CHAPITRE 5 - Le Conseil Secret

2.4K 143 39
                                    

Le lendemain du réveil de Frodon eut lieu le Conseil. Tous les représentants des peuples étaient arrivés et j'avais observé les nains et les Hommes lors de leur entrée dans Imladris, afin de me faire une idée des personnes qui seraient présentes. Installée dans mon siège, entre Elrond et Aragorn, j'avais abaissé ma capuche sur mes yeux afin de ne pas montrer mon visage. Je n'avais pas lintention de parler, mais d'écouter.

J'avais pu assister également à une rencontre étonnante : Legolas et Gloïn, le nain. Apparemment, ils se connaissaient déjà et ne se portaient pas dans leur coeur, leur précédente rencontre quelques soixante années auparavant les ayant marqués tous les deux, lorsque l'elfe avait enfermé la compagnie de Nains dont faisait partie Gloïn dans les cachots de son père.

Je sentais les yeux de Legolas sur moi, comme s'il tentait de percer l'épaisseur du tissu pour voir mes traits. Je me retins de lever la tête pour le fixer et me concentrais sur les paroles d'Elrond qui venait de se lever.

- Etrangers venus de terres lointaines, amis de toujours, vous vous êtes rassemblés ici afin de répondre à la menace du Mordor. La Terre du Milieu est au bord de la destruction. Nul ne peut y échapper. Vous vous unirez ou vous serez vaincus. Chaque race est liée à se destin, à ce sort commun. Montrez-leur l'Anneau, Frodon.

Le Hobbit, hésitant, se leva et déposa l'objet sur le piédestal au centre du cercle. Aussitôt, je sentis le pouvoir de l'anneau étendre ses griffes sur l'assemblée. Je vis l'Homme du Gondor se redresser et Aragorn me murmura qu'il sagissait là de Boromir, le fils de l'Intendant de Minas Tirith.

- Oh Alors c'est donc vrai

L'Anneau murmurait à chacun, je le voyais aux visages tendus, je le sentais au plus profond de moi. Boromir se leva et prit la parole.

- Lors d'un rêve, j'ai vu à l'Est le ciel s'assombrir, mais à l'Ouest une pâle lueur persistait. Et une voix s'écriait votre fin est proche, le fléau d'Isildur a été retrouvé, le fléau d'Isildur

Sa main se tendit vers l'Anneau, je me redressais d'un bond, les yeux d'aigle du Prince elfique se fixant sur moi sans que je m'en soucie, ma priorité étant que le fils du Gondor ne touche pas ce Mal à l'état pur. Aragorn me retint d'une poigne de fer, tandis qu'Elrond criait le nom du fautif et que Gandalf se mit à scander une incantation en langage noir, ce qui me donna aussitôt une nausée qui me recroquevilla sur ma chaise. Tous les elfes fermèrent les yeux et se tirent la tête entre les mains, tandis qu'un des nains attrapa sa hache. Enfin l'Homme recula et s'assit. Elrond se mit à parler d'un ton accusateur en fixant Mithrandir.

- Jamais de mots ne furent prononcés dans cette langue, ici à Imladris.

- Je n'implore pas votre pardon, Maître Elrond, car le parler noir du Mordor peut déjà être entendu dans toutes les régions Ouest. L'Anneau est totalement maléfique.

- Cet anneau est un don Un don fait aux ennemis du Mordor ! S'exclama Boromir, pourquoi ne pas s'en servir ? Depuis longtemps mon père, l'Intendant du Gondor, a tenu à distance les forces du Mordor. C'est grâce au sang de notre peuple que vos terres sont encore en sécurité ! Donnez au Gondor l'arme de notre ennemi et laissez-nous l'utiliser contre lui !

- On ne peut le contrôler, le coupa Aragorn, aucun d'entre nous ne le peut L'Anneau Unique ne répond qu'à Sauron, il n'a pas d'autre maître.

- Et qu'est ce qu'un rôdeur connaît à ses choses-là ?

- Ce n'est pas un simple rôdeur, c'est Aragorn, fils d'Arathorn, vous lui devez serment d'allégeance, le contredit le Prince de Mirkwood en se dressant face au fils de l'Intendant.

Les rôdeurs (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant