CHAPITRE 7 - Du pic jusqu'aux entrailles de la terre

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L'ascension était lente. Les petites jambes des Hobbits ne nous permettaient pas d'aller bien vite. Et il faisait froid. Non que j'en souffris, car de par ma nature elfique, je ne sentais que peu la chute des températures et je ne m'enfonçais pas dans la neige, mais je voyais bien que les semi-hommes avaient beaucoup de difficultés. Frodon avait en effet chuté peu de temps auparavant, nous causant une grande frayeur, l'Anneau étant tombé de son cou. Boromir s'était penché pour le récupérer mais un rappel d'Aragorn avait suffit à ce qu'il remette l'Anneau à Frodon. J'étais trop loin pour intervenir mais j'étais prête à dévaler la pente si besoin. Et je constatais que le Prince sylvain était aussi tendu que moi et j'avais vu la main d'Aragorn sur son épée, prêt à dégainer.

La pause fut bienvenue, une fois arrivés dans la Montagne. La nuit fut courte et froide mais reposante, car le lendemain, même les Hobbits marchaient avec plus d'entrain. Mais cela ne dura pas. La neige tombait plus drue que jamais, l'avancée devenait difficile. Un soupir franchit mes lèvres, faisant se retourner Legolas vers moi d'un air interrogatif.

- La Soleil me manque

Sa main se posa un instant sur mon bras et je ne pu détacher mon regard de ses yeux bleus. Je me forçais à cligner des yeux afin d'arrêter cette vague qui m'emportait dans les profondeurs de son regard. Nous nous ébrouâmes, surpris tous les deux et chacun retourna à ce qu'il faisait. Je restais derrière afin de m'assurer que tout le monde avançait et il parti vérifier à l'avant que rien ne bloquait notre passage.

Le vent hurlait à mes oreilles et je perçus une voix dans la tourmente. J'entendis Legolas et Gandalf parler. L'instant d'après, une première avalanche s'abattit sur nous. Aragorn hurla qu'il fallait faire demi-tour, mais le magicien refusa et entonna une incantation dans l'espoir de contrer Saroumane. Je crus un instant qu'il allait réussir mais un grondement retentit et ce fut les ténèbres. J'ouvris les yeux en entendant des voix m'appeler. J'étais tombée sur une corniche étroite en contrebas. J'avais eu de la chance de ne pas dévaler toute la falaise, car elfe ou pas, je n'aurais pas survécu à une telle chute ! J'avisais les pierres qui saillaient de la paroi et entrepris de remonter par mes propres moyens. Je saisis la main de Legolas et celle de Gimli qui me remontèrent sur le dernier mètre.

- Vous saignez, gente demoiselle.

Je remerciais le nain de sa sollicitude et pendant que Boromir tentait de convaincre Gandalf de quitter la montagne et de passer par la trouée du Rohan, j'arrachais un morceau de ma tunique pour l'appliquer sur ma tempe. J'avais dû heurter une pierre en tombant. J'écoutais les diverses parties en présence pendant que l'elfe sylvain tentait de me faire un bandage correct.

- Arrêtez de remuer ou ça ne tiendra pas !

- Avec ce froid, ça va rapidement coaguler, ne vous en faites pas, bon Prince.

J'avais tenté de dire ça avec le sourire, mais le toucher léger de ses doigts sur ma tempe suffit à m'arracher une grimace et je me tins tranquille, écoutant Gimli proposer de passer par la Moria, encore une fois.

- Laissons le porteur de l'Anneau décider laissa tomber Gandalf.

Le regard de Frodon passa sur moi et ma blessure avant de se fixer sur ses petits amis, aussi frigorifiés que lui. Je ne fus donc pas étonnée de l'entendre assener d'un ton sans réplique que nous passerions par les mines. Je frissonnais entre les doigts agiles de Legolas qui terminait le bandage. Et ce n'était pas le froid.

- Des mines fit-il avec une moue écurée.

- Nous sommes des elfes Legolas, nous sommes faits pour les grands espaces ou les forêts, pas pour aller sous terre ! Gémis-je.

Les rôdeurs (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant