CHAPITRE 28 : Retour en Lòrien

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Caras Galadon était enfin en vue, la route avait été longue : treize jours de route. Mais ces moments en la compagnie du Nain et de l'héritier de la Forêt Noire étaient joyeux. Nous pénétrâmes sous le couvert des arbres, étonnés de ne voir aucun garde. J'avais empoigné mon épée et Legolas avait encoché une flèche à son arc, tandis que Gimli resserrait la main sur sa hache.

- Le Nain respire si fort que nous aurions pu le tuer dans le noir, clama une voix connue.

- Ada ! m'exclamais-je en bondissant d'Elfwinë.

Je rengainais mon épée et courut vers Haldir qui venait d'apparaître de derrière un arbre proche tandis que Gimli bougonnait dans sa barbe. Le sourire de mon père en disait longtemps sur la joie qu'il avait de nous revoir en vie. Il me rendit mon étreinte et salua Legolas et Gimli de façon plus protocolaire.

- Nous avions hâte d'avoir des nouvelles du Gondor. Dame Galadriel nous a annoncé que l'Anneau avait été détruit, est-ce vrai ?

- Oui seigneur Haldir, répondit Legolas dans un sourire, le jeune Frodon a réussi.

- Une fête sera donnée ce soir pour votre arrivée. Suivez-moi, je vais vous conduire à vos talans.

Je regardais mon père confier la surveillance à l'un des elfes présents et nous inviter d'un geste à le suivre. Je pris d'Elfwinë par la bride ainsi qu'Hasufel, laissant Gimli et Legolas devant avec le Gardien de la Lòrien. J'entendis distinctement mon amant demander un entretien plus tard dans la journée à mon père et souriais, joyeuse. Legolas et Gimli furent installés dans les talans réservés aux invités tandis que je suivais mon père jusqu'au sien. Je posais mes affaires sur le lit de ma chambre et regarda autour de moi.

- Cela aurait dû être ta chambre depuis longtemps, regretta Haldir.

- Ne regrettez rien Ada. Qui sait ce que les Valars nous auraient réservé si maman avait été là ? Au-delà de sa perte, que je pleure avec vous, j'ai trouvé des amis, j'ai vécu une vie incroyable et je...

- Legolas ?

- Oui... Lorsque j'ai quitté Edoras pour suivre Gandalf à Minas Tirith, mon cœur s'est déchiré en deux. Mais nous nous sommes rendu compte que nous n'étions jamais l'un sans l'autre.

Une lueur de surprise passa dans les yeux de mon père et un sourire doux s'afficha sur son visage.

- Ainsi, ma fille unique a rencontré son âme sœur... Il est vrai que c'est souvent à l'heure des batailles ou des séparations que les évidences se présentent. Je comprends mieux maintenant pourquoi le Prince de Vertbois m'a demandé un entretien. N'aie crainte, je n'irais pas contre ton bonheur, il est mérité.

Il s'approcha de moi et déposa un baiser sur mon front, scellant sa promesse. Comblée de joie, je le suivis tandis que nous retournions près de mes amis et qu'il nous mena vers Galadriel et Celeborn qui nous attendaient.

Alors que nous arrivions devant l'estrade où devaient arriver les Seigneurs, il nous annonça qu'il retournait à sa garde mais que nous le retrouverions ce soir. Nous patientâmes quelques minutes et enfin La Dame et le Seigneur apparurent. Nous les saluâmes et Legolas leur remit un courrier du Roi du Gondor à leur intention. Je restais silencieuse le temps que la missive soit lue, l'elfe sylvain profitait de ce répit pour glisser sa main dans la mienne, Gimli étant en totale admiration devant Galadriel qui nous regardait tous en souriant.

- Les sacrifices demandés à chacun de vous n'ont pas été vains. Le Mal est dorénavant vaincu et la paix pourra revenir sur la Terre du Milieu. Mais le temps des Elfes est révolu. Il est temps désormais de laisser les Hommes régner.

- Ma Dame, me permis-je, nous souhaitons venir aider à éradiquer la menace des Orques qui pèse sur vos Bois.

- Douce enfant, m'interrompis Celeborn, ne trouvez-vous pas que votre tâche a déjà été accomplie ?

- Tant que les Orques poursuivront leurs incursions en Lòrien, je n'estimerais pas ma tâche terminée. Permettez-nous de venir en aide à mon père et à vos soldats.

Pendant un instant, ils me contemplèrent en silence puis Celeborn hocha doucement la tête. Nous prîmes congé et un elfe se présenta afin de nous conduire jusqu'au repas. Je n'avais pas vu le temps passer et en effet, le soleil se couchait au-dessus de la cime des arbres. Legolas toussota et je me tournais vers lui.

- M'excuseras-tu ? Je vois ton père et j'aimerais lui parler dès ce soir. Va t'installer à table avec Gimli, je vous rejoins.

Je hochais la tête et posais une main sur son cœur avant de me détourner et de suivre Gimli qui s'empressait de s'installer à la table couverte de mets. Legolas et Haldir nous rejoignirent au bout d'un instant, le Prince s'emparant de ma main et y déposant un baiser, une lueur espiègle dans le regard. Le dîner fut joyeux, ponctué de piques amicales entre Gimli et Legolas et des discrets soupirs de mon père devant cette amitié improbable.

Sortant de table après le repas, je constatais que j'étais légèrement ivre, la faute au vin doré des Elfes. Aspirant à retrouver mes esprits je m'éloignais quelque peu sous le regard tendre de mon aimé. J'entendais le son d'un ruisseau non loin et m'en approchais, saisie d'une envie soudaine de baigner mes pieds. M'asseyant au bord du ruisseau, j'ôtais mes bottes et trempais mes pieds dans l'eau fraîche, tandis que je m'allongeais sur le dos et observais la voûte étoilée. Un bruit léger attira mon attention : un pas d'Elfe, mais que je ne reconnus pas comme étant celui de Legolas. Je me redressais pour voir sur la rive en face, à quelques mètres de moi, un Galadhrim. Son visage me disait quelque chose mais il me fallut quelques instants pour retrouver qu'il s'agissait d'un membre de la compagnie qui accompagnait mon père lors de ses gardes et que c'était celui-ci à qui mon père avait confié le commandement ce jour lors de notre arrivée.

- Pardonnez-moi si je vous dérange, je me nomme Elfaron. Je souhaitais rencontrer la fille du Gardien de ces Bois. Nous avons beaucoup entendu parler de vous, il est vrai que vous paraissez être une magnifique guerrière.

- Vous aurez l'occasion de constater ma valeur bientôt, car je suis ici avec mes compagnons afin de vous aider à éradiquer la menace Orque.

Je me redressais et remis mes bottes, mal à l'aise sous son regard.

- J'ai hâte de voir votre talent, Litya. Ainsi que la façon barbare dont se bat ce Nain...

Il avait craché ces derniers mots et un air hautain s'affichait sur son visage. Je sentis la colère monter en moi et ne retins pas mes mots.

- Je ne vous permets pas de parler ainsi de Gimli ! Il s'est battu vaillamment depuis qu'Elrond a envoyé la Communauté détruire l'Anneau. Et bien que je sois une Elfe, c'est un ami précieux, ainsi que l'ami du Prince Legolas Feuilleverte, fils de Thranduïl, Roi de la Forêt Noire.

Il parut troublé par mes paroles et ne prononça pas un mot tandis que je le saluais sèchement et m'en retournais vers les autres. Je me recomposais un visage souriant avant d'arriver vers Legolas et Gimli qui s'apprêtaient à rejoindre leur talan. Le Prince se tourna vers moi.

- Mellon nîn, j'espérais te voir. Ma nuit va me paraître bien solitaire sans ta présence à mes côtés.

- La mienne également. Mais nous sommes chez les nôtres et nous nous devons de préserver les apparences. Puis Gimli sera là pour te tenir compagnie.

- Ses ronflements m'empêcheront sûrement de rêver...

Sa plainte n'échappa pas à notre ami Nain qui s'approcha en bougonnant.

- Ronflements ? Ce n'est que la faute de vos oreilles pointues trop sensibles !

Je les laissais s'éloigner et rejoignis le talan de mon père. Je lui souhaitais une bonne nuit et partis m'allonger.

Les rôdeurs (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant