16 Tessa

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Je rejoins mes camarades qui sont déjà sur la piste de course, parfait car j'ai besoin de courir, mon corps est prêt à exploser, il faut que j'évacue toute la tension qui boue à l'intérieur de moi. Je m'élance en regardant mon beau lieutenant qui m'interroge du regard et je hoche la tête pour lui dire que tout va bien. Je passe devant mes camarades sans les entendre, je veux juste courir pour que mon cerveau arrête de chauffer. La conversation que je viens d'avoir avec mon père tourne en boucle dans mon esprit. Je le crois quand il disait ne rien savoir. Quand je lui ai raconté rapidement mon passé il avait l'air tellement triste et en colère, il m'a répété plusieurs fois qu'il veut faire partir de ma vie et j'espère qu'il est sincère, je ne sais pas si je supporterai qu'il m'abandonne maintenant que je connais la vérité. Le vent me fouette les joues, mes foulées augmentent quand j'ai encore la sensation de ses bras autour de moi. Tout un tas d'émotions a fait bondir mon cœur. J'ai un père maintenant, comment est-il dans la vie ? Est-ce que je peux lui accorder ma confiance ? Arrivera-t-on a créé un lien père-fille après toutes ces années ?

Après deux mois ici, j'ai enfin eu la confirmation.

J'accélère le rythme, mes cuisses commencent à chauffer, ma respiration s'accélère. Je suis tellement en colère contre ma mère, comment a-t-elle pu me dire tout ça ? Ma rage remonte automatiquement quand je pense à elle, je serre les poings et j'accélère encore plus en vidant mon esprit pour laisser mon corps prendre le dessus.

Je ne sais plus depuis combien de temps je cours, des minutes, des heures ? Mes poumons sont en feu, mes muscles me brûlent, mais je continue d'y aller à fond, j'ai besoin d'avoir mal. J'entends mon prénom mais je ne m'en occupe pas, j'ai besoin de continuer. Je ne peux pas m'arrêter. Ayden apparaît dans mon champs de vision, à l'opposé il court vers moi en me forçant à ralentir.

— Tess, qu'est-ce que tu fous bordel ? Ça fait plus de quarante minutes que tu traces. Je siffle et t'appelle depuis cinq minutes.

Je pose mes mains sur mes cuisses en reprenant ma respiration.

— Désolée je n'ai rien entendu, j'avais besoin de courir, je n'arrivais pas à m'arrêter, j'ai laissé mes émotions prendre le dessus.

— Quand je t'ai vu en mode guerrière je m'en suis douté. Alors c'est bien ton père ? Comment il a réagi ?

— Exact les résultats sont positifs, on a discuté un moment il était plutôt calme et j'ai du mal à capter ses émotions. Il a l'air sincère, il dit qu'il veut me connaître. Il veut qu'on se revoie.

— Viens suis-moi on va rejoindre les autres en salle d'entraînement, me dit Ayden en nous faisant sortir de la piste. Tu sais chaton, le colonel est sérieux, fiable et attentif, il respecte tout le monde et prend nos suggestions en compte. Je suis sûr qu'en tant que père il va être pareil, ça a dû lui faire un sacré choc et il a très bien réagit jusqu'à présent.

— Ouais c'est vrai, on va laisser faire le temps on verra bien comment ça se passera. J'espère espère qu'il aimera qui je suis et qu'il ne partira pas en courant.

— Je n'ai aucun doute là-dessus, chaton, tu es parfaite. Mais tu sais, je connais d'autres façons de se défouler et tu finiras aussi en sueur.

Qu'est-ce que je l'aime cet homme ça a été rapide entre nous mais c'est tellement intense ce que je ressens pour lui. Les couloirs sont remplis d'officiers alors on arrête de se parler, et on se dirige en silence jusqu'à la salle d'entraînement.

— On pourra tester ta manière tout à l'heure, on se rejoint à dix-sept heures ?

— Ouais, répond mon lieutenant avant de rentrer dans la salle, allez, tu as une heure de muscu, je te laisse te défouler. Je vais m'entraîner avec vous, ne passe pas ton temps à me mater.

Ma nouvelle étoileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant