CHAPITRE 17 : La grande bataille du Rohan

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- Vous auriez pu choisir un meilleur endroit !

Le commentaire de Gimli me fit sourire, en effet sa tête ne dépassait pas le rempart et il ne voyait pas la vision d'horreur sous nous yeux. Les Uruk-haï étaient arrivés. Dix mille Orques, qui n'attendaient qu'une chose : nous détruire. Il n'y aurait pas de quartier, d'aucun côté. Eux tueraient par simple plaisir car il s'agissait de leur nature profonde. Nous, nous tuerions pour tenter de rester en vie quelques instants de plus. La différence se jouerait dans notre envie de vivre. Aragorn arriva près de nous à cet instant, interrompant mes pensées.

- Mon ami, quelque que soit votre chance, pourvu qu'elle passe la nuit, lui assena Gimli.

- Vos amis sont avec vous, Aragorn, affirma Legolas.

- Pourvu qu'ils passent la nuit...

Aragorn prit le temps de poser la main sur l'épaule de chacun de nous trois, avant de repartir se poster. De part son statut, Legolas prit le commandement de notre section de rempart. Une flèche partit, venant de la section où se tenaient des hommes du Rohan, tuant un Uruk. Leur mécontentement fut immédiat et le sol tremblait sous le piétinement des lances qu'ils frappaient au sol.

- Qu'est ce qu'il se passe là-bas ? Demanda le nain, surexcité.

- Dois-je tout vous décrire ? Ou vous trouver un marchepied ?

La répartie de l'elfe sylvestre me fit sourire et rire notre ami d'Erebor. Apparemment, Legolas appréciait réellement le nain et c'était une sorte de miracle selon moi. Car les débuts n'avaient pas été tendres entre eux. Mais la détente octroyée par cette petite blague ne dura qu'un instant, les ordres se firent entendre. Les arcs furent prêts et les flèches encochées.

- Faeg i-varv dîn na lanc a nu ranc, nous indiqua Legolas.

Aragorn hurla l'ordre de tirer et une volée de flèches s'abattirent sur l'armée adverse, faisant des ravages. Je ne sais pas qui, entre le Prince et moi, tira le plus de flèches, mais chacune d'entre elles faisait mouche, laissant un Uruk-haï au sol mort ou mourant.

Les échelles furent dressées, pour la plus grande joie de Gimli qui paraissait s'ennuyer ferme pour le moment. Il entra alors dans la danse avec ses haches, pendant que j'avais rangé mon arc et que mon épée tranchait des membres.

- Legolas ! Et de deux ! Cria le nain.

- Et moi j'en suis à 17 !

- Argh, je ne laisserais pas Oreilles-pointues me dépasser !

- 19 !

J'ouvris des yeux ronds sans pour autant cesser de me battre. Depuis quand faisaient-ils un concours de celui qui tuerait le plus ? En effet, leur entente allait bien au-delà de ce que j'aurais imaginé. J'étais à la fois un peu écœurée par leur jeu et également fière de voir que les barrières entre eux tombaient.

Les combats m'éloignèrent de mes amis, et je me retrouvais sur une portion de rempart à mi-chemin entre mon père et eux. Je décidais de me diriger vers le Gardien, afin de m'assurer que tout allait bien quand j'entendis un cri d'Aragorn. Je me retournais brutalement, avisais Legolas qui tirait des flèches en contrebas de la portion où je me trouvais. Il releva les yeux, nos regards se croisèrent et je fus propulsée dans les airs lorsqu'une explosion retentit.

Je ne savais pas combien de temps j'étais restée assommée, tant par la chute que par l'explosion, mais lorsque j'ouvris les yeux, l'armée pénétrait dans la cour au pied des remparts. J'étais en mauvaise position. Mon corps me faisait souffrir mille morts, je serrais les dents et me redressais sur mes deux jambes. A priori, rien de cassé. La constitution elfique avait ses avantages. En revanche, je n'avais plus d'épée. Je cherchais des yeux un moyen de m'échapper de mon cul de sac où ces maudites créatures ne tarderaient pas à venir fouiller, même si l'obscurité me servait bien. J'avisais la pierre naturelle derrière moi, constatant qu'elle me permettrait de remonter sur la partie de rempart ou se tenait encore Haldir et une partie de ses soldats. La douleur dans mes membres me tira malgré tout un gémissement lors de mon ascension et je poussais un soupir de soulagement en arrivant en haut. Mon père m'avait repéré et se précipita vers moi. Je lui fis signe que tout allait bien et dégainais mes dagues, prête à reprendre le combat.

Les rôdeurs (TERMINÉE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant