1- Deux balles

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Brésil, Rio Branco

20:48

Je rentre des cours, dépose mes chaussures dans l'entrée et me précipite dans ma chambre.

Je faisais mes devoirs quand j'entends mon père crier, ce n'est que de la colère et de la rage. Je descends les marches sur la retenue, je ne suis pas sûr de savoir ce qui le met en colère. En ce moment il s'énerve beaucoup et la tonne de travail sur son cartel l'empêche de faire son deuil tranquillement. J'arrive enfin dans le salon, mon père est dos à moi, face à la baie vitrée, une arme dans sa main. Je suis seule dans la maison, mon frère doit surement encore traîner avec ses potes pour boire et se défoncer.

-Papa ? Demandais-je avec une voix fébrile.

Il se retourne brusquement et me regarde durement.

-Retourne dans ta chambre Livia.

-Qu'est-ce que tu fais ?

Il ne répond rien et se tourne de nouveau vers la vitre, mais il me répond après des secondes :

-Va dans ta chambre.

-Non.

Il souffle bruyamment et pointe son arme sur sa tempe. Les larmes commencent à couler doucement sur mes joues.

-Papa.... Le suppliais-je.

-Je suis désolé, tu y arriveras plus que moi.

Il tire.

Il a tiré.

Son corps se retrouve au sol dans un bruit strident, du sang commence à couler de son crâne. Et je ne sais pas quoi faire, appeler les pompiers ? Ou mon frère ?

Je me suis réveillé d'un sursaut, ce qui m'a fallu une précipitation de mon coeur encore plus de ce qu'il n'y est déjà. Je me lève et prends un verre de rouge dans ma cuisine juste derrière le salon. Je m'assois sur l'îlot tout en frottant ma main sur ma tête en reprenant doucement mon souffle. Après quelques minutes de calme mon téléphone sonna et apparaît le numéro d'un de mes gars, je décroche :

-Qu'est-ce que tu veux ? Demandais-je d'une voix énervée

-Calmos mi jefa, on a une prise sur le territoire de Maranhão on fait quoi ? Me répond-il avec un calme qui m'a totalement remis les pieds sur notre mission.

-Faites juste en sorte que ça m'appartienne, rien à foutre de comment vous faites je vous laisse carte blanche mais ne me décevais pas. Répondais-je un peu trop persuader qu'ils y arriveront.

-Bien.

Et puis je raccroche directement après cette affirmation efficace. En me rendant vers la salle de bain à l'étage, quelqu'un toque à la porte avec 2 coups. Je n'attendais absolument personne, je me précipite donc vers ma chambre avant d'en sortir avec une arme à feu. Je descends les escaliers en regardant face à moi la porte d'où venait ce son. Pas une seule minute pour être tranquille.

Une nouvelle fois quelqu'un toque mais cette fois-ci 4 coups ainsi qu'un cri de mon prénom traversent la porte. Et c'est là que j'ai su que ce n'était d'autre que Tiago. Je ne perds pas plus de temps à ouvrir ma gigantesque porte, pour tomber nez à nez avec lui, ces cheveux bruns ébouriffés, ces yeux noir qui me regarde qui signifie "sauve-moi" et sa peau matte recouvert de rouge mais ce que je vois par-dessus tout c'est du sang, un peu trop. Il se tient l'abdominale et ça, ça sent la merde :

-Ce n'est pas que je suis en train de perdre du sang de mon ventre et de ma putain de jambe mais si enfaite c'est exactement ce qui se passe alors tu serais prié de me laisser rentrer et appeler Elena non enfaite tout le monde j'ai un truc à vous dire. Termina-t-il en rentrant puis s'allongeant par terre près de mes escaliers.

MI AMOROù les histoires vivent. Découvrez maintenant