L'alerte.

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Maëlle venait de recevoir l'appel du patron de son amie qui était visiblement paniqué. Il lui demandait de les rejoindre tout de suite. Qu'il s'agissait d'une question de vie ou de mort. Elle s'était aussitôt rendue à l'aéroport espérant que le pire ne soit pas arrivé. Elle avait laissé ses patients en plan car son amie avait visiblement besoin d'elle.

  Aucun voyage ne lui avait jamais paru si long. Elle était pressée de voir ce qui n'allait pas,espérant que ce soit quelque chose qui peut être réglé. Pour faire passer le temps,elle se mit à remémorer le passé. Les circonstances de sa rencontre avec Olga, comment cette dernière a toujours été agréable,serviable et humble. Malgré la richesse de ses parents,elle avait su se mélanger à la masse, mettre les autres à l'aise. Cette femme était là personne la plus joyeuse qu'elle ait pu rencontrer et l'une des rares personnes fidèles. Tout ce qu'elle était devenue elle le devait à Olga et à sa famille. Maëlle est née d'une famille très modeste. Se liant d'amitié avec Olga,les parents de celle-ci avaient pris en charge ses études surtout qu'elle avait dit avoir une passion pour la médecine. Le père d'Olga s'est très tôt rapproché de ses parents pour avoir leur permission afin d'aider leur fille. Il avait toujours voulu que l'un de ses enfants soit médecin mais rien n'y fit. Maëlle pensait à ces moments où sa famille peinait à manger. Parfois ils ne mangeaient que du gari durant toute une journée. Olga a été comme une porte pour elle. Apportant joie,bonheur,réussite et aide dans sa vie. Sans cette femme au grand cœur,elle ne serait pas à ce stade. Elle leur devait tout. Le bruit de l'avion lui fit comprendre que l'avion atterrissait. Enfin......

Elle n'avait aucun bagage juste un sac et de l'argent. Elle lança un appel.

-Je suis déjà à l'aéroport.  Je ne connais nulle part ici.

-Ne vous inquiétez pas. J'ai envoyé un chauffeur vous chercher. Il est vêtu en blanc et a une pancarte portant votre nom.

Elle se mit à chercher dans la foule et vit le monsieur.  C'était un type de la cinquantaine environ.

-Bonsoir c'est moi Maëlle GAUTHO.  Votre patron vous a envoyé me chercher.

-Bien sûr madame. Puis je vous aider avec vos valises. ?

-Je n'ai que mon sac à main. Merci.

Il la conduisit vers la voiture et lui ouvrit l'une des portières arrière.

Elle s'engouffra dans la voiture. Cela sentait si bon et elle crut reconnaître le parfum du patron de son ami. Cet homme la fascinait. Et elle savait qu'il avait un faible pour sa copine. Elle essaya de le chasser de sa tête. Mais son nom était inscrit même sur les sièges.  Le pouvoir de l'argent.......

Elle secoua la tête. La voiture s'arrête devant une très grande bâtisse. Elle choisit jouer la femme habituée sinon elle aurait ouvert grand la bouche devant si tant de luxe. Elle ravala son émerveillement se contentant de suivre le chauffeur. Ils montèrent dans l'ascenseur qui s'ouvrît quelques secondes plus tard sur divers appartements. Le chauffeur sonna au numéro 8 et la porte s'ouvrît. Le patron remercia son employé et invita Maëlle à rentrer. Sa tête et son cœur étaient en perpétuel désaccord. Pourquoi le suivre dans une chambre ? Et pourquoi ne pas le suivre dans une chambre. ?

Elle décida d'entrer mais ce qu'elle vit sur le lit lui fit reprendre contenance. Elle se précipita.

En voulant la toucher,elle vit du coton imbibé de sang sur la table de nuit. Elle lança un regard interrogateur au patron. Sa cravate était dénouée et il était visiblement nerveux. A t'il essayé de violer Olga? Elle se redressa prête à en découdre avec lui.

Calmez vous on va essayer de parler.

Elle s'assit.

-Aviez-vous connaissance d'une quelconque prise de tête avec son mari. ?

Elle haussa les épaules.

-Je pense qu'elle subit une dépression ou une sorte de surmenage. Je ne sais vraiment pas quel nom donner à cela.

-Pourquoi pensiez vous ainsi ?

Il lui détailla son attitude pendant toute cette période.

-Cela n'explique pas la blessure sur ce front.

Il prit le flacon et en sortit deux comprimés. L'odeur alerta aussitôt Maëlle. Elle prit les comprimés et les renifla à nouveau.

-C'est.......

Le patron hocha la tête.

-Et c'est Olga qui......

Il hocha encore la tête.

Elle se leva et mit la main sur la tête.

-Doux Jésus. Olga tu me fais quoi comme ça.

Elle prit son portable et appela directement Noah lui demandant de mettre une salle d'hospitalisation disponible.

-Olga est malade et je reviens avec elle.

-Malade? N'avait elle pas voyagé. ?

-Tu m'étonnes de plus en plus toi. C'est tout ce que tu trouves à dire ?

Elle lui raccrocha au nez

-On doit l'évacuer.

J'ai pensé qu'on allait la traiter ici.

-Possession de drogue vous savez ce que c'est. En plus je ne connais rien au système médical de ce pays. Je préfère qu'on rentre. Sa famille doit être informée. Le problème est que je ne sais pas comment la faire voyager alors qu'elle est sous l'effet de ce truc.

Elle était énervée contre elle-même pour n'avoir pas été là pour sa copine au point qu'elle trouve comme consolation la drogue.

-Reposez-vous. Je pense que dans deux heures maxi elle retrouvera ses sens. Pendant ce temps j'informerai le pilote de l'entreprise.  Vous voyagerez par le jet de l'entreprise.

-Merci.

Elle s'assit sur le lit et souffla.  Cette situation la dépassait. Qui est ce qui a pu bien lui vendre cette cochonnerie.?

-Je suis désolé. Je sais combien vous tenez à elle.

-Je suis étonnée. Je ne sais pas à quel moment les choses se sont envenimées de la sorte. J'ai honte. Je n'ai pas su être là pour mon amie alors qu'au moindre problème elle répondait présente.

-C'est peut-être vrai.

Voir quelqu'un donner raison à son erreur lui fit mal.

-Olga est toujours là pour tout le monde. Mais on peut compter au bout du doigt ceux qui sont toujours là pour elle. J'enviais son mari car il avait réussi à la dompter. Vous n'avez pas à vous culpabiliser. Olga ne se laisse pas aider. Elle est très introvertie. Et on a du mal à lui venir en aide.

COMPLEXESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant