6, Tome II.

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Le vingt janvier.

Ce grand jour est enfin arrivé. Le deuxième vingt janvier de notre vie, où Keenan Alessio Richardson va de nouveau refaire serment devant le monde entier et le pays entier.

Depuis six heures du matin, dans notre maison c'est la course. Les équipes de déménageurs viennent quotidiennement depuis trois jours pour transporter nos cartons jusqu'à la Maison Blanche. Notre maison est déjà vendue depuis trois mois à présent, à un riche couple d'anglais qui viennent passer leurs retraites ici. Nous en avons acheté une autre, à quelques pas d'ici mais beaucoup plus grande, avec des chambres encore plus grande. Donc tous nos meubles sont transportés dans cette dernière, alors que vêtements et documents sont transportés vers la Maison Blanche.

On y sera définitivement installés d'ici trois jours. J'ai donc pris mon premier congé de travail aujourd'hui, car il était impossible que je ne rate cette journée, puis ça aurait fait scandale que je ne sois pas aux côtés de mon père, mais en train de travailler dans un starbucks.

C'est donc vêtue d'une robe moulante bleue marine, et de cuissardes à talons avec un long manteau sur moi et une écharpe autour de mon cou que nous sortons du SUV. Mon père est acclamé par la foule, ce dernier les salut sourire aux lèvres. Je tourne ma tête vers Aydan qui est lui aux côtés de ma mère à mon opposé, il a un air neutre, bien sûre pour ne pas que les caméras puissent capter qu'il n'a pas du tout envie d'être là. Ça fait deux semaines maintenant qu'Amanda est morte, elle a été enterré y'a trois jours, mon frère a refusé qu'on vienne à ses côtés lui porter soutient. J'essaye tant bien que mal de parler avec lui, de lui apporter mon soutient dans son deuil mais il refuse toutes mes tentatives. 

Ses yeux noisettes tombent dans les miens, je lui offre un sourire qui se veut rassurant, il esquisse un petit sourire en hochant discrètement de la tête pour me dire que ça va aller.


Vingt minutes plus tard, les trente cinq mots étaient dits. Mon père est une nouvelle fois le président des États Unis. Comme à son habitude, ma mère les yeux brillants applaudit tout comme les citoyens présents, dont les hommes politiques présents sur le national mall.


— Back like we never left.
(De retour comme si nous étions jamais partis. )


Sa première phrase suscite des rires et des applaudissements. Je souris, contente qu'il ait bien utilisé la phrase que je lui ai suggéré d'utiliser, alors qu'il travaillait sur son discours avec son père, son grand père, son équipe et ma mère.


— Tu vas bien ? Je chuchote à mon frère à mes côtés.

— J'ai un mauvais pressentiment.

— Par rapport à quoi ?

— Par rapport à aujourd'hui. Je l'ai depuis avant hier ce mauvais pressentiment. J'ai l'impression que la mère d'Amanda va faire un truc, c'est le parfait moment pour se faire entendre.


Soucieuse, je me contente simplement d'enserrer son bras et de poser ma tête sur son épaule, me souciant peu du protocole à suivre.

Vingt minutes plus tard, mon père termine son discours. Il est applaudit, accompagné d'Aydan on se lève pour rejoindre nos parents et tous ensemble, saluer la foule. Entourée d'une vingtaine d'agents, nous sommes escortés en dehors du National Mall. Mes parents serrent des mains, la foule criant dans tous les sens leurs prénoms. Aussi soucieuse que mon frère, je reste cramponnée à la veste de mon père en fixant la foule à la recherche de toute personne qui contrasterait dans ce cadre euphorique.


𝐀𝐙𝐄𝐀𝐋𝐘𝐀 ; 𝘸𝘢𝘴𝘩𝘪𝘯𝘨𝘵𝘰𝘯 𝘥𝘤 𝘦𝘥𝘪𝘵𝘪𝘰𝘯 Où les histoires vivent. Découvrez maintenant