Chapitre 37

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Je vais dans la chambre et ouvre l'armoire où j'y ai posé quelque vêtement au cas où. Je me change, met un jogging et prend un pull assez large afin de le donner a Andréa.

Je lui tends, elle parait surprise, mais comprend que j'avais tout prévu lors de l'achat de cet appartement et elle part se changer.

Elle revient quelques instants plus tard avec mon sweat qui lui arrive au milieu des cuisses et putain je ne peux m'empêcher de me dire qu'elle est terriblement magnifique. J'ai littéralement envie de lui enlever tout de suite.

Elle s'assied à côté de moi, tourne la tête et m'observe. Je lui tends deux des quatre sandwichs et une des deux bouteilles d'eau. Elle ouvre lentement le sandwich. Elle parait triste, je ne sais pas vraiment quoi faire pour la réconforter, pour qu'elle aille mieux en attendant que ses putains d'harceleurs soit coffrés.

-Eh, ce sont des sandwichs au beurre de cacahuètes, m'informe-t-elle.

J'acquiesce avant d'en prendre un à mon tour. Nous mangeons en silence en observant le mur défraichi devant nous. Je fixe le vide sans vraiment être concentré sur ce qui se passe. Je pense tout simplement à qui pourrait être les harceleurs. L'histoire commence à devenir de plus en plus sérieuse, on en est loin des simples menaces de mort ou des messages sur téléphone. Là, ils ont commencé à agir directement. Il faut qu'on se bouge. Sinon, personne ne sera sauvé dans cette histoire.

-Pourquoi avoir pris ce genre d'appartement ? Me tire-t-elle de mes pensées.

-Euh, réfléchissais-je à une formulation correcte, parce que personne ne s'imaginerait que je pourrai avoir un appartement comme celui-ci, c'est pratique en cas de danger. Personne ne viendrait donc me chercher au fin fond de la campagne dans un vieil immeuble qui tombe presque en ruine.

Elle hoche la tête, comme à son habitude, visiblement satisfaite par mes explications. Quelques minutes plus tard, elle reprend la parole doucement.

-Est-ce que tu as déjà eu besoin de venir ici ?

-Non, c'est la première fois que j'y viens dans le but de me protéger, et, surtout, pour protéger quelqu'un d'autre que moi-même.

Elle hoche de nouveau la tête avant de diriger sa tête vers les volets fermés.

-Pourquoi tu hoches tout le temps la tête ? Demandais-je à mon tour.

Elle dirige à nouveau son regard vers le mien, visiblement surprise par ma question avant de se racler la gorge pour se lancer dans ses explications.

-Euh, alors Enfaite, c'est une habitude que mon père m'a en quelque sorte obligé à avoir.

Je lui fais signe de continuer avant qu'elle reprenne.

-Il me disait qu'il ne voulait pas entendre ma voix si celle-ci était inutile, alors, à chaque fois que je disais "oui", par exemple, alors que j'aurais pu simplement hocher la tête, il me frappait. Il n'aimait vraiment pas m'entendre, il voulait que je sois une petite fille obéissante, une sorte d'esclave, si je ne m'abuse.

Je sais qu'Andréa a vécu beaucoup de choses et que de nombreuses séquelles lui en reste. Cette pourriture qui lui servait père lui a gâché la vie, il lui a ruiné à elle et a des milliers de personnes.

-Tu n'es plus obligée, tu peux utiliser ta voix à présent, hein, tu sais je vais pas te frapper moi, essayais-je de rigoler avec elle.

Elle sourit et lâche un petit rire que j'espérais entendre depuis qu'on est entré dans cet endroit.

Nous redevenons silencieux, elle boit une gorgée de son eau, je termine mon sandwich. Je sens qu'elle m'observe, je tourne la tête vers elle. Je vois qu'elle regardait mon tatouage que je me suis fait derrière l'oreille "2021" Je l'ai fait suite à la mort de mon père, car sa mort à engendrer un grand tournant dans ma vie et cette date me permet, en quelque sorte de ne pas oublier tout ce que cet homme a fait pour moi.

Mi tesoroOù les histoires vivent. Découvrez maintenant