41 Tessa

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Je sors enfin de l'aéroport international Aden-Adde de Mogadiscio, en pleine capitale, j'ai une magnifique vue sur l'océan Indien, il doit faire 30 degrés. Je me fraye un chemin dans la foule, j'ai un objectif en tête, je ne suis pas là pour visiter. Il y a de tout ici, on est dans un des endroits les plus riches du pays. La base d'Ayden est située à soixante-dix kilomètres de la capitale, mais ce n'est pas là que je vais. Je passe dans un bureau de change avant de partir, j'ai environ huit milles euros que je vais échanger pour la monnaie somalienne. Ça me fait un paquet de fric, on est dans un des pays les plus pauvres. Je ne sais pas combien de temps je vais rester ici mais d'abord il me faut une voiture d'abord. Je vais en louer une et heureusement qu'ils parlent anglais. J'en demande une avec GPS et climatisation et je prends pour dix jours. Je lui donne et signe tous les papiers, puis je paye et cet homme qui m'amène jusqu'a ma voiture. Une belle berline noire. En trente minutes c'est bouclé. Parfait. Je le remercie puis dépose mes affaires en m'installant derrière le volant. J'enlève mon sweat, je lance la clim et je démarre. Il ne faut pas que je me trompe.

Il y a trois ans, le petit village où habitait Fariah était situé à trente kilomètres de notre base, donc je dois me diriger vers la base mais m'arrêter à cinquante kilomètres vers l'est, après je me débrouillerai pour trouver. Avant de quitter la route principale je m'arrête devant une supérette. Je fais quelques courses pour les enfants. Même si je suis ici pour Ayden, je vais dans un endroit délabré ou règne la pauvreté avec plein d'enfants, je ne peux pas venir sans leur faire plaisir.

Je ressors finalement avec cinq gros sacs plein et beaucoup de pack d'eau. En France j'en aurais eu pour plus 500 balles, ici ça ne me coûte presque rien et ça me fait plaisir. Je choppe un paquet de biscuit et des chocolats pour moi en reprenant la route. Ma fille doit être réveillée, Aline et Fred doivent être au courant, et sont sûrement dans une rage noire, je vais en entendre parler pendant des mois, voir même des années. Ma fille est entre de très bonnes mains, elle n'aura pas le temps de voir que je suis partie, enfin je l'espère de tout mon cœur.

Après cinquante kilomètres je m'arrête dans un petit village. On est loin du paysage des cartes postale, ici les Somaliens vivent dans la misère. Leurs maisons, si on peut appeler ça comme ça, sont faites de tôles, d'autres sont en pierre avec la moitié de démoli, certaines n'ont même pas de toit. Des enfants sont dehors, des femmes s'occupent à sécher le linge sur des fils. Je descends de la voiture, le regard rivé sur tous ces petits enfants qui ne sont presque pas habillés. Il fait chaud mais ce qui me pince le cœur ce sont leur maigreur.  Putain !

Allez Tess reste concentrée.

Je m'approche des femmes en demandant en anglais si elles connaissent Fariah et son père. Évidemment personne ne me répond, elles sont méfiantes. Fariah aide beaucoup de monde dans le coin et je suis sûre qu'elles le connaissent. Malheureusement je ne parle pas le somali et encore moins l'arabe, je ne suis pas certaine qu'elles me comprennent.

— S'il vous plaît, j'ai besoin de son aide, il me connaît. Je cherche mon mari.

Je leur répète plus lentement, toujours en anglais, en leur montrant une photo d'Ayden mais elles restent muettes. Je retourne à ma voiture en faisant un signe de la main aux enfants qui jouent avec une petite balle en bois.

— Encore un kilomètre et c'est à droite, me dit une femme dans mon dos.

Elle a parlé tellement vite que je lui répète pour être sûre. Elle hoche la tête pour confirmer et je la remercie en regardant les enfants.

— Vous permettez que je leur donne quelque chose ?

Elle hoche de nouveau la tête et je vais dans le coffre pour leur donner un pack d'eau. Les enfants sont très étonnés, comme si c'était un diamant que je leur offre. Je prends aussi plusieurs paquets de nourriture et de gâteaux que j'offre à chacun. Ils crient de bonheur, d'autres femmes arrivent pour comprendre ce qu'il se passe. Ils leur expliquent sûrement dans leur langue que je viens de leur donner de quoi s'alimenter et tout le monde me remercie. Je ferme mon coffre pour retourner vers la femme qui m'a indiqué ma route et je lui donne peu d'argent.

Ma nouvelle étoileOù les histoires vivent. Découvrez maintenant