Les larmes qui ne coulent pas sont les plus amères.

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Durant toute la soirée, Noah avait rejeté les appels de sa femme qui s'est sûrement rendue compte de la farce. Il a dû finalement lui laisser un message dans lequel il s'excusait et disait qu'il rentrerait tôt pour avoir une discussion avec elle. L'heure de la sortie avait sonné. Il rangeait ses affaires pour s'en aller quand un coup fit porter à sa porte.

-Surtout pas maintenant. Il est l'heure et j'ai une chose urgente à régler. Je ne peux malheureusement plus recevoir quelqu'un, cria t'il pensant que c'était sa secrétaire.

-Même pas moi ?

La personne qui venait de parler était un de ses confrères.

-Je n'ai pas su que c'était toi. Vas-y entre

Le médecin exécuta.

-Je ne venais pas pour déranger. C'est pour te dire que j'ai donne rendez-vous à la dame pour demain. C'est parce que tu m'as dit que c'était l'une de tes connaissances que j'insiste. Je te dois bien ça.

-Merci beaucoup.  Je l'amènerai moi-même. Compte sur moi.

-Bien je vais te laisser.  Un coucou à Olga et au petit de ma part.

Noah sourit et le raccompagna à la porte. Il revint sur ses pas, prit sa mallette et ferma son bureau à clés. Il souhaita bonne soirée à la secrétaire et s'en fut.

Son programme de la soirée était bien établi dans sa tête. Il irait voir sa belle-mère, tout lui raconter et implorer sa clémence. Elle l'aiderait à convaincre Olga de rester. Il aurait pu le faire avec sa propre mère mais il ne voulait pas que la décision d'Olga soit influencée.

-Bonjour maman. 

Elle s'affairait à la cuisine et ne l'attendait visiblement pas.

-Noah ? Un souci avec Olga ?, demanda t'elle plantée au milieu de la pièce, un torchon de cuisine en main.

-Non maman. Je suis venu vous voir.

Elle le regarda inquiet.

-Bien. Donne-moi quelques minutes pour que je finisse avec ce qui est sur le feu.

Elle détourna les talons.

Noah était encore plus stressé que quand il voulait le dire à sa femme. Il savait qu'il prenait un énorme risque en se confiant à sa belle-mère. Si celle-ci décidait que sa fille rentrerait, c'était cuit pour lui.

-Alors je t'écoute.

Il ne l'avait même pas entendue arriver. Il se gratta la tête pour se donner contenance.  Il respira un bon coup et narra toute l'histoire à sa belle-mère. Dès qu'il finit son récit, elle ne paraissait pas surprise. Par contre, elle se rasait confortablement et racla sa gorge, signe qu'elle voulait parler.

-Mais que faites-vous du serment de fidélité que vous promettez devant l'autel et devant le maire ?

Noah baissa la tête.

-Et comment l'a-t-elle pris ?

-Calmement. Trop calmement à mon goût.

-Tu aurais préféré qu'elle vocifère ? Qu'elle fasse un scandale ?

-Qu'elle me dise ce qu'elle a sur le cœur oui. Je veux savoir quelle décision elle a prise. Je ne veux plus être dans l'indécis. C'est pourquoi je suis venu vous voir. Que vous m'aidiez à lui parler.

-Ne te parle-t-elle pas ? Vous vivez dans la même maison. 

-Je veux qu'elle s'ouvre à moi. Et qu'on ait une discussion franche.

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