La mélancolie de Mahiru ne se dissipa aucunement avec la nuit. Bien au contraire, à vrai dire : prisonnière de ses pensées et de toutes les questions que son cerveau se posait en boucle sans en trouver les réponses, l'adolescente n'avait que très peu dormi. C'est aux plus sombres heures de la nuit qu'elle était parvenue à trouver le sommeil, pour un bref instant de repos qui avait pris fin aux premières lueurs de l'aurore quelques heures plus tard — impossible de se rendormir après ça, malgré toute ses tentatives un peu désespérées de retourner à ses rêves. Aussi, quand bien même la fatigue ne lui semblait pas particulièrement visible sur son visage, il lui fallut toute la volonté du monde pour garder les yeux grands ouvertes et ne pas s'effondrer sur son pupitre en plein cours d'histoire.
Hiraoka-sensei ne remarqua pas son manque d'assiduité, ou bien en fit-elle tout simplement abstraction, et la reporter la remercia intérieurement pour cette faveur. Elle ne put pas en dire autant de Miya Atsumu, qui avait cette incroyable habileté à toujours fourrer son nez où il ne fallait pas, ainsi qu'à saisir toutes les occasions qui se présentaient devant lui. Mahiru ne fut donc guère surprise, à la pause du matin, de le voir se retourner vers elle comme il le faisait sitôt que l'ennui venait l'étreindre.
— T'es blanche comme un cul, lâcha-t-il avec son tact légendaire, celui qui savait lui taper sur les nerfs à chaque fois.
— Et toi tu passes ton temps à dire de la merde, on est assortis comme ça, répliqua-t-elle aussi sec sans même lever les yeux vers son visage, et il ricana doucement.
— Ah, t'as pas perdu ton mordant au moins, c'est que c'est pas trop grave ~
Cette fois, comprenant qu'il ne la lâcherait pas si facilement, la reporter daigna se redresser pour les toiser, lui et son air narquois tout à fait horripilant. Ce simple geste l'invita à poursuivre sans attendre, et il la désigna d'un mouvement du menton.
— T'as l'air de pas avoir dormi de la nuit.
— C'est plus ou moins le cas, en effet... grommela-t-elle, même si le plus gros de sa hargne disparut dans le bâillement qui lui échappa et qui arracha un gloussement à son interlocuteur.
— Toujours l'histoire avec ta pote là ?
— Hum... c'est ça, oui.
Mahiru se garda d'ajouter qu'il n'y avait pas que le silence de Kinako qui lui causait des insomnies, car ce n'était pas une discussion qu'elle était prête à avoir avec lui. Atsumu haussa les épaules et tourna le regard vers le tableau, sur lequel la déléguée Ukagi était en train d'écrire les indications de leur professeur principal tout en sermonnant Hiroto pour ses blagues graveleuses.
— Tu devrais laisser tomber, suggéra-t-il alors d'une voix étonnamment calme, toujours sans la regarder.
— Comment ça ? C'est ma meilleure amie, lui rappela-t-elle, un brin offusquée par sa proposition.
— Et pourtant elle se comporte pas comme une meilleure amie.
Il avait rétorqué sans attendre, sans même y réfléchir une seule seconde, si bien que l'adolescente en resta bouche bée quelques secondes. Quant il tourna de nouveau son regard noisette sur son visage, cependant, elle parvint à sortir de son mutisme.
— Je sais pas... murmura-t-elle alors en secouant la tête. Je pense qu'il y a autre chose, un truc qui nous échappe.
— Qui t'échappe à toi, la corrigea-t-il dans un grognement. M'implique pas dans tes histoires.
— Ah ouais pardon, je... Non mais c'est toi qui me pose la question, aussi, tu m'embrouilles.
— Je t'embrouille ?
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Salade de Fruits |HQ!!|
FanfictionMahiru ne s'est jamais intéressée à Miya Atsumu. Elle ne le déteste pas, elle ne l'admire pas non plus, rien d'extrême. Il ne lui inspire que les sentiments qu'on a habituellement à l'égard d'un camarade de lycée un peu mignon et populaire : un ou d...