Les douces courbes innombrables d'une femme.

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Olga écoutait d'une oreille distraite ce que lui disait son collègue Antoine. Elle appréhendait comment les autres allaient la recevoir après tout ce temps d'absence. Pendant que l'ascenseur montait, son collègue la mettait au parfum des dernières nouvelles de la boîte.

-Tu as énormément manqué au directeur. Figure toi qu'il a voulu plus d'une fois venir chez toi.

-Il m'appelait souvent pour prendre de nouvelles.

-Il est très attentionné envers toi, dit il avec sous entendu.

Olga ne releva pas. Elle savait de quoi il parlait et ne voulait pas alimenter les ragots. Elle en avait horreur.

L'ascenseur s'arrêta. Elle souffla un bon coup et sortit. Personne ne regardait vers elle. C'était déjà bon. Elle ne voulait pas entendre les : mais tu as grossi, fais un régime, mets toi au sport.....

-Olga, cria une voix.

-Mince, se dit elle tout bas.

Elle redressa la tête avec un faux sourire. Elle reconnut la secrétaire du service des affaires financières. Toujours belle. Elle la reluquait brièvement. C'était le genre de femme qui lui donnait l'envie d'être fine. Elle avait mis des talons aiguilles qui supportaient son léger poids. Ses jambes étaient attrayantes contrairement à celles qu'elle avait qui ressemblaient à des pieds de vaches. Et son visage si gracieux et de surcroît sans maquillage. Le Seigneur l'avait parfaitement dessinée. Oh oui il avait parfaitement dessinée les femmes sveltes. Son derrière arrondi mettait en valeur cette robe rouge qu'elle avait mise. Quel homme ne baverait pas devant une telle beauté. Elle pensa aussitôt à son mari, au nombre de femmes qui défilaient dans son bureau. N'avait il pas admiré une d'entre elles. Elle se grinça les dents pour éviter à son cerveau de dévier vers de telles pensées.

-Nathalie comment vas tu?

Elles s'embrassèrent. Nath prit des nouvelles du petit garçon et au bout d'un moment continua son chemin. Olga devrait d'abord se rendre au bureau de son patron. Elle était la secrétaire du directeur de la boîte. Ne sachant pas que son patron serait déjà venu, elle ouvrit la porte sans toquer dans l'espoir de voir si tout était à sa place avant l'arrivée de son patron. Elle tomba nez à nez sur lui. Il la dévisegea intensément, très intensément. Elle racla sa gorge car cette situation l'embêtait. Il se ressaisit.

-Olga, pour une surprise c'en est une. Entrez, asseyez vous .

-Mais non Mr, je suis...

-Asseyez-vous je vous en prie.

Elle obtempéra. Cet homme lui rappellait beaucoup son mari, à cause de son amour pour le luxe et sa propreté. Il ressemblait à Noah sur assez de points.

-La maternité vous sied dites donc. Vous êtes toute sublime , dit il avec un sourire franc.

-Merci Monsieur.

-Vous allez bien ? Je peux toujours prolonger vos congés vous savez...

-Oh non Mr. C'était l'ennui total.

-Ennui? Alors que vous avez votre mari et votre enfant à côté ? Je ne pense pas.

-Mon mari allait au travail, du coup je me retrouvais seule avec le bébé.

-Je pouvais bien venir vous tenir compagnie.

Elle esquissa un sourire gêné.

-Pendant votre abscence j'ai eu à recruter une nouvelle secrétaire.

Elle tomba des nues. Son sourire se figea.

-J'ai besoin de vous avoir loin de moi. Vous êtes consciente des sentiments que j'ai pour vous. N'eût été que vous étiez mariée, j'aurai tenté ma chance. Mais je suis du genre à respecter le sacrément du mariage .

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