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● PDV DE MYRA ●

Je descends précipitamment de la voiture et cours vers l'intérieur de la maison. J'escalade rapidement les marches menant à l'entrée. Mon cœur bat à tout rompre à l'idée de revoir mon père, je ne peux contenir cette effervescence d'énergie qui se décharge sur moi.

Plus de deux mois qu'on s'est pas vu physiquement alors que j'avais l'habitude de le voir à tout bout de champ depuis des années.

Des missions de service, il en a fait des tas mais c'était beaucoup plus quand j'étais encore gamine. Je ne ressentais vraiment pas cette absence parce que ma mère me gavait d'amour et d'attention. Maintenant que j'ai pris pleinement conscience, je veux tout le temps le savoir prêt de moi.

Je vis peut-être les derniers instants de ma vie alors je veux qu'il soit présent pour partager ces moments avec moi. Je ne préfère pas souvent parler de ce qui m'attend à cause de mon problème de cœur, mais c'est un fait réel et très probable auquel je dois m'attendre...

Je trouve ma mère au salon, qui discute avec le majordome. Elle met fin à la conversation à mon approche. Elle me fait une bise sur la joue pendant que moi je continue à chercher du regard mon père.

Moi : Mam ? Il est où papa ?

Ma mère : Il est à l'étage.

Je me précipite de prendre les escaliers comme une enfant. Ma mère laisse échapper un rire en agitant sa tête de gauche à droite.

Arrivée au niveau supérieur, j'entends la voix de mon père émanée du deuxième salon qui donne directement sur une autre facette de la mer. Je cours aussi rapidement que je le peux. Mon père me voit arriver mais il m'ignore en mettant sa main à l'avant pour me dire de m'arrêter. Ma vive joie fane sur mon jeune visage plein d'amour, mon père le remarque bien et je vois cette tristesse le contaminer à son tour. Il détache son téléphone de l'oreille après s'être excusé à son interlocuteur.

Mon père : Je suis un peu occupé ma chérie, je viendrai te parler plus tard.

Moi : D'accord pa.

Il reporte son téléphone sur son oreille. Moi je fait demi-tour avec moins d'excitation qu'à mon arrivée. Je rejoins ma chambre tranquillement tout en me posant sur mon lit.

Quelle belle journée de merde ! J'ai cru à un moment donné qu'elle ne finira jamais.

Je repense à cette troublante histoire, à tout ce que Mélanie a dit, à la souffrance d'Amélia. J'ai vraiment mal à la tête. Je ne demande qu'à dormir mais il semble que Morphée m'ait oubliée ce soir.

J'entends mon père et ma mère qui discutent en bas. Ça n'a pas l'air d'une discussion, c'est plutôt une dispute.

Ma mère : Comment as-tu pu nous faire ça ? Comment peux-tu mettre autant ta famille en danger !?

Mon père : Je ne savais pas que mon associé était dans des affaires louches. Crois-moi chérie !

Ma mère : Comment on va faire ? Notre fille sort tous les jours pour se rendre à la fac. On ne peux pas l'en empêcher. En plus elle doit être opérée dans quelques mois, comment on va faire ?

Mon père : Elle ne sortira pas durant un moment. C'est mon dernier mot. Je ne veux surtout pas laisser planer le moindre soupçon. Et concernant son opération, je m'en occuperai personnellement.

Ma mère : C'est toi qui va te charger de le lui annoncer dans ce cas.

J'entends ma mère monter. Je fais semblant de dormir alors qu'elle arrive à ma porte. Après s'être rassurée que je dormais bel et bien, elle ressort quelque temps après.

Je me redresse de moitié en fixant confusément le mur. C'est quelle histoire encore que je viens d'entendre !? Mon père semble avoir des ennuis, c'est peut-être pour ça qu'il avait dû annuler son vol la première fois.

Je reste là à penser à toutes ces choses jusqu'à ce que le sommeil m'emporte...

Mes yeux s'ouvrent lentement, harcelés par la lumière du jour qui pénètre déjà dans ma chambre. J'entends mon père qui discute avec ma mère. La maison est généralement calme, du coup tous les bruits bondissent entre les quatre murs.

Je chancelle jusque dans ma salle de bain, me fixant au miroir. J'ai vraiment l'air de rien, mes cheveux en bataille et mon visage qui grimace à la migraine qui ronge mon cerveau, me donnent une piètre allure. Je brosse mes dents puis prends mon bain avant de m'habiller pour la fac.

Je descends rapidement faire une bise à mon père que je trouve à table, entrain de prendre son déjeuner. Une fois que c'est fait, je me dirige vers la sortie car j'ai vraiment pas trop faim ce matin. Mais je suis vite interpellée par mon père.

Mon père : Tu vas où comme ça, ma princesse ?

Moi : Bah à la fac. On a un contrôle cet avant-midi et je suis déjà presque en retard.

Mon père : Tu n'iras nulle part ma puce.

Moi : Pourquoi ? demandé-je avec un léger sourire d'étonnement.

Mon père : Parce que j'ai décidé ainsi et parce que c'est bien pour toi.

Moi : Je peux savoir pourquoi cette soudaine restriction ? Et en quoi c'est avantageux pour moi ?

Mon père : Moins tu en sais, mieux c'est.

Moi : C'est carrément injuste là ! J'ai un contrôle à passer, des matières à assimiler. Tu peux pas me priver de sortie comme ça te chante ! Je crie avec un ton colérique.

Mon père : C'est déjà décidé et tu peux rien changer.

Moi : Je suis déjà majeure papa, bientôt j'aurais mes 20 ans. Tu ne peux plus prendre des décisions à ma place.

Mon père : Tant que tu vivras sous mon toit et que tu dépendras de moi, tu feras exactement ce que je te dirai de faire.

Moi : Tu sais quoi, j'aurais souhaité que tu restes en déplacement. On était en paix lorsque t'étais pas là.

Mon père : SURVEILLE TON LANGAGE JEUNE FILLE !

Je remonte dans ma chambre sans attendre son autorisation, vu qu'il veut tout contrôler de moi, il n'a qu'à diriger mes moindres faits et gestes.

Je suis extrêmement furieuse, je croise ma mère sur mon chemin du retour et me défoule sur elle alors qu'elle ne m'avait adressé qu'un "Bonjour". Je rejoins ma chambre et m'allonge sur mon lit, les larmes qui ruissellent sur mes joues.

Mon père me prive de sortie juste au moment où tout va mal pour mes amis, juste au moment où je dois réellement être là pour eux. Ça me fond le cœur de savoir qu'ils vont devoir surmonter tous ces problèmes sans moi, sans mon soutien. Je suis quasiment la seule à pouvoir réconcilier Mélanie et Amélia. Jim ne veut plus rien savoir de Mélanie alors il ne fournira aucun effort pour essayer d'arranger les choses. Ça risque d'empirer si je ne suis pas là pour mettre de l'ordre.

J'entends mes parents qui se mettent de nouveau à discuter.

Ma mère : Je t'avais dit qu'elle n'allait pas bien le prendre.

Mon père : Ça lui passera. Dans quelques jours, elle redeviendra notre Myra de toujours.

Ma mère : Tu crois toujours qu'elle est une petite fille ?! Tu viens de lui priver sa liberté, attends-toi à ce qu'elle réagisse violemment. J'espère juste qu'elle ne fera pas des bêtises.

Je claque la porte de ma chambre. J'en ai marre de les entendre parler de moi, ça aggrave ma colère. Je sors mon téléphone pour écrire un message à Jim. Il doit savoir qu'il ne peut pas compter sur moi pendant un bon moment. J'aurais aussi aimé apporter mon soutien à Amélia mais je ne peux faire grand-chose depuis ma chambre. La pauvre m'avait parue tétanisée de toute la soirée d'hier.

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Bon ! On baisse un peu d'intensité je dois l'avouer, mais il fallait le faire pour refroidir un peu l'histoire 🤧🤧🤧

Plus qu'un chapitre avant la fin de la première partie du tome !

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Amis ou Ennemis ? T1 :Trahi(e) par ma meilleure amie. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant