Les rôdeurs (TERMINÉE)

CHAPITRE 25 : La bataille des portes Noires

L'aube s'était levée, même si depuis plusieurs jours, la Soleil ne perçait plus la couche nuageuse créée par Sauron, artifice voulu pour accroître notre peur et permettre à ses Orques de sortir en pleine journée. Je m'étais levée, habillée et équipée sous le regard attentif du Prince sylvain. Je portais ma tenue habituelle, pantalon léger rappelant la terre, et tunique verte, couleur des feuilles des forêts chères au cœur des elfes. J'avais lacé mes chausses de même couleur que mon pantalon et j'avais équipé également l'armure de cuir qui m'avait accompagné durant le siège de Minas Tirith ainsi que les brassards offerts par Haldir. C'était Legolas qui m'avait tendu mes armes, l'épée d'abord, souvenir de ma mère. Mais au lieu de mes dagues, il m'avait tendu les siennes, accompagnée de son carquois et de son arc.

- Ainsi, je t'accompagnerais un peu malgré tout, me dit-il.

J'avais posé une main sur le cœur en guise de remerciement et équipé le tout dans mon dos. J'avais fait coulisser les dagues hors de leurs étuis, vérifiant que je n'avais pas de difficulté à les dégainer et satisfaite, je m'étais retournée vers l'elfe.

Le bras en écharpe, il marchait la tête haute près de moi tandis que nous avancions vers les écuries. Il tenait à venir saluer chacun des membres de la Communauté qui allait accompagner Elessar dans cette ultime bataille. Je ne cessais de lui jeter des regard en coin, le voyant enfermé dans un mutisme inquiétant : il avait les épaules tendues et les mâchoires serrées et ses yeux fixaient un point invisible devant lui. Je savais qu'il enrageait de ne pas pouvoir nous accompagner. Je stoppais net, le laissant avancer de quelques pas avant qu'il ne se rende compte que je n'étais plus à côté de lui. Il fit demi-tour et je levais un visage bouleversé vers lui.

- Si tu me demandes de rester avec toi, je reste ! Un de plus, un de moins, ça ne change rien.

Il gémit et appuya son front contre le mien avant de me serrer contre son torse à m'étouffer avec son bras valide.

- Ne me tente pas, Amour... Nous ne devons pas être égoïstes. Le Roi du Gondor a besoin de toi et de ta vaillance au combat.

Je savais qu'il avait raison, mais j'avais peur. Peur de ne plus le revoir, peur de ne plus sentir ses bras autour de moi. Peur que sans lui près de moi au combat, je ne sois pas complètement moi-même. Comme s'il avait lu dans mes pensées, il s'écarta de moi et me releva la tête afin que je le regarde dans les yeux.

- Tu as mes armes, Litya. Ça sera comme si je faisais partie de toi lors de ces combats. Chaque Orque que tu tueras avec mes lames blanches, ce sera comme si j'étais avec toi et que nous l'avions tué tous les deux.

Je hochais la tête, rassérénée. Il prit ma main et nous continuâmes notre route jusqu'aux écuries où tous nous attendaient. Je laissais le Prince dire adieu à chacun de nos compagnons, j'avais déjà fait les miens ce matin dans sa chambre, et je grimpais sur Elfwinë. Eomer aida Gimli à grimper derrière moi avant d'aller vers l'elfe sylvain. Je les entendis discuter et je souris en entendant Legolas dire à Eomer de veiller sur moi, d'après lui j'avais tendance à m'attirer des ennuis dès qu'il s'éloignait de moi. Je tirais la langue dans sa direction, amenant un sourire sur les visages jusqu'ici fermés. Aragorn lança le signal de départ et je le suivis, refusant de me retourner et retenant les larmes qui menaçaient de couler. Elladan et Elrohir m'encadrèrent, leur présence me réconfortant.

Pendant cinq jours, nous avançâmes vers les Portes Noires, je profitais de chaque nuit pour écouter l'écho du cœur de Legolas en moi afin de m'apaiser... Le Val de Morgul, l'Ithilien étaient vides, à part quelques Orques que les éclaireurs découvraient et dont je me fis un plaisir avec Gimli de tuer. Je repris à mon compte le concours avec le Nain, ravi d'avoir de nouveau un adversaire. Enfin les Portes étaient devant nous. Je me positionnai près d'Aragorn, Eomer près de moi, accompagné de Merry, tandis que Pippin était derrière Gandalf, de l'autre côté du Roi.