L'art de la Nudité - tome III {Terminé}

26 - Au delà

Nda  : le média est un indice pour le chapitre final ;P je tease, je tease...

_Je sais plus, vraiment plus. Il va falloir que tu m'aides.

Oscar était au bord de la rupture. Lui qu'on connaissait frais et pétillant était arrivé le souffle court et le regard inquiet.

Sa rencontre avec Louis le matin même l'avait replongé dans des souvenirs qu'il réussissait à renier depuis des années. Il ne pouvait plus prétendre à une vie épanouissante où il était à la tête du business fleurissant. Son passé l'avait rattrapé et tout menaçait de s'écrouler.

Les épaules basses, Oscar buvait son café mais la nausée le prit.

_Je suis sérieux. Je vois pas d'autre solution à part nos témoignages.

_Figliolo, tu sais bien que je ne peux pas.

Mica posa une main délicate sur celle de l'homme qu'elle avait vu grandir. Oscar accueillit le geste tendre de son ancienne nourrice comme un intermède. La douceur de Mica lui avait manqué.

Le londonien ne lui rendait visite pas plus que deux ou trois fois par an. Il aimait passer du temps dans l'atrium, caché entre les murs de la grande pension familiale au cœur de Florence. L'endroit était romantique avec les plantes grimpantes qui cheminaient entre les pierres et les guirlandes de lumière accrochées près des cyprès. La nuit régnait et les cigales chantaient leur berceuse.

Pourtant, le visage triste de Mica ne répondait pas aux attentes d'Oscar. Il espérait retrouver le tempérament de feu de l'italienne et qu'elle se jette à mains nues sur Lutz. Mais Oscar savait au fond de lui que sa venue à l'improviste chez Mica n'était pas la solution, juste un répit momentané.

_Amore, continua Mica, tu sais que j'ai signé une clause de confidentialité avec la famille Valmont. Lorsque je suis venue en France pour mes études, ils ont bien voulu que je loge chez eux en tant que jeune fille aupair. Le travail du juge et de madame Caroline était très complicato alors pour ne pas risquer d'être compromis pour les nombreux procès qu'ils étudiaient à la maison,  ils m'ont fait signer un papier pour s'assurer que tout ce qu'il se passerait à la maison et tout ce que j'entendrai ou verrai reste secret.

_C'était il y a des années ! Il y a prescription.

_Malheureusement non. Ils ont très bien rédigé leur papier. Et en plus de ça, je n'ai été témoin de rien. Je sais juste les choses que tu as bien voulu me confier.

_Et Sysy ? Elle ne t'a rien dit ?

Une fossette se creusa sur une des joues de l'italienne. Elle balaya une miette de pain sur la table de jardin avant de soupirer :

_...Non. Je ne fais qu'imaginer.

_Crois moi, c'est bien pire que ce que tu imagines.

Il ne voulait pas l'accabler mais les choses s'accéléraient ces dernières semaines. L'impatience de Mattéo Solez face à leurs faibles avancées le plongeait dans un état de stress et la visite de Louis au café sonnait l'état d'urgence. Il fallait que la situation se règle au plus vite.