Chapitre 15.

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Katie ne savait pas comment la soirée avait pu dérailler aussi rapidement.
Il y a deux heures Evelyn, Clara et Mary partaient toutes les trois pour trouver une cargaison d'armes, tout cela pour énerver un marchand d'armes et le faire sortir de sa cachette et maintenant elles étaient dans le salon et avaient kidnappé un homme.
Ce n'était pas ce pourquoi le petit génie en informatique avait signé.
En fait, techniquement elle n'avait signé pour rien du tout, mais si elle avait dû signer elle n'aurait clairement pas signé pour quelque chose du genre.
La dernière chose qu'elle souhaitait c'était d'être arrêtée pour complicité dans l'enlèvement de l'un des hommes les plus influent de la ville, même si c'était un dangereux criminel.
C'est pour cela qu'elle se trouvait pour le moment enfermée dans la chambre attenante au salon, refusant de sortir pour voir le massacre qui allait sans aucun doute finir par se passer dans le salon.
Evelyn avait pété un plomb et Mary et Clara également.
Et elle-même n'avait pas été très intelligente en décidant de se rendre dans la chambre, plutôt que de sortir de l'appartement directement.
Elle ne savait pas pourquoi elle avait fait ça, c'était vraiment le choix le plus idiot qu'elle avait pu faire ses derniers temps.
Peut-être que si elle retournait dans le salon elle pourrait encore sortir de l'appartement avant que l'homme ne soit tiré de son sommeil induit par un bon coup de taser...

- Qu'est-ce que !

Visiblement elle avait réagi trop tard et l'homme en question avait fini par se réveiller avant qu'elle ne puisse bouger de là où elle se trouvait.
Elle était peut-être un génie dans tout ce qui concernait l'informatique, mais visiblement son cerveau n'était pas foutu de faire bien les choses pour tout le reste.
Elle était foutue...
Elle allait tuer Evelyn dès qu'elle aurait l'occasion de sortir de cette chambre, que ce soit parce que les flics auraient eu vent de l'affaire et seraient venu les arrêter, ou parce qu'elles auraient fini de poser toutes les questions à ce type étrange qui se trouvait dans le salon en ce moment-même.

- C'est une plaisanterie ? Qui a décidé d'embaucher trois putes en tenue de super héroïnes pour me faire une blague ? C'est Billy ?
- Ce n'est pas une blague. Ça n'a jamais été une blague, surtout pas depuis que tu es responsable de la mort de mes parents.
- Je ne vois pas de quoi tu parles ! S'exclama l'homme, Katie ne pouvant s'empêcher de soupirer devant la bêtise de l'homme. Visiblement il ne tenait pas vraiment à la vie, sinon il dirait à Evelyn ce qu'elle voulait savoir sans faire d'histoire.

Ou alors il ne savait pas vraiment qui se trouvait sous le masque et ne pouvait donc pas avouer quelque chose, sans savoir qui lui parlait.
Ce qui était une possibilité aussi.
Une très bonne même.
Une possibilité qu'elle aurait partagé avec ses trois têtes dures qui se trouvaient en ce moment même dans la pièce d'à côté, si elle n'était pas aussi en colère et n'avait pas autant envie de les tuer elle-même.

- Je pense que tu vois très bien de quoi je veux parler. Tu n'es pas idiot.
- Je ne sais même pas qui vous êtes toutes les trois. Comment suis-je censé savoir de quoi tu parles.
- Tu as tué les parents de tellement de personnes pour être aussi désinvolte à propos de toute cette situation.
- Je n'ai pas dit ça, là c'est toi qui extrapoles. Maintenant arrêtes donc de faire l'idiote et laisse-moi partir ! Je ne dirais rien à personne à propos de ce qui vient de se passer.
- Je ne vais pas juste te laisser partir. J'ai ici en ma possession des images de toi en train de faire affaire avec des personnes très peu recommandable pour leur vendre des armes. Je pourrais donner tout cela à la police, mais je sais très bien que tu t'en tirerais en graissant quelques pattes... Seulement je pourrais aussi les donner à la presse et là je sais que cela pourrait faire un peu plus de dommage... Les actionnaires ne réagissent pas très bien à ce genre d'histoires, ils n'aiment pas être mêlés à des histoires de drogue ou d'armes... Ils quitteraient donc tous le navire et une société sans actionnaires... Ca a tendance à ne pas bien fonctionner... Tu perdrais tout... Tout ce pour quoi tu as travaillé toute ta vie... Sauf si tu me donnes ce que je veux savoir...
- Je ne sais toujours pas de quoi tu parles !
- Ne joue pas au plus con avec moi Cooper ! J'ai un QI supérieur au tiens et je sais exactement ce que je suis en train de faire en ce moment, contrairement à toi qui est complètement à ma merci...

Katie savait qu'elle ne devrait pas être excitée en entendant la voix qu'utilisait maintenant sa patronne, mais elle ne pouvait s'empêcher de sentir une nuée de papillon quitter son estomac, lui faisant froncer les sourcils.
Ce n'était pas le moment d'avoir ce genre de pensées, surtout quand la personne qui lui faisait ressentir tout cela était la personne contre laquelle était la plus énervée au monde.
En fait, elle ne devrait jamais ressentir cela pour Evelyn Sharp.
La jeune femme était sa patronne, rien ne pourrait jamais se passer entre elles, il fallait qu'elle se rentre ça dans le crâne.

- Je ne joue pas au con ! Je ne sais vraiment pas de quoi tu veux me parler, je ne sais rien !
- C. va me chercher la vidéo, je vais l'envoyer à mon contact au Huffington Post, je suis sûr qu'il va adorer !
- Non, tu ne peux pas faire ça !
- Alors dis-moi ce que je veux savoir !
- Mais je ne sais pas qui tu es !

Katie pu entendre le soupir d'Evelyn de là où elle se trouvait, signe qu'elle n'avait vraiment pas tenté de le cacher, celle-ci se mettant ensuite à faire les cents pas, si le bruit des talons était une indication.

- Evy, ne fait pas ça..., retentit la voix de Mary dans un murmure, signe qu'elles étaient maintenant toutes les trois à deux pas de la pièce dans laquelle Katie c'était réfugiée.
- Je n'ai pas le choix, si je ne lui dis pas qui je suis, je ne saurais jamais ce qui est arrivé à mes parents...
- Nous le découvrirons autrement, s'il te plait, ne fais pas.
- Il n'y a pas d'autres moyens May...
- Je ne peux pas te regarder faire ça consciemment, je suis désolée, mais ça sera sans moi...
- May...

Et juste comme ça Katie entendit la porte d'entrée s'ouvrir, puis se refermer en claquant, provoquant un nouveau soupire de la part d'Evelyn.

- Toi aussi tu vas me laisser ?
- Je reste, mais ce n'est pas par gaité de cœur. Je ne veux pas te laisser seule avec lui... Et je ne veux pas que Kay se retrouve à gérer tes âneries seules alors qu'elle n'a jamais été d'accord avec ton plan dès le départ, elle savait que ça allait mal se finir et elle avait raison...
- Merci pour le vote de confiance...
- Il n'y a pas de vote de confiance qui tienne Evy', tu es en train de faire de la merde et nous le savons toutes... Mais continue... Il va arriver un moment ou aucune de nous trois ne pourra te pardonner et tu ne pourras t'en prendre qu'à toi-même, tes parents t'aimaient et voulaient le meilleur pour toi, je ne pense pas que le meilleur consistait à toi te prenant pour une justicière et révélant ton identité à un type louche qui pourrait à tout moment s'en prendre à toi une fois que tu l'auras relâché.
- Il ne fera pas ça...
- Et pourquoi au juste ne le ferait-il pas ? Il n'a rien à perdre dans cette histoire.
- J'ai toujours la vidéo de lui en train de vendre ses armes.
- Une vidéo c'est tellement simple à perdre Evy... Mais fais ce que tu as à faire, comme toujours, nous nous occuperons des répercussions que cela aura sur toutes nos vies plus tard, ça ne change pas vraiment du reste de l'année...

Et juste comme ça la conversation qui avait lieu juste derrière la porte de la chambre dans laquelle se trouvait Katie s'arrêta, celle-ci n'entendant plus un son avant que la voix d'Evelyn ne retentisse à nouveau, cette fois-ci un peu plus lointaine, mais en même temps plus forte, signe qu'elle parlait à nouveau à l'homme dans la pièce.

- Je vais te dire qui je suis... Je suis la fille de Richard et Evangelin Sharp et tu fais partie des personnes responsables de la mort de mes parents, alors maintenant tu vas parler et me donner le nom des autres personnes responsables, parce que, crois-moi, tu ne veux pas avoir à subir ma colère... 

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