Chapitre 68

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Nicoleï s'était réveillé peu après le lever du soleil, l'esprit encore brumeux. Il frotta ses yeux, s'étira longuement, surpris d'éprouver une douleur lancinante dans ses ailes. Son estomac gargouilla et il se mit en quête de quelque chose à manger. Eraïm jamais il n'avait eu aussi faim !

Il vacilla en se redressant sur ses jambes et Ishim fut là pour l'aider à se stabiliser.

— Déjà réveillé ? Comment tu te sens ?

— J'ai faim. Mes ailes me tirent et...

Il s'interrompit brusquement comme ses souvenirs lui revenaient. La potion qui devait faire repousser ses ailes ! Est-ce que ça avait fonctionné ?

Il rabattit son aile gauche devant lui pour l'inspecter. Pas de plume coupée, tout avait repoussé ! Toutes les plumes, d'ailleurs, avaient été remplacées, il s'en rendait compte maintenant. Voilà qui expliquait les douleurs.

— Le petit déjeuner t'attend. Ensuite, si tu te sens bien, nous partirons pour la ville de Samalan.

Nicoleï se laissa escorter jusqu'au feu où attendaient déjà les Émissaires. Tous lui adressèrent un grand sourire qui exprimait leur soulagement et il se sentit rougir. Être ainsi au centre de l'attention, il n'en avait pas l'habitude.

Le Messager lui servit une portion du ragout de la veille, qu'il dévora avant de se resservir. Rien ne semblait pouvoir combler le trou béant dans son estomac.

— Le ciel est dégagé, nous devrions avoir un vol tranquille. Tu resteras dans mon sillage, Nicoleï, d'accord ?

— Oui, Messager.

— Et si tu ressens le besoin de te poser pour te reposer, signale-le. Tu dois ménager tes forces ces quelques jours, pour laisser le temps à ton organisme de se remettre.

— Vous ouvrirez seul la voie, Messager ? objecta Léo. Nous pouvons participer.

— Oui, renchérit Kiren. Il suffira de laisser Nicoleï hors de la rotation. Jamais devant, jamais derrière, toujours dans l'aile du meneur.

— Bonne suggestion. Vérifiez une dernière fois vos sacs et nous partons.

Axel vint lui remettre son sac et Nicoleï le noua avec un sourire. Il était léger, ça ne le gênerait pas pendant son vol. Tandis qu'ils s'équipaient, Axel alla embrasser ses parents et étreindre Itzal puis salua Tabatha et Maitre Kenog. Nicoleï s'approcha à son tour.

— Merci pour tout, Tabatha.

— Avec plaisir, Nicoleï. N'hésitez pas à passer me voir si vous avez besoin de quoi ce ce soit ! Bonne route à vous, et, que les vents vous soient favorables, c'est bien ça ?

Nicoleï ne put s'empêcher de sourire.

— Oui, c'est ça. Bonne chance avec Solerys !

— Ne t'en fais pas, il sera surveillé de près, cette fois.

Il trottina pour rejoindre le groupe des Émissaires, autour du Messager Ishim. Son cœur se gonfla d'anticipation. Ça y était, ils partaient en mission ! Et en sécurité, avec un Messager, cette fois. Rien de mal ne pourrait leur arriver.

Les Vents du DestinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant