Episode 32 : Cycle continu

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Livaï dormait dans la chambre d'ami d'en bas, tandis que je dormais dans notre chambre. Je détestais avoir la sensation que le lit était vide, que j'étais seule et ne pas pouvoir savoir si Livaï dormait bien ou non était un supplice.

Il devait être aux alentours de quatre ou cinq heures du matin, il faisait encore nuit mais je n'arrivais plus a dormir, comme depuis un long mois. L'absence de Livaï creusait un énorme vide en moi, même si je savais qu'il était tout de même dans la même maison.

J'enfilais mon peignoir avant de diriger dans la cuisine pour me faire un thé. Sans surprise, Livaï était déjà présent en train d'attendre que la théière chauffe complètement

- Cauchemar ? Chuchota-t-il pour ne pas réveillé les enfants

- Non, je n'arrive juste pas à dormir. Répondis-je de la même manière

- Depuis quand ? Demanda-t-il en sortant des tasses du placard

- Depuis que j'ai retrouvé mes souvenirs sans doute. Soufflais-je

- Tu en fais des cauchemars ?

- De temps en temps... Avouais-je.

- Qu'est-ce que tu vois ?

- Grisha, Alec, mon père... Je vois beaucoup de chose que j'aurais préféré garder dans ma tête. C'est chaud. Dis-je en pointant la théière

- Tch, merci

- Hm

Nous nous installâmes dans le salon, sur le canapé côte à côte.

- Et toi ? Tes cauchemars ? Osais-je demander

- Tch... Je les vois tous, ma mère, Farlan, Isabel, Erwin, toi

- Moi ?

- Ouai, je revois la scène ou tu t'en va, encore et encore. Ou si un jour, je devais te perdre ou tu m'abandonne.

Je ne répondis rien, après tout, que pouvais-je dire à cela ? Je n'avais aucun contrôle sur le futur, mais sur mes actions si.

- Je ne peux absolument pas te promettre que je ne vais pas mourir, mais Livaï... Je peux t'assurer que jamais, au grand jamais, je ne t'abandonnerais toute une vie volontairement. Dis-je en posant ma main sur sa joue

Il posais sa main gelée sur la mienne tout en soutenant mon regard.

- Tch, tu devrais aller te coucher. Dit-il en dégageant ma main. Il faut pas que tu sois fatigué pour ton rendez vous chez la psy.

- Hm, tu as raison. Soupirais-je déçu

Il m'avait encore repoussé. Chaque pas que je faisais vers lui me donnait l'impression que nous en faisions dix en arrière et je détestais ça.

- A toute à l'heure...

Je me levais et montais à l'étage, j'allais entrer dans ma chambre lorsque j'aperçu la chambre des enfants. Les voir dormir était une chose que j'appréciais fortement, ils m'apaisaient. J'entrais dans la chambre et remarquais que leur lit avait changé. Il était plus adapter à leurs âges. Livaï avait profité de mon absence pour changer quelques petites choses. Je fixais mes bébés avant de fermer les yeux et de sombrer dans le sommeil.

- Maman, maman ! Réveille toi ! S'exclama une petite voie

- Aette Céleschte, maman elle doort !

- Mais il fait jou Fafa !

- Et maman fatigué.

Il débattait pendant de longue minute sur mon état jusqu'à ce que je les prennent tout les deux dans les bras et que je les couvres de bisous sous leur rire.

- Maman a-ête ! Hurlais de rire ma fille alors que Farlan lui riais plutôt discrètement en se tortillait de rire tout en me donnant des petits coups assez douloureux;

- Oi ! Qu'est-ce qui se passe ici ? Demanda sévèrement Livaï se qui nous fit arrêter de rire.

Farlan fut le premier à me lâcher pour aller dire bonjour à son père tandis que Céleste touchait mes cheveux.

- Mamannnn est-ce que tu m'aimees ? Me demanda ma fille

- Oui, je t'aime très très fort. Dis-je en lui embrassant les deux joues plusieurs fois.

Après avoir pris un petit déjeuné bien garnit, je demandais à Livaï de venir me chercher une fois que mon rendez-vous chez Mathilde serait terminé. Une fois arrivé dans le cabinet de mon amie, nous nous échangeâmes quelques futilités avant de commencer la séance. Au bout d'une trentaine de minute, je lui expliquais le sentiment que j'avais à la redécouverte de mes souvenir.

- J'avais... J'avais l'impression de devenir folle. D'être enfermer dans un cycle continu, encore et encore.

- Arya, tu ne pourras jamais avancer et être heureuse tant que tu n'auras pas pardonner à ton passé. Tu devrais recontacter ton ancien ami et parler à Livaï, parce que je sens que tu ne me dis pas tout.

Bien évidemment que je ne disais pas tout, parler de toute ses choses qui me blessait était probablement de l'ordre de l'insupportable. Parfois, lorsqu'une main se posait sur mon épaule, je sursautais sans raison. Lorsque Livaï levait la main ne serait-ce que pour me remettre en place une mèche de cheveux, je fermais fort les yeux en attendant le coup venir. Tout contact physique me donnait d'affreux frissons.

- Hm... Comment se passe les consultations avec Livaï ?

- Tu as remarqué une amélioration ?

- Il me parle un peu plus et il est souvent à la maison. Je ne sais pas si c'est parce qu'il me trouve irresponsable ou si c'est parce qu'il y a un vrai changement.

- Vous devriez venir tous les deux un jours pour qu'on en parle.

- Surement.

Après cette séance, Livaï était venu me chercher et nous étions partis au marché ensemble. Je lui confiais ma longue discussion par rapport à ce cycle continu et il m'écoutait attentivement. J'omettais quelques petites choses avant d'en venir à Alec.

- Tu te souviens d'Alec ? Mon

- Celui qui a déclenché tout ce fouillis ? Oui.

- Mathilde m'a conseillé de le recontacter. D'après elle, ça me ferait du bien de renouer avec le passé pour essayé de mieux contrôler mon présent.

- Tch, elle m'a dit la même chose la semaine dernière.

- Ah oui ? Avec qui tu dois renoué ?

- Une ancienne connaissance des bas-fond, Ian, qui est surement mort à l'heure qu'il est

- Pourquoi donc ?

- Tu connais déjà la raison pour laquelle j'ai accepté de tuer Erwin, en échange un de nos amis à reçu des soins en dehors des murs. Mais comme on a faillit à notre mission...

- Tu penses qu'il a été tuer. Soufflais-je

- Tch, ouai

- Si Daris ne me vire pas, je chercherais des informations sur lui. Je suis sûre qu'il n'est pas loin.

- Hm.

- Tu pourrais m'accompagner à Mitras pour que j'aille me confronter à Daris ? Demandais-je

- Tch, t'as assez de stress comme ça pour l'instant. Une chose à la fois. Zackley attendra que tu sois prête à reprendre du service si c'est ça qui t'inquiète.

- Oh...

Je savais qu'une fois que je reprendrais le travail, je savais que des rumeurs à mon sujet avait été formulé comme d'habitude. En partant d'ici, je n'avais pensé en aucun cas au pauvre Walter qui avait dû, tout gérer seul. Lui qui avait déjà le coeur fragile, je me demandais comment les choses se passaient. J'espérais de tout coeur qu'il l'avait bien vécu.

Je grimaçais et attirais l'attention de Livaï qui me dévisageait.

- Un problème ?

- Non, je pensais juste à Walter... Tu penses qu'on devrait prendre du poisson pour ce soir ?

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Mon caporal [TOME 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant