La solidarité est une force.

44 4 0
                                    

-Ce matin je vais accompagner Agathe à l'hôpital. Depuis qu'elle m'a annoncé la grossesse elle n'est allée à aucun rendez-vous du médecin.

Olga se crispa. Elle essaya de paraître neutre.

-Oui j'ai entendu le docteur s'en plaindre. Tu sais pourquoi elle refuse ?

-J'en ai aucune idée.

Il avala son lait chaud et coupa dans son croissant.

-Vas-y doucement sinon tu vas t'étouffer.

-Je suis pressé de vite l'y conduire pour ne pas arriver au boulot en retard.

-Je peux l'amener moi si tu veux.

Noah s'arrêta dans ses gestes, la fourchette devant sa bouche. Olga était toute aussi stupéfaite de cette phrase qu'elle avait prononcée. Que lui avait-il pris de dire ça ? Peut-être elle voulait que son mari l'implique vraiment.

-Bébé tu es convalescente. Et au plus grand jamais je ne te ferai subir ce châtiment. Ça me peine déjà de parler d'elle devant toi à chaque fois. Ne me demande pas d'en rajouter. En plus dès la semaine prochaine tu reprends le travail. Tu dois être en forme.

Elle acquiesça. Il regarda sa montre et prit sa mallette. Aujourd'hui il s'en allait tôt que d'habitude.

-Bonne journée mon trésor.

Elle lui fit au revoir du bout des mains et le regardait jusqu'à ce qu'il disparaisse de son champ de vision. Voilà ce qu'elle craignait. Qu'il réponde aux besoins d'Agathe en la laissant seule avec leur fils. Elle l'imaginait s'éclipser dans la nuit pour aller rejoindre Agathe qui serait sujette à des contractions ou des envies de femme enceinte. Ces prochains mois allaient être douloureux. Mais elle devrait faire avec.

Noah se rendit chez Agathe qui était attablée. Elle ne s'attendait pas à le voir. Il lut une certaine peur dans ses agissements.

-Habille-toi on ira à l'hôpital. Comme tu veux que j'y sois avec toi.

Elle tremblait.

-Je ne pense pas que ta femme serait ravie d'apprendre ça.

-Figure toi que c'est elle-même qui m'a demandé de t'accompagner. Vu que tu te sentiras seule. Elle a aussi pris par là.

Elle écarquilla les yeux.

-Tu lui as dit pour ma grossesse ?

-Je ne devrais pas ? Écoute, dit-il en regardant sa montre, va t'habiller. Je ne dois pas être en retard.

Elle ne savait plus comment le convaincre. Elle y alla à contre cœur. Noah s'assit, le temps qu'elle revienne. Une boîte attira son attention. C'était la même que celle dans laquelle les stupéfiants qu'Olga prenait, étaient rangés. Il se dit que c'était peut-être une coïncidence. Mais son instinct l'invitait à se lever et s'en rassurer. Il prit la boîte et l'ouvrît. L'odeur qui s'y dégagea lui prouva qu'il avait raison. Qu'est-ce qu'elle faisait avec cette boîte à la maison ? Ce n'était pas une coïncidence. Quelque chose clochait. Sauf si celle qui a fourni Olga avait aussi fourni Agathe. En voulant déposer la boîte, il remarqua qu'il y en avait plein d'autres. Au moins 10.

-Mais c'est quoi tout ça ?

En temps normal, il ne serait pas inquiet et ne se serait pas mêlé mais là elle portait son enfant. Si éventuellement elle se droguait, c'était grave. Il ne voulait pas répéter la même erreur.

-Je suis prête.

Il ne l'avait pas entendue arriver. Il se retourna.

-Tu fais quoi avec ça ?

COMPLEXESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant