CHAPITRE 8 - La Moria

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J'étais proche de la crise de nerfs. Jamais encore je n'avais été enfermée sous terre et c'était pour moi une expérience traumatisante. La veille, alors que nous étions arrêtés à un embranchement, je m'étais isolée des autres et un sanglot m'avait échappé. Mais je étais pas seule, Legolas m'avait suivi en entendant le bruit. Silencieusement, je m'accrochais à son pourpoint pour pleurer contre son torse. Il me masquait à la vue des curieux. Aucun bruit ne s'échappa de ma gorge, seulement des larmes amères de mes yeux, pendant qu'il me murmurait des paroles apaisantes, en me tenant les épaules entre ses mains. Peu à peu je me calmais, ce qui me permit de revenir vers les autres, les pupilles à peine plus brillantes que d'habitude. Je m'installais près des Hobbits et fermais les yeux afin d'échapper un peu à leurs regards et pour me réfugier au fond de moi.

Enfin le dernier jour dans ces mines arriva, j'avais eu le temps de voir les gisements de mithril de la Moria, de monter les interminables escaliers qui la parcouraient, mais je voulais juste sortir. J'avais compris aussi que Gollum nous suivait, attiré par l'Anneau. Nous arrivions dans les grandes salles, où Gandalf fit un peu de lumière pour nous permettre d'admirer la beauté de l'art des nains : Cavenain.

- Pour sûr, c'est artistique y a pas d'erreur, laissa échapper Sam, aussi subjugué que moi par les grandes arches.

- Maître Nain, je dois reconnaître que les vôtres savent travailler la pierre avec grand soin, sifflais-je.

Un sourire de contentement barra son visage, mais disparut subitement quand son regard tomba sur une petite pièce à proximité. Il partit en courant sans que nous ayons le temps de le retenir, ne nous laissant pas d'autre choix que de le suivre. C'était un tombeau... Celui de Balin, fils de Fundin, Seigneur de la Moria. Gandalf ramassa un livre et lut les dernières lignes... Je l'écoutais d'une oreille, distraite par le murmure de Legolas, inquiet, qui disait à Aragorn qu'il fallait avancer, ne pas s'attarder. J'avais repris mon arc en main, je sentais qu'il allait me servir dans peu de temps...

- Les tambours viennent des profondeurs... Nous ne pouvons plus sortir. Une ombre s'avance dans le noir. Nous ne pouvons plus sortir. Ils arrivent...

Un bruit de chute nous fit nous retourner vers Pippin, qui se tenait près du puits. Le squelette sans tête d'un nain était en train de basculer sous nos yeux, il était trop tard pour empêcher le bruit. La tête était tombée juste avant. Adieu la discrétion...

- Crétin de Touque ! Jetez-vous dedans la prochaine fois ! Cela nous débarrassera de votre stupidité ! Gronda Gandalf.

De concert, nous poussâmes un soupir de soulagement, mais de courte durée car un bruit se fit entendre. Un tambour, puis un second. Venus des profondeurs. Je croisais le regard d'Aragorn et celui de Legolas. Je connaissais ces cris !

- Les Orques ! Cria l'elfe sylvain avant de courir à la porte aussitôt suivi par l'héritier d'Isildur et moi-même. Boromir était déjà à la porte.

- Reculez ! Restez près de Gandalf ! Renchérit Aragorn pour les Hobbits, pendant que nous aidions Boromir à refermer la porte et la bloquer avec des haches qui gisaient ça et là.

- Ils ont un troll des cavernes... souffla le fils de l'Intendant du Gondor.

- Qu'ils approchent ! Il y a encore un nain dans la Moria qui respire, siffla Gimli.

Une fois la porte bloquée, les armes furent dégainées et les flèches encochées. La porte ne tiendrait pas longtemps. Mon regard croisa celui du Prince sylvain, il semblait sur le point de me dire quelque chose, mais la porte était en train de céder et nos regards se tournèrent vers la porte. Nos flèches touchèrent leur cible. Je rangeais rapidement mes flèches et mon arc pour dégainer mes dagues et me jetais dans la mêlée pour taillader et trancher.

Les rôdeurs (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant