Chapitre 42

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Tristan

- Tu es sûr de ne rien avoir vu? lui demandai-je à nouveau en faisant le tour du salon. Il doit y avoir une explication logique à tout ça!

- Je n'ai même pas senti la présence de quelqu'un, répète Kane, elle était seule sur cette cascade.

Je passe plusieurs fois mes mains dans mes cheveux.

- Il a raison, opine Dominique, s'il y avait quelqu'un on l'aurait senti.

Je m'arrête devant la cheminée. Il n'y a plus beaucoup de bois. Je devrais penser à rapporter quelques branches et demander à quelqu'un de préparer un stock pour l'hiver. Le froid commence à revenir petit à petit. Ce mois de septembre n'annonce rien de bon.

- Tu avais raison. Elle a dû halluciner. C'est ça, l'explication la plus logique.

Je connais Aurore et sais qu'elle est plus saine mentalement que la plupart d'entre-nous.

- Il y a des éléments qui clochent, continuais-je. Comment expliquer les dessins? Elle ne sait pas dessiner!

- C'est qu'elle avait un talent caché alors. C'est possible que son cerveau ne pût plus cacher son talent.

Je secoue la tête. Elle n'a pas la main d'une artiste, or, ces dessins-là étaient loin d'un niveau d'amateur. Elle n'aurait pas pu s'entraîner depuis sa jeunesse sans que son cerveau s'en rende compte. C'est impossible.

Et puis, il y a la signature. Sa description de cette femme. Ma mère qui l'a vu aussi. Tous ces signes confirment ses dires. Alors pourquoi est-ce que l'élément le plus important n'est pas là? La présence de cette femme est introuvable. Ni son odeur, ni son esprit.

- Je vais y aller.

Je hoche la tête. Kane a toujours besoin de solitude à chaque fois qu'il utilise son don. Surtout que voir à travers Aurore semble l'avoir beaucoup perturbé. La seule fois que je l'avais vu aussi perturbé était avec moi.

- Je vais faire un rapport à ma meute, me prévient Dominique. Mieux vaut la laisser seule.

Ils sortent. Je m'assois sur le fauteuil en ignorant ma jambe qui tremble. Ne pas savoir ce qu'il se passe autour de moi est frustrant.

Dominique a raison, mieux vaut laisser Aurore tranquille. Elle doit se faire face. Cependant, je refuse de la laisser seule. Je ne vais pas aller lui parler, mais j'ai besoin de rester dans les environs. On ne sait jamais. Elle pourrait faire une crise à tout moment.

Ce que je craignais arriva rapidement. Je sens son cœur battre plus rapidement lorsqu'elle rentre sous la douche. Je m'assois correctement et me concentre sur son état. J'arrive à sentir sa déception.

Je suis encore plus alarmé en sentant sa tension descendre énormément. Elle se laisse tomber au sol.

Arriver devant la salle de bain j'ouvre la porte sans aucun problème. Elle n'a même pas pensé à fermer la porte à clé.

J'éteins l'eau. Elle ouvre faiblement les yeux pour me regarder. N'ayant pas la force de lutter contre mon intrusion elle se laisse aller.

- Aurore?

Pas de réponse. Je me baisse et la prends dans mes bras, ignorant son corps trempé qui mouille mes vêtements. Je la dépose sur son lit et m'empresse de prendre un essuie pour la couvrir.

Je cherche un pyjama dans son dressing, mais je ne trouve rien d'autre que des nuisettes. Pourquoi n'a-t-elle pas un pyjama normal comme tout le monde? Je secoue la tête en allant dans ma chambre.

L'humaine et l'Alpha CaptatifOù les histoires vivent. Découvrez maintenant