CHAPITRE 19 : Fête de la victoire

1.6K 91 17
                                    

Eowyn m'avait prêté une robe couleur bleue nuit et des chaussures basses et m'avait aidé à nouer le corset au dos. Je n'avais pas mis de robe depuis des années, j'avais peur de me prendre les pieds dedans... J'étais en train de me coiffer lorsque quelqu'un frappa à la porte.

- Entrez !

- Vous êtes magnifique...

Je posais ma brosse et me retournais avec un sourire, les cheveux légèrement ondulés et lâchés dans mon dos. Son odeur de sous-bois avait précédé ses paroles. Je me levais en grimaçant, ma blessure au côté se rappelant à mon bon souvenir. Il avança vers moi et m'embrassa doucement.

- Préfères-tu te reposer ? Il ne faudrait pas rouvrir la blessure.

- J'ai refait mon bandage avant de me vêtir, ça devrait suffire. Je ne compte pas danser la gigue sur les tables ce soir.

- J'aimerais beaucoup voir ça, me nargua-t-il avec un regard pétillant.

Il m'admira quelques instants et j'en profitais pour en faire autant. Il était vêtu simplement, sa chemise argentée rehaussant l'éclat de ses yeux bleus : il avait réellement un port royal. Il me tendit galamment le bras et je posais ma main dessus.

Nous prîmes place auprès de Gimli et d'Aragorn, eux-mêmes vêtus convenablement, ayant troqués leurs vêtements de voyage. Si j'avais pu rougir, je l'aurais fait, car notre entrée n'était pas passée inaperçue, deux elfes au milieu des Hommes. Les Hobbits étaient à côté également, surveillés par Gandalf.

- Je n'aurais jamais songé que tu étais capable de mettre une robe ! Se moqua Aragorn.

- Vous êtes divine, Renchérit Gimli, j'ajouterais même que vous formez un couple très princier avec Oreilles-Pointues.

- Je vous rappelle que je suis une Oreilles-Pointues, Gimli...

Ma phrase le fit rougir et il fut sauvé par l'arrivée de Théoden sur l'estrade. Nous nous levâmes tous dans la salle.

- Ce soir, souvenons-nous de ceux qui ont donné leur sang pour défendre leur pays. Saluons les morts victorieux !

- Gloire !

Je joignis ma voix aux autres et bu une gorgée de bière. Chacun partit alors de son côté. Je restais un moment discuter avec Legolas, son bras autour de ma taille, et Gimli quand Eomer vint me voir, déjà légèrement aviné.

- Litya ! On m'a laissé entendre qu'Alinaë coulait des jours heureux chez les elfes, est-ce vrai ?

- Oui, j'estimais qu'elle avait bien mérité de se reposer après m'avoir accompagné dans mes périples.

- Alors laisse-moi te proposer un nouveau cheval ! Celui que tu avais aujourd'hui te plaît-il ? Il s'appelle Elfwinë, un nom approprié.

- Il m'a beaucoup plu en effet, osais-je, espérant en effet qu'il me confierait ce cheval qui m'avait étonné par son regard intelligent.

- Alors c'est réglé, il est à toi ! Feu son ancien propriétaire serait heureux de le savoir dans les mains d'une elfe, affirma-t-il avant de pousser Gimli et Legolas vers une table un peu plus loin.

Je les suivis de loin, prenant garde à éviter de me faire renverser du vin ou de la bière sur la robe d'Eowyn. Je n'avais d'ailleurs pas revue cette dernière depuis qu'elle m'avait prêtée sa robe et je voulais la remercier de son bon goût, au vu des compliments que j'avais reçu jusqu'ici.

Je la vis saluer Aragorn et lui proposer une coupe de vin. Je vis l'adoration dans ses yeux et j'eus mal pour elle, car je savais le cœur du rôdeur fidèle à Arwen et qu'il ne voyait en elle qu'une jeune femme pleine de promesses pour laquelle il se sentait l'âme d'un protecteur. Je me détournais et rejoignis la joyeuse compagnie qui s'était installée à une table, près de plusieurs tonnelets de bière.

Les rôdeurs (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant