L'art de la Nudité - tome III {Terminé}

42 - Roof top

_Tu es mariée ?

_Quoi ?

_Sybille Renzi, ça sonne très italien.

_Et tu poses la question après m'avoir embrassé ?

Elle s'amusa de ses scrupules en retard. Sy avança vers la sortie mais Léo la retint par la taille :

_Non, rectifia Léo, juste avant.

Il l'embrassa à nouveau en oubliant que ses baisers devenaient très vite addictifs. Elle mordilla ses lèvres pour calmer ses ardeurs mais Sy s'émoustilla elle-même. Regoûter à sa bouche enflammait ses joues et son ventre. Elle se cambra afin d'échapper à la tentation puis chuchotta à deux centimètres de son visage :

_Viens avec moi.

Léo regoûtait quant à lui à ce sentiment d'abandon lorsque Sy se dérobait sous ses doigts. Pourtant, le regard complice qu'elle lui adressa en sortant du bureau passa un baume. Il la suivit lorsqu'elle ouvrit une porte près de l'ascenseur, la cage d'escalier.

Intrigué il la regarda monter à l'étage supérieur. Puis Sy l'attendit près de la porte. Ils se rejoignirent ainsi au dernier étage de l'immeuble, le rendez-vous avait des airs de souvenir. Ils s'étaient retrouvé à maintes reprises au dernier étage d'un des immeubles de la rue Dorbée. Dans une autre vie.

Léo arriva enfin à sa hauteur. Il détailla ce visage qui l'observait avec crainte.

Elle craignait l'approche de cet homme qui pointait son regard brûlant sur elle. Elle avait peur des réactions incontrôlables de son corps, de la mémoire de ses sens quand Sy était en présence de Léo. Le temps avait passé, mais Sybille redevenait une adolescente irresponsable quand elle sentait l'odeur de son ancien professeur l'envelopper.

Il borda Sy de ses bras et posa ses deux mains contre la porte. Dans un silence où seuls leurs souffles se faisaient entendre, Léo s'approcha davantage. Sy poussa avec ses fesses le battant de la porte et s'échappa lentement dans le couloir du vingt-cinquième étage.

Deux fois. Cela faisait des années que Léo ne s'était sentit délaissé et voilà que Sy s'en était chargé deux fois en moins de dix minutes. Contre toute attente, Léo se mit à sourire face à cette attitude. Cela voulait dire que la Sy qu'il avait connu n'avait pas totalement disparue. Et bien qu'elle repoussait ses baisers, peut-être était-ce pour parler. Cette possibilité le réjouit et il continua de la suivre dans l'étage à l'atmosphère différente.

Ce n'était pas des bureaux mais de grandes salles de détentes avec une multitudes de fauteuils et chaises longues. Une lumière douce diffusait un bleu reposant pour les yeux. L'endroit était désert. Léo se demanda alors si cette intimité promettait autre chose qu'une simple discussion.

Sy sortit sur le toit-terrasse. Une grande piscine rectangulaire était entourée par une dizaine de transats et une vue spectaculaire sur la ville. Elle s'avança jusqu'à la barrière et alluma une cigarette. Léo s'accouda à la barrière et observa la fumée s'évader de sa bouche puis disparaître dans la chaude brise estivale.

Les néons bleus tout autour d'eux donnaient l'impression d'une vision onirique.

_Renzi est le nom de Mica, dit Sy, elle m'a aidé à me procurer un nouveau passeport pour que Louis ne puisse pas me retrouver.

_Pourquoi n'es-tu pas revenue quand ils l'ont chopé ?

Elle aurait tant voulu.

_Je voulais me laisser une chance, savoir qui j'étais et ce que je valais sans homme à mes côtés. Je voulais que tu ais une chance aussi, que tu sois heureux avec une fille normale. Et j'ai eu raison. Aujourd'hui vous êtes toujours ensemble et vous avez un bébé.