Chapitre 6.

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Katherine avait fini par s'endormir d'épuisement après avoir pleuré toutes les larmes que son corps pouvait contenir.
La jeune femme avait encore du mal à se dire qu'elle avait pu autant se faire avoir, surtout par des personnes dans lesquelles elle pensait pouvoir avoir confiance.
Prenant la direction de sa cuisine après avoir réussi à quitter son lit, afin de se trouver quelque chose à manger, son estomac criant famine, elle ne put s'empêcher de soupirer en entendant que quelqu'un était actuellement en train de frapper contre la porte de son appartement.
Décidant de faire comme si elle n'était pas là, Katie continua à fouiller dans ses placards, finissant par tomber sur un paquet de céréales qu'elle n'avait pas encore terminé.
S'apprêtant à en manger une poigné, la jeune femme entendit à nouveau le bruit de quelqu'un tapant contre sa porte d'entrée, visiblement il ou elle n'allait pas lâcher comme cela.

- Katie, s'il te plait, ouvre !

C'était donc une "elle".
Et pas n'importe quelle "elle" visiblement, mais bien Evelyn Sharp qui se trouvait derrière sa porte d'appartement.

- Je sais que tu es là !
- Ah donc maintenant en plus de m'embaucher sur un mensonge vous me traquez ?

Laissant son paquet de céréales sur la table de sa cuisine, Katie prit la direction de sa porte d'entrée, prête à envoyer sa patronne, ou ex-patronne si on y réfléchissait bien, se faire voir.
Ouvrant la porte, un air déterminé sur le visage, l'informaticienne faillit se laisser avoir par la moue d'Evelyn Sharp à cet instant.
Mais elle savait mieux, elle savait à quel point la femme devant elle pouvait être calculatrice et avait voulu se servir d'elle.

- Je ne vous ouvre que parce que je ne veux pas avoir de problème avec mes voisins, rétorqua Katie, croisant ses bras sous sa poitrine.
- Est-ce que je peux entrer ? Demanda Evelyn, j'ai apporté du café.
- Je ne bois pas de café. Vous n'aviez pas cette information dans vos petites fiches à mon sujet ?
- Je n'ai pas...
- Peu importe, je m'en fou. Je veux juste que vous me laissiez tranquille.
- Et moi j'aimerai pouvoir vous parler... Vous expliquer...
- Quelle partie de "je m'en fou", vous avez du mal à comprendre exactement ?
- Je pense que j'arrivais à vous prendre plus au sérieux si vous n'étiez pas dans un pyjama qui dit, je cite "Si vous pouvez me voir, c'est que ma cape d'invisibilité ne fonctionne plus".
- Hey ! Ne vous moquez pas de mon pyjama ! Il est génial !
- Je ne me moque pas.

Mais le sourire de la Présidente de Sharp Industry disait tout le contraire à cet instant, faisant froncer un peu plus les sourcils à l'informaticienne.

- Ca ne change rien au fait que je veux être laissée tranquille et que vous ne m'écoutez pas.
- Parce que je me bats toujours pour ce qui est important pour moi. Et vous êtes importante pour moi.
- Je suis importante ou mes compétences le sont ?
- Ca ne peut pas être les deux ?

Evelyn dû comprendre que sa réponse n'était pas celle que Katie souhaitait entendre, puisqu'elle soupira, avant de se remettre à parler.

- Au départ je vous ai recruté pour vos compétences, parce que vous avez un don pour l'informatique et que cela pourrait vraiment nous être utile pour ce que nous faisons. Vous avez compris les logiciels sans avoir eu besoin de réelle formation, vous en avez même déjà amélioré certains sans vous en rendre compte. Et je ne parle même pas de ce logiciel que vous avez créé comme ça, à partir de rien pas plus tard que la semaine dernière..., Mais j'ai fini par vraiment vous apprécier, tout comme Clara et Mary, elles vous adorent et elles ne sont vraiment pas responsable de tout se merdier, Evelyn sembla réfléchir un instant, regardant autour d'elle avant de continuer, comme pour s'assurer que personne n'était en train d'écouter, je suis la seule responsable. J'ai attendu pour vous parler de tout cela alors que cela fait des semaines, depuis l'instant où vous avez été embauchée qu'elles me demandent de ne pas vous laisser dans le flou, de vous dire exactement de quoi il en retourne...
- Alors pourquoi ne pas l'avoir fait ?
- Parce que ce que je fais... Ce que nous faisons... Ce n'est pas quelque chose de légal, je ne voulais pas mettre en danger ma croisade, pas avant d'être sûre que je pouvais fous faire confiance, que nous pouvions tout vous dire sans que vous ne nous trahissiez.

Katie pouvait comprendre cela, c'était même logique quand on y réfléchissait, mais elle ne pouvait tout de même pas s'empêcher de se sentir trahit.

- Mais après ? Parce que si ce soir Mary a décidé de m'emmener avec elle c'est juste parce que j'ai découvert son petit secret un peu par hasard.
- Je sais que vous n'allez pas me croire, mais j'avais une réunion avec Mary et Clara ce soir-là pour parler de cela, pour décider comment nous allions vous avouer ce sur quoi nous travaillons.
- Vous avez raison. Je ne vous crois pas. J'aimerai pouvoir le faire, mais je n'arrive plus à avoir confiance maintenant.
- Je comprends. Je pense que je réagirais pareil si cela m'était arrivé.

Katie avait presque envie de changer d'avis et de dire qu'elle était prête à passer l'éponge rien qu'en voyant la moue défaite sur le visage d'Evelyn Sharp.
Mais une part d'elle n'arrivait pas à s'enlever de la tête que la jeune femme devant elle c'était foutu d'elle.

- Mais s'il vous plait. N'en voulez pas à Mary et Clara, je sais qu'elles seraient toutes les deux malheureuses de perdre votre amitié...
- Je vais y réfléchir.
- Bien... Oh et n'abandonnez par le travail, s'il vous plait ? Déjà parce qu'égoïstement votre démission ne serait pas bon pour le service informatique de l'entreprise, mais aussi parce que je sais que même si je vous ai déçu, vous aimez votre travail, je ne voudrais pas être la personne qui serait responsable de votre perte d'emploi.
- Je ne sais pas si je serais capable de voir Mary pour le moment... Et elle est ma chef de service.
- Alors travaillez à domicile pendant quelque temps ? Je vous ferais livrer tout le matériel nécessaire à votre travail, vous n'aurez pas à sortir de chez vous et à voir Mary tant que vous ne serez pas prête.
- Je pense que je pourrais faire ça, fini par répondre Katie, après quelques secondes de réflexion.
- Super !
- Mais ça ne veut pas dire que je vous pardonne, ou quoi que ce soit d'autre, je veux que ça soit clair.
- Je le sais et j'en ai pleinement conscience. Et je ne fais absolument pas cela pour obtenir votre pardon. Je le pense quand je dis que vous êtes vraiment une très bonne employée et que mon entreprise aurait beaucoup à y perdre que de vous voir partir.

Le vouvoiement qui était de retour depuis le début de leur conversation semblait tellement étrange pour Katie, maintenant qu'elle avait entendu Evelyn Sharp la tutoyer et être si proche d'elle hier soir.
Mais elle se sentait encore bien trop en colère et trahit pour dire quoi que ce soit à ce sujet.
Elle avait peur de faire penser à la blonde devant elle qu'elle avait gagné une quelconque manche de cette bataille.

- Est-ce que c'est tout ? Parce que comme vous l'avez si gentiment dit, je suis en pyjama...
- Je ne vais pas vous ennuyer plus longtemps oui. Je vous laisse Katherine...

Le petit génie en informatique voyait bien qu'Evelyn voulait en dire plus, voulait en faire plus, mais qu'elle se retenait parce que Katie le lui avait demandé, comme si elle respectait vraiment sa décision.
Peut-être était-ce le cas ?
Katie ne pouvait pas vraiment le dire, la trahison étant encore trop proche dans son esprit.
Se retournant, prête à partir dans sa tenue de grand couturier et ses talons haut, Evelyn Sharp se retourna doucement, un petit sourire amusé se retrouvant sur ses lèvres peintes en rouge profond.

- Oh... Hum... Juste une chose.
- Oui ?
- Si vous ne voulez pas que toute l'entreprise soit au courant de votre passion pour Harry Potter, je vous conseille de changer vos vêtements avant que quiconque ne vienne avec le matériel pour votre poste de travail à domicile, vous savez comment ce genre d'information va vite...
- Je prends note, soupira Katie, au revoir Miss Sharp, ajouta-t-elle avant de rentrer totalement dans son appartement, refermant la porte, n'entendant pas la réponse de sa supérieure.

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