8- Vrai gage

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Des cris retentaient autour de moi mais je ne voyais rien, ses cris étaient de plus en plus proches. Ses bras me tenaient fermement et j'entendis un bruit, sourd. Un tir. Non en fait plusieurs. Ça tire de partout. Une voix résonne dans mon oreille mais je n'arrive pas à la reconnaître. Elle me crie dessus. Cette personne me lâche brusquement, mais je ne sens même pas que ma tête rencontre le sol et mon corps aussi, je m'interroge tellement pour savoir à qui appartient cette voix.

Mon père ?

Ma mère ?

Mon frère ?

Quelqu'un que je connais ?

Ou un simple inconnu ?

Aucune idée.

Ma tête me fait terriblement mal, je n'arrive même pas à ouvrir les yeux. Je suis seule, dans le noir total.

Les tirs s'étaient arrêtés et je suis persuadé qu'il n'y a plus personne, mais quand j'entends pour la dernière fois ma mère me crier :

-JE TE RETROUVERAI JE TE LE PROMETS, JE T'AIME MA CHERIE !

Dans ma famille ça n'a jamais été le plus grand amour mais quand ma mère me dit des choses pareilles je ne peux m'empêcher de m'effondrer. En quelques secondes des larmes s'écoulent sur mes joues, je ne peux plus m'arrêter et surtout je ne veux pas.

Mon plus gros regret ?

L'avoir crue.

Des claques sur mes joues me font sortir de ce cauchemar, ce même cauchemar qui me hante depuis de longues années.

J'entends une voix m'interpeller, mais je comprends que quelques secondes après que ce n'était qu'Elio.

Toujours présent quand il ne le faut pas lui.

Je grogne en me retournant dans le lit, j'ouvre lentement mes yeux afin de savoir s'il était encore là mais malheureusement il est planté devant moi.

Les mains dans les poches, ses yeux me scrutent intensément.

Mal à l'aise je chuchote assez fort pour qu'il m'entende :

-Me regarde pas comme ça.

Il roule ses yeux, un blanc s'installe mais il se décide enfin d'ouvrir sa bouche :

-Toi et tes cauchemars cette nuit, m'avaient réveillé 2 putain de fois. Le gage ne s'arrête pas là.

Je fronce les sourcils en ne comprenant pas du tout où est ce qu'il veut en venir.

Lui, sourit, fier de sa connerie.

-Donc pour ça ton gage se prolonge à 1 mois que tu vas passer à me supporter et bien sûr, ce ne sont pas des vacances.

Je bondi d'un coup du lit, mes sourcils froncés sont maintenant en l'air et mes yeux légèrement écarquillés.

1 long mois.

A ses côtés.

Insupportable.

Je ne vais pas tenir.

Et mon cartel ?

Encore sous le choc, alors que lui pendant ce temps s'est rapproché et s'est adossé au mur à côté de moi.

Je réfléchis encore pendant quelques temps avant d'ajouter :

-Et tu n'as pas de domestique ?

MI AMOROù les histoires vivent. Découvrez maintenant