Chapitre 32

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Le lendemain matin, Axel s'éveilla alors que le soleil était levé depuis bien longtemps. Il avait la tête bourdonnante et la bouche pâteuse ; se souvenait qu'il s'était couché bien trop tard. Il referma les yeux un instant, hésita à se rendormir.

Ils sont plusieurs à être réveillés, dit Telclet.

Ce fut suffisant pour qu'Axel se redresse et s'étire longuement. Eraïm ! Il n'avait presque pas dormi. Il fila sous la douche histoire de se réveiller.

Il s'habilla rapidement de son uniforme gris d'Émissaire, quitta sa chambre. Il ne croisa personne dans les couloirs, mais devina aux cris que les enfants jouaient déjà joyeusement dans le jardin. Quand il arriva dans la salle à manger, il réalisa que toute sa famille était déjà là. Sauf Surielle, et il ne put s'empêcher de sourire. Elle était spécialiste des grasses matinées. Il salua tout le monde, s'installa à une place libre. Plusieurs panières de brioches et viennoiseries trônaient sur la table, mais pour l'instant c'était surtout la carafe d'eau qui l'intéressait.

Alistair et Lypherin étaient là, souriants et fatigués. Éric et Esbeth, en bout de table, discutaient avec Eviel et Serena, les parents de Lypherin. Peut-être pour organiser les derniers détails de la cérémonie qui se déroulerait sur Massilia ? Ses parents, à côté, participaient à la conversation. Près d'Alistair, il y avait sa cousine Elésyne, qui l'accueillit d'un sourire, tout comme Léander à ses côtés.

—Eh bien, cousin, je ne pensais pas que tu dormirais autant.

—Autant profiter de l'occasion, non ?

—Dis ça à mes frères, marmonna Alistair. Ils sont debout depuis... non, ils étaient levés avant qu'on se couche.

Dans le jardin, Chloan et Killian se poursuivaient avec des épées de bois, tandis que Lilia et Eliel jouaient à se cacher dans les massifs de fleurs, au milieu des domestiques qui s'affairaient à préparer le brunch pour les invités qui avaient dormi sur place.

Une sensation familière, comme un écho, titilla Axel ; puis il vit Aéryn voler en rase-motte au-dessus des tuiles.

—AERYN ! hurla Esbeth. Arrête ça tout de suite !

Bien loin de lui obéir, Aéryn lui tira la langue avant de recommencer. Esbeth soupira et Éric fronça les sourcils.

—Il faudra bien que tu descendes pour manger.

—Même pas ! fanfaronna l'enfant.

Et d'un piqué, il fondit sur une table placée à l'extérieur, s'empara d'une brioche dorée sous les cris de surprise des domestiques. Axel laissa échapper un sifflement admiratif. Aéryn éclata de rire.

—Jamais vous ne m'attraperez !

—Il a un sacré talent, murmura Léander.

La mine sombre, Éric ne paraissait pas ravi du manque de politesse de son fils, mais Axel doutait qu'il puisse y faire quoi que ce soit. Son oncle était trop... vieux ? maintenant, pour espérer prendre Aéryn de vitesse. Axel ressentait toujours une certaine familiarité dès qu'il posait les yeux sur lui, sans comprendre d'où elle venait.

—Souhaitez-vous que nous allions l'attraper ? demanda Léander.

Éric ricana et Alistair soupira.

—J'ai déjà essayé avec Axel, et... comment s'appelait ton camarade ?

—Nicoleï.

—Voilà. Nous étions trois, et il nous a chaque fois glissé entre les doigts. Il est doué, admit Alistair.

Léander sourit.

—Il a dû utiliser vos courants. C'est malin – et intelligent. Permission de tenter ma chance ?

Les Vents du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant