Je déjeunais légèrement avec Haldir tandis que la Soleil se levait au-dessus des arbres, puis je descendis en sa compagnie rejoindre Legolas et Gimli. Nous étions tous trois armés, moi et Legolas de nos arcs, dagues et épée et Gimli de ses haches. Mon père nous mena dans une clairière proche du terrain d'entraînement où je l'avais déjà accompagné lors de notre premier séjour en Lòrien.
A notre arrivée, un contingent de soldats elfes nous attendait, vêtus de tenues de couleurs vertes, marrons et dorés, afin de se dissimuler parmi les arbres des bois dorés et armés d'épées et d'arcs identiques à celui de Legolas. Je me remémorais les instants passés avec la Dame des Galadhrim lorsqu'elle nous avait offert nos cadeaux et ma paume caressa la poignée de l'épée qui m'accompagnait depuis lors et qui me venait de ma mère. Je me concentrais sur mon père qui avait commencé à parler.
- Nous avons la chance d'avoir parmi nous, pendant un court laps de temps, plusieurs membres de la Communauté de l'Anneau. Saluons Litya de la Lòrien, Legolas de Vertbois et Gimli d'Erebor, ami des Elfes. Ils nous accompagneront lors de nos patrouilles et dans notre lutte contre les Orques.
Comportement typique des Elfes de ces bois, aucun soldat ne broncha. Haldir se permit un sourire et continua.
- Litya est ma fille, mais ne vous fiez pas à son apparence, elle est vaillante au combat. Ne soyez jamais son ennemi. Gimli mérite le respect de tous les Elfes, de par son amitié avec ma fille, mais aussi avec le Prince sylvain, mon futur gendre.
Un discret reniflement m'interpella et je dirigeai mon regard vers l'origine du bruit. Je ne fus pas spécialement étonnée de constater que son auteur n'était autre qu'Elfaron. Mais ce qui m'étonna davantage, c'était son regard, non pas fixé sur le Nain comme je le pensais mais sur le Prince. Je décidais de me méfier de lui dès cet instant.
- Litya, tu m'accompagneras, Legolas et Gimli, je vous laisse en compagnie de mon second, Elfaron. Nous nous retrouverons à la mi-journée pour faire le point.
J'échangeais un regard avec Legolas, n'osant pas lui dire de faire attention à ses arrières. Nous aurions le temps d'en discuter plus amplement plus tard. Durant la matinée, nous explorâmes les bois de la Lothlorien afin d'empêcher des possibles invasions Orques, mais rien ne se passa et nous rejoignîmes le second groupe près d'une rivière. Ils étaient déjà installés en train de manger un morceau de lembas et je m'éclipsais pendant qu'Haldir faisait le point avec son second.
- Alors ? Votre matinée fût-elle plus passionnante que la mienne ?
- Litya ! Enfin vous voilà ! Hélas non, pas un Orque n'a osé se présenter à nous et ma hache me démange !
- Gimli exagère, comme souvent, tempéra Legolas les sourcils froncés, mais il a raison, aucun incursion n'est à signaler pour le moment. J'aimerais par contre te parler lorsque nous regagnerons la cité ce soir.
Il avait chuchoté cette phrase en passant près de moi et je me doutais bien que cela concernait Elfaron. Je ne bronchais pas, il y avait trop d'oreilles elfiques alentour et attendit qu'il soit de retour avec le repas. Nous mangeâmes tous les trois en silence, attendant le départ. Mon père nous fit échanger les groupes et je me retrouvais donc en compagnie du second qui avait du mal à cacher son contentement.
Tout le temps où je fus dans le champ de vision de Legolas, je sentis son regard brûler ma nuque et l'angoisse m'étreignit lorsque cela cessa. Elfaron se tourna vers moi, un sourire presque cruel aux lèvres.
- Bien, maintenant, espérons que des Orques daignent se présenter à nous, que je vois le talent de la fille de notre bien-aimé Gardien.
Je me retins de lui balancer ma main dans la figure et ignorais plutôt sa moquerie. Les autres elfes restaient silencieux et une grande partie de l'après-midi se déroula ainsi. Alors que la nuit tombait et que nous retournions sur nos pas, j'entendis des pas lourds fouler le sol mousseux.
- Yrch !
Mon murmure n'était pas passé inaperçu car de nombreux chuintements se firent entendre ainsi que le bruit d'arcs qui se tendaient. J'avais dégainé mon épée également et je suivis la troupe jusqu'aux sons étouffés. Une cinquantaine d'Orques avait pénétré dans les Bois et nous n'étions qu'une quinzaine. D'un signe de tête, Elfaron renvoya l'un des Elfes, sans doute pour prévenir le reste de la Garde et levant le bras en silence, il attendit un instant. Lorsque le moment fut propice, il abaissa son bras, les flèches sifflèrent autour de moi. Une dizaine d'Orques restèrent au sol, morts. Les survivants poussèrent des cris, cherchant les propriétaires des flèches et nous virent.
Épée au poing, nous dévalâmes la légère pente pour nous abattre sur eux. Le combat était inégal mais nous étions des Elfes rompus au combat et les Orques étaient nos ennemis. Ils ne nous feraient pas de quartier, aussi n'avions-nous aucune pitié. Voyant l'un des soldats en difficulté face à quatre créatures, j'achevais la mienne en lui tranchant la gorge et dégaina un poignard qui termina sa course dans la nuque d'un des adversaires de l'Elfe. Je bondis à ses côtés et constatais qu'une lame avait profondément entaillé sa cuisse, rendant difficile ses appuis. Il, non elle, était cantonnée à se défendre. Mon arrivée la fit frémir et elle retrouva un regain d'énergie.
Sans doute certains que nous étions faibles, les Orques se précipitaient nombreux sur nous et je commençais également à faiblir. Je croisais le regard d'Elfaron et fus effarée de constater qu'il avait analysé la situation mais qu'il ne nous viendrait pas en aide.
Un cor retentit alors que je commençais à ne plus y croire et le groupe qu'accompagnaient Gimli et Legolas surgit. Mon promis se plaça devant moi, repoussant les lames orques et je repris mon souffle. J'étais furieuse mais ce n'était pas le moment de le montrer. Un gémissement à côté me fit tourner la tête et je retins l'Elfe près de moi, prête à chuter au sol.
- Litya, éloigne Elanor des combats ! m'indiqua mon père qui s'était rapproché.
Passant la tête sous son bras, je l'aidais à reculer et à s'adosser à un arbre non loin. Gimli resta près de nous pour nous protéger.
- Hé bien Gimli, pourquoi n'allez-vous pas tenter de battre Legolas ? Il y a de quoi faire encore quelques beaux défis pourtant, lui fis-je avec malice.
- Et vous laisser sans défense toutes les deux ? Bah, je ne serais pas un Nain si je vous laissais seules ! D'autres occasions viendront de battre votre fiancé, je gage !
Elanor, étonnée par notre conversation, avait relevé la tête, mais les combats venaient de cesser et Elfaron arrivait vers nous rageur.
- Elanor, incapable ! Tu ne sais pas te défendre ? Tu ferais mieux dorénavant de ne plus sortir de la cité !
Mon sang ne fit qu'un tour et je me dressais entre lui et sa victime.
- Elle ne sait pas se défendre ? Qu'auriez-vous fait face à quatre Orques immenses ? Et pourquoi ne pas nous être venu en aide lorsque vous nous avez vues débordées ? Vous avez vu pourtant que ces créatures nous prenaient pour des cibles faciles ! Alors quoi ? Vous vouliez constater la valeur de la fille de votre Commandant ? C'est chose faite !
Je lui tournais le dos, peu soucieuse des regards venimeux qu'il me lançait et des commentaires murmurés que je percevais. Je cherchais Haldir du regard et avisais son air amusé quoique surpris.
- Il faut la ramener, elle perd du sang.
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Les rôdeurs (TERMINÉE)
FantasiLitya est une elfe, élevée par les rôdeurs au décès de sa mère, peu après sa naissance. Peu curieuse de son passé, elle a vécu au gré des changements de la Terre du Milieu. Lorsque le Mordor se réveille, elle accompagne Aragorn à Bree et son destin...