Média : Valentini Mavrodoglou
Des traces mauves entouraient ses mains. Léo caressait ses poignets endoloris par le métal des menottes lorsqu'il franchit les grandes portes automatiques du Palais de justice, libre.
Peut-être que libre n'était pas le bon terme. Certes du point de vue de la justice la juge avait levé tous les chefs d'accusation, mais il sentait encore les liens autour de ses poignets et de son cœur.
Elle aussi avait été ligotée, il avait vu les marques sur Sy. Léo était conscient qu'il se passait quelque chose de malsain entre Sy et Louis Lutz. Il avait remarqué cette possessivité extrême lorsqu'il était venu la chercher au mariage de Gio et Claire. Il avait été témoin de tout ça et pourtant il n'avait rien vu.
Léo ne tolérait que sa propre perspective, il voyait seulement qu'elle le quittait, qu'elle partait sans lui. Léo s'était construit des raisons erronées et il avait agit en conséquence.
Si il n'avait pas été aussi égocentrique, bien des choses auraient été évités.
Léo n'était pas libre. Il devait vivre avec sa culpabilité et ses remords. Et ces derniers étaient bien plus lourds que n'importe quels fers aux pieds.
À quelques mètres de là, Oscar échangeait des mots timides avec sa mère. Ils n'avaient jamais vraiment partager une complicité mais les récents événements avaient delié les langues.
Silvia répétait des excuses en boucle. Elle connaissait Louis depuis l'université, elle l'écoutait depuis des années. Tout comme sa sœur et son mari, ils avaient cru à toutes ses paroles. Ils lui avaient donné raison lorsqu'il nomma Oscar la tare de la famille, une honte à écarter et à oublier. Ils avaient accepté quand il leur demanda de quitter Paris. Ils l'avaient laissé éduquer leurs enfants comme il le souhaitait.
Qu'avaient-ils encore toléré aveuglément qu'ils devaient à présent se faire pardonner ?
Oscar posa une main amicale sur l'épaule de Silvia. Il n'avait pas réellement d'affection pour elle, elle ne l'avait jamais autorisé. Mais le jeune homme pouvait comprendre à quel point ses révélations étaient perturbantes.
Monsieur et madame Valmont sortirent accompagnés du commissaire et de l'agent spécialisée. Léo croisa le regard de Jean-Philippe. Ce dernier le fixa plusieurs secondes avant d'incliner très légèrement la tête.
Les policiers s'approchèrent :
_Sans rancune monsieur Tourvel, dit le commissaire en offrant une poignée de mains, nous ne faisions que notre travail.
_Que va-t-il se passer pour Lutz maintenant ?
_La juge l'a incarcéré provisoirement sans possibilité de caution, en attendant de monter un dossier. Le témoignage de monsieur Simoret sera le point de départ.
Oscar leva la tête vers eux et s'éloigna de sa famille.
Cette nouvelle était une bonne chose. Derrière les barreaux, Lutz allait enfin laisser Sy tranquille.
_Monsieur Tourvel, dit Noémie, vous n'êtes pas mis en cause dans l'affaire de disparition mais une question reste sans réponse.
Oscar arriva à leur hauteur.
_Comment justifiez-vous le sang retrouvé sur votre lieu de travail ? Si vous voulez être totalement blanchi dans cette affaire nous devons nous assurer que mademoiselle Valmont va bien.
Plusieurs fois Léo était prêt à avouer sa faute. Combien de temps encore allait-il traîner son fardeau ? Il s'éclaircit la voix mais Oscar le devança :
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L'art de la Nudité - tome III {Terminé}
RomanceUltime tome de l'ADN L'amour est une chose difficile à résumer, tout comme la notion de bien et de mal. Comment différencier une bonne et une mauvaise décision, une bonne et une mauvaise personne ? Le monde dans lequel nous vivons n'est pas binaire...