CHAPITRE 9 : Un repos mérité

2.3K 113 46
                                    

A Olorin i yaresse

Mentaner i Numeherui

Tirien i Romenori

Maiarion i Oiosaila...

Mana elye etevanne...

Norie i melanelye?

- Une complainte pour Gandalf...

Je me tournais vers Legolas qui avait parlé, il avait ôté son pourpoint, ne gardant qu'une tunique argentée en-dessous, et revenait vers nous, une cruche d'eau claire dans ses mains. Gimli dormait déjà, ses ronflements brisant le silence, Aragorn aiguisait son épée et je finissais avec les Hobbits d'installer nos affaires. J'avais également ôté ma tunique, ne gardant qu'une chemise et mon pantalon, la température étant douce. J'avais grandi parmi les hommes, j'avais côtoyé longtemps les fils d'Elrond, j'avais même vu la Dame Galadriel. Je pensais savoir ce qu'était la beauté après avoir vu Arwen également. Mais rien ne m'avait préparé à la beauté à la fois simple et sauvage qui se dégageait de chaque mouvement du Prince sylvain. Mes pieds commencèrent à glisser vers lui quand Merry interrompit mes pensées, ce qui me stoppa net dans mon avancée.

- Que disent-ils ?

- Je n'ai pas le coeur à vous la traduire, ma peine est encore trop récente.

Les yeux de l'elfe se posèrent sur moi et je vis sa pomme d'Adam monter puis descendre tandis qu'il esquissait un pas vers moi et s'arrêtait à peu de distance, le chant des elfes flottant autour de nous.

- Je parie que ses vers ne valent pas ses feux d'artifice, grommela Sam dans mon dos, faudrait faire un couplet là-dessus :

Qui a vu plus belles fusées

En étoiles vertes ou bleues éclater

Tonnerre d'averses d'or et d'argent

C'est une pluie de fleurs qui descend

- Ça ne leur rend pas justice, bien loin de là, marmonna-t-il.

Un toussotement gêné me fit sursauter alors que je me noyais dans les eaux bleues du regard de Legolas, et je tournais la tête vers l'intrus. Haldir s'inclina vers moi et me fit signe de le suivre. Soupirant, je chaussais mes bottes et empruntait le chemin derrière lui, non sans un regard par-dessus mon épaule où je vis l'inquiétude sur les traits du Prince de Mirkwood, tandis qu'Aragorn se dirigeait vers Boromir qui s'était isolé.

- Comment va votre bras, ma demoiselle ?

- Pardon ? Je n'étais pas attentive.

- Votre blessure à l'épaule ? Se remet-elle bien ?

- Oui, je vous remercie de votre sollicitude. Où me menez-vous ?

- La Dame vous a fait demander.

Je n'obtins rien de plus et il m'emmena plus profondément dans les bois, près d'une source de laquelle coulait une eau cristalline. La Dame de Lòrien était déjà là et signala à Haldir de rester près de moi avant de me sourire.

- Bienvenue à vous, Litya. Je sais que mes paroles vous ont troublé tout à l'heure. Ce que je vais vous dire vous concerne tous deux. Haldir, je ne me trompe pas en disant que vous avez remarqué la ressemblance ?

- En effet, ma Dame, c'est son portrait même. Je pensais qu'elle n'avait pas survécu et que l'enfant qu'elle portait était mort en même temps qu'elle lorsqu'elle a disparu. J'ai longuement cherché mon épouse, mais en vain.

J'étais estomaquée. Sa femme ? Cela voulait dire que... j'étais sa fille ? Je levais les yeux vers lui et une profonde tendresse se lisait dans son regard. Je n'osais pas y croire... J'étais incapable de parler, seules des larmes se mirent à couler sur mon visage tandis que ses bras venaient m'entourer doucement et que la voix de Galadriel parvenait à mes oreilles.

Les rôdeurs (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant