois, c'est moi qui m'énerve. Je lui lance d'une voix tranchante:

- Contente de savoir que je ne suis pas le problème. Je ne sais pas qui a pu énerver ta petite personne, mais va te défouler sur la personne concernée. Si cela ne me concerne pas, alors évite de pourrir ma matinée.

Il fronce les sourcils en me fixant longuement. Je sais qu'il est abasourdi à l'intérieur de lui. Cependant, je ne peux pas le laisser me traiter de cette façon alors que je n'ai rien fait. Je l'admets, je n'aurais pas dû faire tout ce que j'ai fait hier, mais si sa mauvaise humeur n'est pas due à hier alors qu'il va se faire foutre.

Il finit par soupirer en passant ses mains sur son visage.

- Désolé, j'ai passé une mauvaise matinée.

Je ne m'attendais pas à ce qu'il s'excuse, mais plutôt à ce qu'il quitte la table. Bien. Je me tiens droitement en croquant dans mon pain.

- J'imagine que c'est dû à ton cousin? Il est où d'ailleurs ?

- Il ne reviendra plus jamais. Oublie que tu l'as vu.

- Difficile quand deux loups gigantesques ont failli détruire la forêt.