𝔈𝔰𝔱𝔥𝔢𝔯𝔦𝔞𝔩, 𝔪𝔶 𝔢𝔭𝔦𝔠 𝔩𝔬𝔳𝔢 ❦ [TERMINÉ]

~Fifty-six

-"Tu trouves ?"

Draco leva les yeux vers Estherial qui hocha la tête tristement.
Elle reposa les vêtements de sa mère dans son armoire, dérangée par ce qu'ils faisaient.

-"On devrait y aller." Dit-elle finalement. "Je ne me sens pas très bien."

Draco hocha la tête et s'approcha pour poser sa main dans le creux de son dos.

-"Tu veux qu'on rentre ?" Demanda le garçon et elle soupira, regardant le lit fait et bordé.

Voulait-elle rentrer ?
Rentrer où, à dire vrai. C'était ici, son chez-elle. Ou l'était-ce encore ?

-"Faisons un dernier tour." Dit-elle. "Même si on ne sait même pas quoi chercher."

Elle se recula et retourna fouiller la bibliothèque collée à la fenêtre tandis que Draco, quelque peu mal à l'aise, se contentait de regarder les photos accrochées au mur.

Elle s'avouait vaincue. Que comptait elle trouver dans la maison qu'elle avait parcouru des dizaines d'années ? Elle ne savait pas pourquoi Voldemort l'avait fait gardé, si ce n'était pour attendre qu'elle y retourne.
Ils avaient fait fausse route. Il n'y avait ici-bas que des souvenirs qu'elle aurait souhaité laissé tel quel.

-"Esther." Dit alors Draco et elle se tourna vers lui, à l'autre bout de la chambre, penché sur les photos. "Viens voir."

Elle passa au-dessus des cartons et s'approcha de lui.

Elle n'avait pas fait attention aux photos. Elle eut un tendre sourire en voyant sa mère, en robe de mariée, jetant son bouquet de fleur qui atterrit dans les mains de Sirius.

Elle leva un peu les yeux et admira son père la soulevant dans les airs, elle qui riait aux éclats du haut de ses trois ans, sa mère au ciel.
Puis, plus à gauche, une photo d'elle et Fred lors de la rentrée du garçon en première année à Poudlard.

-"Regarde celle-là." Désigna alors Draco en montrant celle tout en bas à droite.

Elle prit la photo, la décrochant du portant, et la fixa quelques secondes.

-"C'est ma mère." Sourit-elle en caressant lentement la petite tête. "Avec son tuteur, puisque ses parents sont morts à un jeune âge."

Draco leva légèrement les yeux vers le siens, rivés sur sa mère.

-"Esther." Dit-il alors gravement en désignant l'homme sur la photo, qui jouait avec la petite. "L'homme." Elle hocha la tête sans comprendre. "C'est le seigneur des ténèbres."

Estherial ne dit rien durant un instant, avant de rire.

-"Ne raconte pas n'importe quoi." Dit-elle en souriant. "Il s'appelait To-"

Elle se tut soudain et ses yeux s'agrandirent quelque peu.

-"Tom Elvis." Murmura-t-elle la gorge nouée après quelques secondes de silence.

Elle baissa le regard vers la photo puis les releva vers Draco.

Il y avait effectivement un secret que Voldemort avait souhaité garder comme ça, dans sa maison hantée par ses souvenirs qu'elle aurait aimé délaissé.

                            *****

-"Maître."

Voldemort se crispa, penchée sur un tableau dans sa grande suite.

-"Qu'y a-t-il ?" Demanda-t-il de sa voix sifflante sans daigner se retourner.

-"Greyback et Tumor sont dans l'antichambre, ils disent avoir été devancés par Draco Malfoy et Estherial Valdez."

Le maître de maison se figea soudain et la température chuta.

-"Sont-ils entrés dans la maison ?"

L'homme derrière lui ne dit rien durant un temps.

-"Oui, maître." Dit-il finalement.

Il y eut un lourd silence, dans la pièce.

L'homme se retira enfin et Voldemort ne bougea pas durant des dizaines d'années, lui sembla-t-il.

Puis il leva le bras et fit tomber tout ce qu'il y avait sur la table basse face à lui, criant dans un accès de rage incontrôlable.

Il fit tomber le lustre qui se brisa sur le lit, sachant pertinemment que les elfes de maison viendraient tout nettoyer après, et déchira le papier peint avant de s'arrêter soudain, la main à quelques centimètres du tableau.

Il releva les yeux vers celui-ci, en un silence mortuaire.

-"Ma Sarah." Murmura l'homme de sa voix sifflante, retirant sa main du mur pour la poser sur le fin visage peint. "Ma tendre Sarah."

Il esquissa un léger sourire, dévoilant ses dents jaunes et noires aux couleurs de la tendre nuit qui s'annonçait.

-"Il est temps que je te rembourse, Sarah." Souffla-t-il. "Il est temps que je te remercie comme il se doit."

Il recula de quelques pas, admirant le grand tableau trônant fièrement dans sa chambre, seul rescapé de sa folie passagère.

-"Queudver !" Hurla-t-il et le sorcier accourut, tremblant dans la chambre.

-"Maître ?"

Voldemort se tourna lentement vers lui.

-"Amène-moi Greyback. Je ne veux plus personne dans l'antichambre."

-"Et Tumor, maître ?"

Le maître leva un sourcil.

-"J'ai dit que je ne voulais plus personne dans l'antichambre."

Queudver baissa la tête, la hochant.

-"Bien, maître. Je vous amène Greyback." Il se releva et eut un léger sourire. "Et je vais faire le ménage dans l'antichambre."

Voldemort hocha la tête, satisfait et Queudver disparut.

Si aucun de ses stupides Mangemorts n'était capable de finir cette mission, il allait l'accomplir lui-même. Et il aurait dû le faire longtemps avant.

                             *****

-"Tu les as ?"

Estherial regarda Draco qui se tint le ventre, prêt à vomir devant la chaumière aux coquillages alors qu'ils venaient de finir leur transplanage.

Il lui tendit les cahiers abîmés par le temps et Estherial les prit avant de tapoter son dos.

-"Lève-toi, je vais t'allonger sur le canapé." Dit-elle à demi souriante.

Il se releva et marcha seule vers la maison, comme un grand, avant de s'affaler sur le canapé.

Elle referma la porte et posa les cahiers sur la table avant de s'asseoir sur une chaise et de chercher le plus ancien.

-"1956-1958." Murmura-t-elle en le trouvant finalement. "Elle avait entre 7 et 9 ans."

Elle se tourna vers Draco qui tendit ses bras, et elle lui jeta le cahier de 1960-1965.

Les journaux intimes de sa mère, cachés sous son lit.

-"Tu es sur que ce n'est pas mauvais ?" Elle regarda Draco. "De faire ça ?"

Il leva un sourcil, allongé.

-"Tu crois qu'elle ne voudrait pas que tu découvres la vérité ?"

Estherial hocha la tête, la main tremblante.

Et Draco jeta un coup d'oeil à la jeune femme qui prit une grande inspiration avant d'ouvrir finalement le journal, prête à y découvrir ce qu'elle aurait souhaité garder caché.