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● PDV DE JIM ●

Moi : Ça y est maman ! J'ai rentré le dernier carton ! crié-je depuis la porte d'entrée. Je peux maintenant aller faire mon petit tour ?

Ma mère : Oui mon chéri ! Crie-t-elle en retour depuis la cuisine.

Je détourne mes yeux de ce qui est désormais ma nouvelle demeure. Quinze déménagements en espace de dix ans, j'avoue que je commence à m'y faire. Ç'a toujours été difficile de se faire des amis quand on bouge autant, j'ai toujours été le petit nouveau dans toutes les écoles où je suis passé. C'est à peine que je me rappelle de la moitié d'élèves avec qui j'ai partagé la classe l'année dernière, eux non plus ne se souviennent de moi. Le travail de ma mère a toujours passé avant tout, sans ça, j'aurais pu peut-être finir dans plusieurs maisons d'accueil.

J'admire tellement le courage et la détermination de ma mère, elle a toujours su trouver une solution à tous les problèmes qui se posent. Avec un fils en main et un mari parti pour ne plus revenir, elle a su garder la tête froide et les pieds sur terre pour donner une seconde chance à sa vie et un brillant avenir à son fils, tout en lui comblant d'amour et d'affection.

J'évite souvent de l'embêter avec mes tonnes de questions au sujet de mon père parce que je sais combien ça la contrarie quand j'évoque ce sujet. Mais je ne peux m'empêcher de me poser ces questions, ma vie a connu un départ accidenté et j'essaie de recoller les morceaux éparpillés pour enfin cerné ce à quoi je ressemble véritablement, même si ma mère pense le contraire. Pour elle, ce départ ne m'a pas brisé, il m'a au contraire libéré d'une emprise qui avait pour but d'étouffer mon futur.  Je me fie à sa clairvoyance car elle m'a toujours semblé avoir un temps d'avance sur le déroulement des événements...

Après plusieurs passages eclair dans des nombreuses villes toutes aussi belles les unes que les autres, je reviens enfin chez moi, dans ma ville natale, là où j'ai fait mes premiers pas, cette ville que je porte dans mon coeur.

Je me sens si familier à cet environnement. Pour la toute première fois, je me retrouve dans un endroit où je trouve facilement mes repères. Je me sens chez moi, j'ai hâte de revoir les lieux qui ont marqué mon enfance : notre ancienne maison, nos anciens voisins, mes amis d'enfance, si seulement j'arrive à me rappeler d'eux. Je suis surexcité à l'idée d'entamer cette nouvelle aventure.

Sans perdre le temps, je prends le bus à l'angle de la rue. Mes yeux se perdent sur le paysage qui défile. L'été est à sa décadence, le climat est de plus en plus doux. Les couleurs de l'automne ressortent déjà des arbres qui bordent la route, cette vue imprenable est à couper le souffle.

Si pour la plupart des gens dans ce bus cela ressemble à leur chemin habituel de départ ou celui du retour, pour moi c'est une route que j'apprends à redécouvrir, à retomber amoureux. Chaque bâtiment qui défile,  chaque détail qui frappe à mes yeux me fascine. J'ai l'impression d'être un petit garçon qui découvre la beauté du monde pour la première fois, la beauté de mon monde à moi.

Mes souvenirs de cette ville sont vagues et décousus, ils m'apparaissent comme des flashs qui se montrent d'un coup pour disparaître la seconde d'après. J'ai en mémoire quelques visages mais j'ignore si j'arrivais à les reconnaître le moment venu.

Le bus s'arrête devant une grande rue qui descend à ma gauche. C'est là que je descends. Un grand panneau en tôle est placé sur le coin de la rue, dessus est écrit "Mac Curvis St." C'est mon ancienne rue, je me rappelle encore de mes premières années à l'école, j'attendais le bus juste à l'endroit où je me tiens présentement. C'est fou comme les années passent vite !

Rien n'a quasiment changé depuis mon départ, hormis les quelques nouveaux bâtiments qui ont été érigé sur la ruelle en diagonale et près du parc. J'accélère mes pas, je croise des nouveaux visages, des jeunes pour la plupart. Je me souviens de certains d'entre eux mais les noms me font défaut. Je peux voir les interrogations qui irritent leurs esprits lorsque leurs regards touchent le mien. Cette sensation indescriptible me fait me sentir pas si étranger que ça à ce monde. Pour la toute première fois, j'avais l'impression que  j'avais laissé une marque, tant soit peu à cet endroit où j'ai grandi.

Je m'arrête devant une belle maison de plus commun qui soit. Elle n'a rien d'exceptionnel quand j'y pense bien mais elle a une grande valeur sentimentale à mes yeux. C'est ici que je suis né, pas concrètement mais c'est ici que j'ai grandi, que j'ai fait mes premiers pas et que j'ai appris à parler. Ce toit en bois qui tient malgré le poids des années, renferme des précieux souvenirs de joie tout comme de peine qui ont forgé la personne que je suis devenu.

Je suis tenté de sonner à la porte mais mon courage s'évapore tout de suite après. Je ne saurai le faire, je n'en suis pas capable tout simplement. Je détourne mes yeux de l'entrée, je les envoie sur la maison qui se trouve en face. Sur l'entrée de la petite clôture qui entoure le jardin, je revois la vieille pancarte en tôle sur laquelle est écrit : "résidence des summers". Je souris en voyant cela. Les summers n'avaient pas bougé d'un pouce pendant que moi je faisais le tour du pays.

Mélanie devrait être rentrée à cette heure, je me demande bien comment sera sa réaction lorsqu'elle me verra. Saura-t-elle me reconnaître ? Et moi alors, saurai-je la reconnaître ? Elle doit être une grande fille maintenant. La dernière fois qu'on s'est vu, on avait tous les deux à peine neuf ans. On était inséparables, du moins je le croyais.

Je passe la clôture, je marche sur la voie étroite qui divise le jardin en deux. J'arrive enfin devant l'entrée, une grande bouffée d'air s'échappe de ma bouche. Mon coeur bat à la chamade, je ne sais comment l'expliquer mais savoir que je suis sur le point de revoir Mélanie me rend si nerveux que je ne maîtrise plus rien.

Je toque une fois et personne ne réagit. Une seconde fois et j'attends une voix angéliquement rageuse m'accueillir.

La voix : C'est bon, j'arrive, peste-t-elle.

C'est elle ! Mélanie. Bien qu'elle a légèrement changé, j'arrive à reconnaître sa voix à travers la porte. J'entends ses pas qui se rapprochent, qui réduisent la distance qui nous sépare. Dix ans après que je lui ai fait mes adieux, je suis juste à deux secondes de revoir son visage.

La porte s'ouvre et laisse apparaître une jeune femme de 19 ans environ. Sa longue chevelure brune légèrement ondulée est balayée lentement par un vent frivole. Ses yeux marrons presque noirs me fixent sans détour et peinent à cacher la surprise qui s'y reflète. Un grand sourire se dessine sur ses lèvres délicieuses avant qu'elle ne se mette à crier comme une hystérique.

Mélanie : Jamie ! C'est bien toi ! J'arrive pas à le croire !

Jamie, c'est comme ça qu'elle m'a toujours appelé. Je me souviens même du moment où ce sobriquet a vu le jour.

Elle me serre fort contre elle, m'étouffant presque. Je sens son odeur pénétrer dans mes narines, un doux parfum de fleurs qui me ramène dix années dans le passé. C'est elle sans le moindre doute, je la reconnais. Je me laisse emporter par ce moment magique qui semble durer une éternité. Je sens sa chaleur m'envahir et ses mains me caresser le dos. Elles les laisse glisser délicatement autour de ma taille et revient me faire face avec un grand sourire.

Je souris en retour, un sourire que je trouve bête. Elle est belle, plus belle que dans mes souvenirs. Ce n'est plus la gamine aux yeux de biche que j'avais connu, elle est désormais une grande fille, très belle, aux rondeurs presque parfaites. Je reste figé comme un idiot à l'admirer pendant qu'elle passe ses mains sur mes joues.

Mélanie : Je vois que t'as pas vraiment changé, t'es toujours aussi timide et réservé.

Je souris bêtement à cette remarque et la complimente en retour.

Moi : Et toi t'es tout simplement divine, je n'en reviens toujours pas !

Elle sourit en retour avant de me prendre par la main et de me traîner vers l'intérieur.

Mélanie : Suis-moi ! Mon père sera ravi de te revoir.

Je referme après moi puis me laisse entraîner vers le salon. Nous voilà reparti à nos bonnes vieilles habitudes. Elle devant, moi derrière, ç'a toujours été comme ça entre nous. Elle était la tête et moi la queue, le cerveau et moi le corps, la reine et moi le gardien. Dix années de séparation balayées par dix  secondes de retrouvaille, j'ai l'impression de vivre un recommencement. La journée est partie pour être longue.

Salut tout le monde !

Je lance officiellement ma toute première histoire sur wattpad après plusieurs années d'observation.

Je compte vraiment beaucoup sur vos conseils pour essayer de m'améliorer. N'hésitez surtout pas à me donner vos impressions.

Amis ou Ennemis ? T1 :Trahi(e) par ma meilleure amie. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant