Être complexée c'est faire appel à la souffrance.

44 5 0
                                    

Maëlle avait marché à pas de loup dans les couloirs de l'hôpital pour se rendre dans son bureau. Elle ne  croyait pas ce qu'elle avait vu. Non pas Noah. Elle ouvrit sa porte et la ferma brusquement. Elle s'y adossa et porta une main à sa bouche pour étouffer les sanglots. Elle avait mal au cœur comme si c'était son partenaire à elle qu'elle venait de surprendre. Non Noah ne pouvait pas faire ça à Olga. Il l'aimait trop pour ça. Elle repensait à la discussion qu'elle avait eue avec Olga. Elle avait raison. Elle soupçonnait son mari d'infidélité et c'était avéré. Avec sa situation elle craignait comment elle allait prendre cette mauvaise nouvelle. Sa main tremblait. Elle devrait appeler quelqu'un. Ça la calmerait et elle avait besoin qu'on la guide. Elle composa le numéro de sa maman. 

-Maman, dit-elle toute agitée. 

Sa génitrice prit peur. 

-Qu'y a-t-il ? Pourquoi pleures-tu ?

-J'ai besoin de te voir. Où es-tu ?

-Je suis au marché. Viens. Et de grâce ne conduis pas dans cet état. Prends un taxi.

Elle raccrocha et prit ses effets personnels. Elle ne voulait en aucun cas croiser Noah. Il aurait un moment de gêne entre eux et en plus elle n'avait rien à lui dire. 

Quelques minutes plus tard elle se trouva au marché. Elle gara au parking et continuait à pieds. Sa mère était une vendeuse de poules. C'était avec cet argent qu'elle a su prendre soin de ses enfants. Aujourd'hui tous ses enfants étaient des cadres. Ils lui ont même proposé de rester à la maison et ils s'occuperaient d'elle. Femme active qu'elle était, elle avait refusé et continuait avec son commerce de poules.  Ses enfants avaient réaménagé son local où elle vendait mettant à sa disposition des appareils ménagers pouvant lui permettre de bouillir l'eau et ainsi d'exercer son activité dans toute la facilité. Elle était aidée de certaines femmes qu'elle payait en fin de journée. Maëlle marchait entre les poules, écartant les jambes afin de ne pas les piétiner. Les vendeuses la hélaient et lui présentaient leurs plus belles poules. Elle déclina leur offre en leur disant qu'elle ne voulait pas acheter.  Elle arriva enfin à l'emplacement de sa mère et la vit assise. Elle jeta un bref coup de regard.  L'endroit avait changé. Elle se rappelait quand elle était toute petite et qu'elle bouillait l'eau afin de déplumer coq et poules. L'eau chaude lui brûlait les doigts mais elle s'était habituée. Elle était  habituée à l'odeur que dégageait cet endroit. Elle avait passé la majeure partie de son enfance ici.

-Mayo qu'est ce qui ne va pas ?

Même sa mère avait vieilli. Comme le temps passe vite. Elle la revoyait  avec son visage de jeune mère, sans aucun ride, aucun cheveux blanc.

-C'est Olga maman.

-Elle a eu quoi ? , dit la mère toute inquiète.

- J'ai surpris son mari entrain de la tromper. Je ne sais pas si je devrais lui dire.

Elle se mit à lui narrer la situation d'Olga et comme elle craignait d'aggraver son cas si elle  portait à son oreille une si pénible nouvelle.

-Alors ne lui dis rien.

-Mais maman et si elle l'apprend plus tard. Elle pourrait m'en vouloir tu sais.

-Je te conseille de ne rien dire à ton amie. Elle n'est pas la première à se faire tromper par son mari. Garde ta langue dans ta bouche.

-Mais maman....

-Si tu tiens à elle ne le fais pas. Laisse cet homme batailler avec sa conscience.

-Tu vois pourquoi je ne veux pas me marier. ? Tu vois pourquoi le mariage ne me donne pas envie ? J'ai toujours apprécié leur couple. Avec eux j'ai eu une autre vision de l'amour, ils me montraient qu'on pouvait s'aimer sans se faire mal.  Et maintenant regarde.

COMPLEXESOù les histoires vivent. Découvrez maintenant