Mi tesoro

Chapitre 28

Comment ça soeurette ? Comment ça ? Ce n'est pas possible que ce soit frère. Après au vu de ce qui m'arrive depuis quelques semaines, rien ne m'étonne finalement. J'ai appris, il y a quelques semaines, que mon père avait trompé ma mère et avait fait un enfant avec quelqu'un d'autre et, maintenant cette sur est recherchée. Donc, qu'à la fin on me dise que j'ai un frère en plus de ça, j'hésite. Samuel ? Mon frère ? Pourquoi avoir voulu me torturé alors ?

-Quoi ? Tu te poses des questions ? S'amuse-t-il. Tu commences à comprendre ou tu veux que je t'explique ?

Je déglutis difficilement. Jai la bouche pâteuse et la gorge sèche, je ne peux répondre pour le moment, alors, comme à mon habitude, je hoche la tête pour signifier que j'ai besoin d'explications.

Face à ma faible réponse, il sourit de pleines dents, comme sil était fière de mon affaiblissement.

-Haha, bon alors je vais t'expliquer, reprend-il calmement.

Le contraste me surprend très nettement. Il n'y a même pas quelques secondes, j'avais l'impression qu'il allait me tuer puis me déguster à pleines dents et là, il prend une voix douce, comme si je lui faisais de la peine. Tout cela me dégoute, cet homme est vraiment dérangé.

-Je suis ton demi-frère, Pablo a fourré sa bite partout sans protection. Je le sais depuis longtemps, je le savais avant même que Isaak ne te retrouve. Mais, toi, visiblement, tu n'étais pas au courant. Cela fait plusieurs années que je te cherche et, je t'ai enfin trouvé. Plusieurs années que je cherche celle qui m'a volé ma vie.

Je déglutis face à sa dernière phrase. Comment ça ? Il veut la même vie que j'ai eu ? Il se fout de moi ? Je la lui donne, je lui aurais donné sans soucis, tout rien que pour m'éloigner de ce père de merde que j'ai eu. Il soupire avant de reprendre sa tirade et moi, je continue à observer le blanc de ses yeux, comme, hypnotisée par ces révélations. Au niveau du père le plus connard, je pense que moi et lui, on a gagné le gros lot.

-Ça devait être moi à ta place, pendant que moi je jonglais de famille d'accueil à famille d'accueil après que Pablo avait tué ma mère. Alors, un jour, je me suis mis en tête que j'allais lui faire la peau, continue-t-il en se relevant et en se baladant difficilement dans la pièce. J'avais préparé tout un tas de vengeance possible et inimaginable sur lui. Tout mon plan tournait autour de notre père, mais, un jour, j'ai appris qu'il avait une fille, une fille qui habitait avec lui. Qui profitait de tout cet argent, tout cet amour, alors que moi, rien.

J'hésite à le rectifier immédiatement. Finalement, je préfère le laisser terminer sa tirade pour le corriger car, il ne connaît rien de moi, je n'ai jamais eu amour, sauf celui de ma mère. Je n'ai jamais eu confort, mon père me l'interdisait en s'offrant tout le confort possible et inimaginable pour lui et lui seul.

-J'ai commencé à être jaloux et avoir une haine énorme envers toi et ton père, et là le plan avait changé. Je voulais te tuer également avant ton père, commence-t-il à s'énerver tout en me regardant dans les yeux. Le plan était parfait : aider Isaak à te retrouver alors que je savais déjà où tu étais, te ramener ici, en Italie, puis, te tuer, enfin tuer ton père, ça aurait pu être parfait. Mais, toi, encore une fois, tu as tout gâcher, tu ne cesses de tout gâcher. Tu t'es enfui avant que je ne puisse te faire quoi que ce soit, tu as tué notre père avant moi alors que c'était mon plan. Tu m'as tout voler.

Mes yeux s'embuent de larmes, des larmes que je n'arrive plus à retenir. Il m'en veut, et moi je n'y peux rien. Je ne peux rien faire pour me sauver, je ne peux même faire quelque chose pour aider ce frère devenu fou à cause de ce foutu père que l'on ne peut appeler ainsi. La jalousie est quelque chose de dangereux finalement, beaucoup plus dangereux que ce que l'on pourrait penser. Cependant, il n'a rien à menvier, nous sommes au même stade.