Chapitre 20

6.1K 177 86
                                    

Je prends le pain de mie, la confiture et le beurre. Je l'étale et me retourne. Je tombe sur Samuel qui me regarde. Il est vachement bizarre, putain. Je n'ose pas dire un mot, je ne sais pas ce qu'il veut. 

Il s'approche de moi, lentement, si lentement que je pourrai cuire sur place. Il me regarde dans les yeux, son expression me fait froid dans le dos. J'ai l'impression que ses yeux sombres est en train de transpercer mon âme. J'ai l'impression qu'il est capable de manger. Je sais que ce monde est rempli de sanguinaire et de psychopathes. Mon père l'était, je sais les reconnaître. 

Je recule, à chaque fois qu'il fait un pas en avant, moi, je fais deux pas en arrière, jusqu'au moment où mon corps reste bloqué contre le mur. 

-Tu crois vraiment pouvoir fuir ? Tu t'attendais à quoi ma belle, tu vas mourir, c'est Isaak même qui m'en a donné l'ordre, annonce-t-il en en rigolant, ce qui me glace le sang. 

Moi, mourir ? Non, je n'ai pas fait tout ça pour mourir ensuite. J'essaie d'analyser la situation. Pourquoi Isaak aurait annoncé cet ordre alors que même pas quelques minutes auparavant, j'étais dans son bureau. Samuel n'était pas dans les alentours. De plus, Isaak avait dit que nous allions repartir dans une semaine ? Tout cela sonne faux. Isaak m'aurait-il menti à ce point ? 

Je ne sais pas, mais j'ai l'impression que la réponse est non. Je n'ai pas l'impression qu'il m'ait menti. Maintenant que faire ? Crier ? 

Cependant, avec toutes les réflexions que j'étais en train de me faire, je n'avais pas remarquée qu'il était maintenant très proche de moi. Il pose immédiatement sa main sur ma bouche avant de mettre un sac en plastique noir sur ma tête. Il prend mes jambes entre ses bras et me porte sur ses épaules comme si j'étais un sac à patates. Je crie de toutes mes forces avec l'espoir que quelqu'un m'entende, mais personne. Absolument personne ne répond.

-Cela ne sert à rien de crier ma belle, personne ne va t'entendre. Alors calme-toi, sinon je te ferai endurer toutes les pires souffrances que cette planète a inventées, me lance-t-il d'un calme déconcertant. 

Je frappe son dos de toutes mes forces, mais il me lâche. J'atterris par terre. Le gravier me brûle le dos. Je n'entends plus rien, je ne sais pas s'il est encore là. Le sel bruit que j'entends est celui du vent. Soudain, une piqure me parvient dans mon cou.

Mes yeux commencent à vaciller. Samuel m'enlève le sac qui recouvrait ma tête. Je le vois, il me regarde en souriant. J'ai l'impression que la seule chose qu'il veut est de me torturer. Comment se fait-il qu'il soit ami avec Isaak ?

-Dors bien, bella, me chuchote-t-il.

Puis, plus rien, trou noir, je ne sens plus rien. 

***

J'ouvre les yeux lentement, j'ai la tête qui tourne, je suis essoufflée alors que je viens de me réveiller. Je n'ai jamais autant transpiré de ma vie. 

Je suis perturbée, je ne vois rien à cause du sac que j'ai sur la tête. 

Mes bras et mes jambes sont attachés à ce que je pense, être une chaise. L'odeur est absolument horrible. C'est à la limite de l'irrespirable. 

Des gouttes d'eau insupportables tombent je ne sais où dans la pièce. 

Pour rajouter quelque chose à la situation qui est déjà horrible, j'ai faim, extrêmement faim. 

J'attends. Je n'ai que ça à faire de toute façon. 

Quelques secondes, quelques minutes où quelques heures plus tard, je n'ai aucune notion du temps de toute façon, j'entends des voix dans ce que je crois être dans une autre pièce.  Je tends l'oreille, mais c'est presque inaudible :

Mi tesoroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant