Bonus #5 ⋅ Éclats de lumière

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Donc un gros morceau de plus de 5000 mots, avec un cross-over que vous reconnaîtrez sûrement, de la tranche de vie, de l'humour signé Miya, et surtout beaucoup, beaucoup de fluff. J'espère que ça vous plaira. Bonne lecture 🫶🏻


L'espèce de koala miniature s'accrochait à sa mère comme si sa vie en dépendait. Ses yeux, d'un marron si profond qu'il donnait l'impression à quiconque les regardait de se noyer dans une mer de chocolat, papillonnaient dans tous les sens. Tantôt sur les murs carrelés du couloir, tantôt sur les deux tornades qui couraient autour de lui, tantôt sur l'anneau doré avec lequel ses doigts potelés jouaient depuis tout à l'heure. Or peu importe où il regardait, son attention finissait toujours par revenir sur Atsumu.

— Miya, tu viens avec nous au restau' ?

Le volleyeur cligna des yeux à la mention de son nom et se détourna du nourrisson pour aviser son coach avec raideur. Il avait beau n'avoir qu'un an de plus que lui, il restait son supérieur, celui à qui il devait rendre des comptes quotidiennement lors de ses entraînements pour l'équipe nationale. Et vu l'épaisseur de ses biceps quand il souleva la moitié des sacs de l'équipe, il n'avait pas envie de tenter le diable.

— Désolé, mec, j'étais paumé dans mes pensées. Tu disais ?

— Je te demandais si tu venais au restaurant avec nous. Vu que d'habitude, tu attends que ta fiancée termine ses interviews pour nous rejoindre, explicita le coach, et Atsumu enfouit les mains dans ses poches avec nonchalance.

— Ah non, c'est bon, elle a presque fini. Il lui reste plus que celle en cours là.

Un petit sourire suffisant fleurit au coin de ses lèvres au souvenir de ladite interview, où il avait monopolisé le plus gros de la conversation sous le regard noir de Mahiru. Certes, ce n'était pas que lui qu'elle interviewait, mais est-ce qu'elle avait vraiment besoin du ressenti des autres joueurs ? Surtout de cet imbécile de naturalisé argentin qui avait fait le joli cœur tout au long du match ?

À quelques mètres de lui, le regard du mioche revenant sur sa personne l'empêcha de serrer les dents trop fort, et il tourna la tête pour ne pas se laisser distraire.

— C'est vrai que vous vous connaissez, avec l'autre pignouf là ?

— Qui, Oikawa ?

S'il fut un poil surpris que son coach ait tout de suite compris à qui il faisait allusion, le passeur ne le montra pas et, esquivant un gamin qui passait en courant près de lui, acquiesça simplement.

— Ouais, j'ai eu le malheur de lui adresser la parole un jour en primaire et depuis il me prend pour son meilleur pote, marmonna Iwaizumi d'une voix exagérément dépitée.

— Je vois, pouffa Atsumu, c'est un peu pareil avec mon frère. Juste parce que mes parents ont eu pitié de lui en le trouvant dans la poubelle, il croit qu'il peut se considérer comme mon égal.

Même s'il ne s'autorisa pas à rire à gorge déployée, le coin des lèvres de son interlocuteur se retroussa furtivement, signe qu'ils se comprenaient dans leur façon de considérer leur meilleur ami. Pas le temps de cracher sur Oikawa Tooru plus longtemps, hélas, puisqu'une voix en provenance du sol les interrompit.

— Dis, ils sont naturels tes cheveux ?

C'était un môme de cinq ou six ans tout au plus, à l'élocution hasardeuse et à qui il manquait deux dents. Avec sa copie conforme, un autre garçon aux mêmes joues rebondies et aux mêmes yeux acier qui venait de le rejoindre, ils avaient passé le dernier quart d'heure à taper des sprints dans le couloir comme des lévriers en période de chasse. Sauf qu'ils ne capturaient pas des lièvres, mais un Atsumu trois fois trop gros pour eux – et pas d'humeur à supporter des interrogatoires d'enfants.

Salade de Fruits |HQ!!|Où les histoires vivent. Découvrez maintenant