36 -

1.8K 137 32
                                    



   C'est difficilement que j'ouvre les yeux. Je fais face à la vue que nous donne les baies vitrées sur le géant jardin. Keenan aurait voulu un jardin plus petit, mais face à mes caprices il avait cédé pour un plus grand. Le faire imaginer nos futurs enfants en train de jouer dans le jardin avec les chiens et leurs père, est une idée qui n'a pas pu lui déplaire.

Je tend mon bras jusqu'à ma table de nuit pour attraper mon téléphone. En allumant ce dernier, j'ouvre les yeux en faisant face à une avalanche de messages et notifications de mes réseaux sociaux. Surtout en sachant que je ne suis plus du tout active et ce, depuis la mort d'Alessandro je me mets à stresser une nouvelle fois. La dernière fois que ça me l'a fait, c'est après la mort de mon bébé dont je n'avais même pas encore connaissance.

Mon cœur se serre avec force en repensant à ce jour atroce. Cette malade mental que j'avais engagée en tant que nourrice, devait garder Alessandro deux heures, le temps que Keenan et moi dînons avec ses collègues de son cabinet qui rencontrait d'autres médecins du monde. Vers la fin du dîner, j'avais remarqué les regards posés sur notre table, mais je m'étais simplement dit que le nombre de personnes à table suscitait juste l'attention. C'est le visage blême de Keenan qui m'a alerté.

Sa main tremblait alors qu'il tenait son téléphone, j'avais posé ma main sur sa cuisse pour savoir ce qu'il avait. Ses yeux bleues larmoyants de larmes sont tombés dans les miens, et j'ai su que son état concernait Alessandro. La seule fois où je l'avais vu pleurer c'était à la naissance d'Alessandro, et il y'avait que notre fils pour lui faire sortir les larmes.

Le cœur à la limite de sortir de ma cage thoracique j'avais presque crié à Keenan, de me dire ce qu'il se passait. Avec effroi, mes yeux c'étaient posés sur les television du restaurants qui montrait tous une seule image. Une géante villa en train de brûler. C'était notre maison. Cette folle de femme avait fait brûlé notre maison, avec notre fils à l'intérieur.

Alors aussi stressée que ce soir là, je me redresse et part sur mes réseaux sociaux et je souffle soulagée les larmes aux yeux. Tous cet engouement est tourné car Keenan, lors d'un interview accordé à CNN pour parler de son projet en collaboration avec l'ONU quant à l'apport de plus de soignants dans les pays qui en ont le plus besoin tel que le yémen, il en a profité pour annoncer quitter ses fonctions de chirurgien pour sa candidature à la présidentielle.

Je compose le numéro du blond en pleurant silencieusement de soulagement. Comme je l'avais imaginé, sûrement occupé il n'a pas décroché. Je lui envoie donc un message remplie d'amour, de bienveillance et de fierté pour la suite avant de me recoucher, cette situation qui m'a tellement chamboulé et rappelé la mort d'Alessandro, que j'en fais une crise de larmes.

Trop triste, et chamboulée j'ai passé ce samedi au lit, évitant les appels de Kaori, Keenan ou mes cousines. Ce que j'ai ressenti ce matin ça m'a tellement retourné que je n'ai même pas osé travailler dans mon bureau, à quelques mètres.

Un film à l'eau de rose à la télévision, je continue à manger ma glace dans mon lit. Simplement vêtue d'un legging, et d'un gros pull appartenant à Keenan, j'ai passé la journée devant la télé à raffoler de séries ou films.

La porte de ma chambre s'ouvre à la volée sur Keenan qui souffle comme soulagé, en me remarquant sur le lit.


— Ne me refais plus jamais ça Aze, je suis sérieux ! Qu'est ce qu'il se passe ?

— Tu peux me prendre dans tes bras ?


Il hoche de la tête en refermant la porte derrière lui. Il enlève ses chaussures, sa veste et ses chaussettes avant de grimper sur le lit. Je pose ma glace sur ma table de chevet et me laisse serrer par les bras réconfortants de Keenan, qui dépose un long baiser contre ma tempe en me demandant ce que j'ai.


𝐀𝐙𝐄𝐀𝐋𝐘𝐀 ; 𝘸𝘢𝘴𝘩𝘪𝘯𝘨𝘵𝘰𝘯 𝘥𝘤 𝘦𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant