Chapitre 29.

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Evelyn n'avait jamais été quelqu'un de douée pour gérer ses sentiments.
En fait, elle avait plutôt tendance à faire comme s'ils n'existaient pas et à espérer que le monde autour d'elle allait en faire de même.
Malheureusement, elle avait appris que cela n'était pas possible.
On pouvait acheter beaucoup de chose, mais l'on ne pouvait pas acheter les sentiments des autres afin de les faire disparaitre, ils étaient là et il fallait vivre avec.
Et à cet instant précis, elle aurait pourtant tout donné pour faire disparaitre les sentiments de Katie.
Parce que si elle arrivait à les faire disparaitre, alors peut-être que les siens disparaitrait eux aussi en même temps.
Elle avait plus ou moins menti à Mary hier dans son bureau.
Bien sûr que le petit génie en informatique n'était pas la seule à ressentir quelque chose, bien sûr qu'elle aussi ressentait ce petit quelque chose de plus quand la jolie brune entrait dans une pièce, ou tout simplement quand elle levait la tête pour la regarder.
C'était totalement hypocrite de sa part de dire le contraire.
Katie était magnifique, mais elle n'était pas que cela.
Elle était brave et n'hésitait pas un seul instant à dire quand quelque chose n'allait pas, quitte à s'attirer des ennuis par la suite.
Elle était intelligente, bien qu'elle n'ait pas autant de point de QI qu'elle-même, elle avait un sens de la logique qui défiait le sien et en plus, elle était bien plus douée qu'elle-même avec les ordinateurs.
Elle savait être douce et compatissante quand elle le méritait, mais elle savait également quand elle devait être un peu plus dure pour la sortir de ses lamentations.
Mais plus que cela, Evelyn ne savait pas comment elle avait fait pour vivre sans elle avant son arrivée et elle ne savait pas comment elle allait vivre sans elle si elle ne revenait pas de son séjour à Washington DC.
La CEO savait qu'elle n'avait qu'une chose à dire ou à faire pour que tout change, mais elle ne savait pas si elle était prête pour cela, elle ne savait pas si elle était prête à bouleverser toute sa vie pour un coup de cœur qui pouvait disparaitre à tout moment.
Parce que ça serait le cas, c'était toujours le cas à la fin.
Et si cela ne se passait pas ainsi, la personne qu'elle aimait finissait toujours par disparaitre d'une manière ou d'une autre.
Il n'y avait qu'à prendre l'exemple de ses parents, ils ne l'avaient pas abandonné au sens propre du terme, mais c'était tout comme.
Elle se retrouvait seule au monde, sans réelle famille, si ce n'est celle qu'elle c'était choisi, c'est à dire Mary et Clara.
Et là encore, ses deux meilleures amies pouvaient très bien décider du jour au lendemain de s'en aller et de la laisser seule et elle n'aurait plus rien, elle serait totalement seule...
Mais le risque n'était pas de finir totalement seule si elle ne laissait plus jamais personne rentrer dans sa vie ?
A cet instant précis Evelyn avait juste envie de se taper la tête contre un mur afin d'oublier tout ce qui n'allait pas dans sa vie.
Mais la CEO savait aussi que se taper la tête contre une quelconque surface n'arrangerait rien à sa situation, à la fin elle gagnerait peut-être un mal de crane, ou une commotion cérébrale, mais elle ne serait pas plus avancée concernant ce qu'elle ressentait pour Katie.
Si elle réussissait à se sortir de tout cela, peut-être se déciderait-elle à créer un manuel concernant tout ce qui concernait les relations amoureuses.
Un peu comme un "Les amours pour les nuls", mais pour les personnes comme elles qui ont des problèmes d'abandon.
Elle était persuadée que cela pourrait servir à beaucoup de monde en plus d'elle.
Mais pour cela elle devait se sortir de tout cela et surtout savoir quoi faire concernant Katie.
Peut-être pourrait-elle aller voir une voyante ?
Peut-être qu'elle pourrait acheter l'un de ses trucs bizarres qui donnait l'avenir dans les fêtes foraines ?
Ou même l'une de ses boules de bowling noir qui répondait par oui ou par non ?
Elle n'aurait cas leur poser la question et les laisser décider pour elle...
Mais elle savait que son esprit scientifique ne la laisserait jamais faire.
Elle était bien trop terre à terre pour cela.

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