NAUFRAGÉS : seuls au monde hors du temps

Chapitre 41 : remuer le couteau dans la plaie.

En se réveillant le matin, la prêtresse ne trouva personne dans la pièce à part quelques servantes qui posaient les plateaux du petit-déjeuner. Au même moment, CAIAN ouvrit la porte et entra avec deux seaux pleins de céréales. Il sourit en voyant la prêtresse réveillée. Il posa les récipients et partit s'asseoir à côté d'elle.

- Est-ce que tu as bien dormi ? Tu veux que je te porte jusqu'à la douche ?

Cette phrase. Une des servante fit tomber un couvert, choquée d'entendre une chose pareille. L'élu et la prêtresse se tournèrent vers elle.

- Sortez d'ici! Menaça CAIAN.

- Oui maître.

Une fois tous les deux, la prêtresse ne put s'empêcher de poser la question qui lui venait à l'esprit.

- Qu'est-ce que c'est? Dit-elle en regardant les seaux.

- Ce sont des graines de blé et d'orge.

- Vous êtes sérieux élu des montres! Je ne suis pas enceinte.

- On aura la certitude lorsque tu auras uriné dessus pendant une semaine. Après ça, on saura si oui ou non tu es enceinte.

- Je vois! Finissons-en. Se résigna la jeune femme.

La KAERA-JADA se leva tranquillement du lit et voulut soulever les deux seaux mais l'élu l'empêcha.

- Je vais le faire.

Il s'achemina vers la salle d'eau où il posa les deux seaux. La prêtresse ne savait plus quoi penser du changement brusque d'humeur de CAIAN. Elle le regardait sans vraiment être là comme si elle s'imaginait des choses. Il revint vers elle pour lui parler.

- Je vous ai fait couler un bain chaud au lait d'ânesse. Paraît-il que les femmes en raffolent.

- Merci.

- Pas de quoi. Répliqua l'élu en lui faisant un bref sourire.

La KAERA-JADA pénétra dans la pièce recouverte d'une odeur douce et mielleuse. La baignoire était presque pleine, de la fumée y dégageait, des pétales de fleurs de rouges et tranches de citrons verts qui flottaient à la surface. Sur un meuble, une robe pliée y était posée; elle la caressa délicatement du bouts des doigts.
Puis elle enleva sa chemise blanche qu'elle posa sur une autre table avant de se diriger vers les deux seaux pour y urina. La prêtresse n'avait aucune raison de s'inquiéter pour ses pouvoirs tant qu'elle ne tombait pas amoureuse, ces derniers ne lui seraient pas enlevés.

Elle s'assit d'abord sur le rebord de la baignoire pour caresser l'eau puis elle y pénétra. Elle savourait avec plaisir cette sensation de bien-être. Son corps tout entier jouissait avec délectation la douceur de cette eau chaude puis elle fit rentrer sa tête dans le liquide.

CAIAN cherchait quelque chose lorsqu'il tomba sur la petite boîte qui contenait le nom de l'assassin de COSMO. Il avait presque oublié à cause de son épuisante journée d'hier. Il la prit et sortit avec. Il marchait à vive allure vers les appartements de son conseiller pour qu'il lui remette la clé. Il toqua à la porte et une de ses servantes vint l'ouvrir.

- Laissez-nous. Ordonna le conseiller.

Après la fermeture de la porte, CAIAN ne perdit pas de temps et enchaîna directement.

- Donne-moi la clé !

- Je ne sais pas comment on vous éduque dans votre monde mais sache qu'ici c'est mon monde, mes règles. Alors n'agis pas comme si tout t'était dû. Je ne suis pas votre ami loin de là. Je sais me montrer cruel quand il le faut et si je ne t'ai pas encore cassé la gueule c'est parce que j'ai besoin de toi vivant. Donc très cher élu pesez bien vos mots lorsque vous vous adressez à moi sinon vous risquerez encore de plus souffrir. Et la douleur sera pire de ce que tu fais à ces gens. N'oublie pas jamais une chose, la douleur du cœur est pire que la douleur physique.