COMPLEXES

Chacun cherche à avoir ce qu'il n'a pas.

10 jours étaient passés depuis ce fameux jour où Agathe était allée  au sexe avec Noah. Il ne décrochait plus ses appels et ne répondait à aucun de ses messages.  Agathe était toute nerveuse car elle avait l'impression que son plan ne marchait pas. Au début tout allait à la perfection. Mais maintenant elle ne savait à quelle idée se conformer. Elle ne voulait aucun autre autre homme à part Noah. Elle était consciente qu'elle avait fait une erreur en ne tenant pas tête à ses parents et refuser  ce voyage pour les études. C'était ce voyage qui avait dégradé sa relation avec Noah. Enveloppée dans son drap, elle fixait le plafond. Pourquoi tout ne pouvait pas se passer facilement ? Pourquoi Noah ne pouvait pas tranquillement quitter cette bonne femme ? Ça ne la gênait pas qu'il puisse avoir un enfant avec une autre, elle voulait juste reconquérir son homme car ils avaient vécu assez de choses pour que tout soit relégué au passé. Elle avait tout essayé mais il semblait lui filer entre les doigts. Quand elle pensait avoir mis la main sur lui ou l'avoir convaincu de se remettre avec elle, elle se rendait compte qu'elle se leurrait et que Noah était toujours campé dans sa position.

-Mais pourquoi ne nous facilites-tu pas la tâche ?,réfléchit elle à haute voix.

Elle se leva et alla prendre une douche. Vu que Noah ne voulait pas lui répondre, elle ira le rejoindre au bureau. À la seule pensée qu'il pourrait à nouveau la faire pencher sur la table et lui faire l'amour, elle frémit. Son sexe devint moite et elle se retint afin de ne pas se caresser. Elle s'habilla à la hâte, choisis un dessous sexy et porta une tenue légère. Elle descendit et mit en marche sa voiture. Ne dit on pas que qui veut le Pape vient à Rome.  Eh bien elle s'en va rejoindre l'homme qu'elle aimait. Au fond d'elle, elle était certaine que Noah aimait sa femme mais une voix lui criait qu'elle pouvait encore l'avoir pour elle si elle arrivait à tuer l'amour qu'il avait pour sa femme. Et pour ça il fallait changer de tactique. Lui faire croire qu'elle n'était plus intéressée par lui et qu'elle était prête à le laisser vivre sa vie de couple avec sa femme.  Ça ne sera pas facile car elle ne peut s'empêcher d'être dans ses bras quand il se trouvait à côté d'elle, ou de l'embrasser chaque fois qu'il parlait ou souriait. Son visage quand ils étaient encore adolescents lui revint en tête. Il était brillant et plein d'avenir. Et surtout très beau. Elle avait jeté son dévolu sur lui et c'était apparemment réciproque. Avec lui, elle a appris à se concentrer sur les études, à ne pas que compter sur la richesse de ses parents et surtout à être humble.

La bâtisse de l'hôpital se dressait devant elle, ce qui l'extirpa de ses pensées. Elle choisit un bon emplacement dans le parking et gara sa voiture. Elle se mira pour voir si son maquillage était parfait. Elle mit du parfum de le creux de ses oreilles, réajusta sa tenue et sortit.

Elle porta son cache-nez et baissa la tête. Il fallait surtout pas que la soit disant amie d'Olga la reconnaisse. Elle pourrait faire foirer le plan et Noah ne la recevrait pas. Dès que la secrétaire de Noah la vit, elle la salua chaleureusement.

-Le docteur n'est pas là. Mais vous pouvez bien attendre à l'intérieur. Il ne devrait pas tarder.

Elle lui ouvrit la porte du bureau et la laissa entrer. Elle était sûre que cette secrétaire se fera gronder lorsque Noah reviendra mais elle s'en fichait.

Elle s'assit confortablement et croisa un pied sur l'autre. Elle inspecta les tableaux sur le mur qu'elle trouvait attirant avant qu'un grand cadre ne lui frappe au visage. C'était une grande photo d'Olga enceinte jusqu'au cou. Elle tenait son ventre avec un sourire béat. Ça se lisait sur son visage qu'elle était fatiguée mais elle semblait vraiment heureuse. Elle regarda la photo pas seulement avec envie mais aussi avec jalousie. Ça devrait être elle sur ce cadre portant la grossesse de Noah. Mais rien n'était encore perdu. Elle patientera.

La porte s'ouvrît au bout d'un instant. Il entra et la vit assise. Il lui accorda un bref regard avant d'enlever sa blouse et la placer sur le porte manteaux. Il se rendit dans sa douche et se lava les mains.  Il était visiblement fatigué. Ses yeux étaient enfoncés dans les orbites.