𝔈𝔰𝔱𝔥𝔢𝔯𝔦𝔞𝔩, 𝔪𝔶 𝔢𝔭𝔦𝔠 𝔩𝔬𝔳𝔢 ❦ [TERMINÉ]

~Prologue

Une nuit aux éclats si noirs que la lune elle-même se cachait derrière les nuages aux reflets écarlates.

Cette nuit-là, le 8 avril de l'année 1980, lorsque Sybille Trelawney s'attabla avec Dumbledore et lui révéla la prophétie de l'Elu, une jeune sorcière mis au monde un bébé.

Lorsque des lèvres du futur professeur de divinations s'échappaient les mots qui mèneraient Voldemort à la mort, une jeune sorcier menait un bébé à la vie.

Et lorsque ses lèvres se turent enfin et qu'elle s'effondra sur la table, le cri de l'enfant résonna dans la chambre des parents.

Et, une vie pour une vie, alors que le souffle du bébé se faisait grandissant, celui de sa mère faiblissait.

Et enfin, mourut dans sa gorge à jamais.

                           *****

-"Esther ?"

John monta les escaliers en soupirant.

-"Esther, Fred t'attends en bas !"

La jeune femme termina de se brosser les cheveux et admira ses reflets dorés, puis soupira et prit ses valises.

-"J'arrive !"

Elle se dépêcha de descendre mais se prit les pieds dans un de ses bagages et dévala les marches la tête la première.

-"Attention petite idiote." Son père leva sa baguette et la fit léviter avant qu'elle ne s'écrase sur le sol.

Fred, adossé à l'entrée, retint un rire sous une quinte de toux.

Elle le regarda de haut - ou plutôt de bas tandis qu'elle se relevait.

-"Bonjour princesse." Fred l'embrassa sur le front et elle plissa le nez.

-"On devrait y aller." Elle regarda derrière le garçon et grimaça. "Ton frère va nous tuer."

George affichait un regard assez malicieux, pour autant la jeune femme y vit un certain empressement.

-"Tes valises." John les fit voler jusqu'à la voiture et les empila dans le coffre avant de taper dans ses mains. "On se dépêche."

Fred serra sa main.

-"A bientôt papa." Elle l'enlaca et il l'embrassa sur la joue.

-"Dépêche-toi." Murmura-t-il en lui tirant la joue, et elle sortit en riant.

Fred posa sa main dans le creux de son dos et la poussa doucement jusqu'à la voiture.

-"Vous avez mis le temps, les amoureux." George roula des yeux. "Dépêchez de monter."

Fred se mit à l'avant près de lui pendant qu'Estherial s'asseyait à l'arrière.

-"En avant." Dit-elle en souriant. "Direction le Terrier."

Et George klaxonna les nuages en riant.

                            *****

-"Esther, ma chérie." Molly prit son visage entre ses mains et l'embrassa tendrement sur le front. "Je suis contente de te voir."

-"Moi aussi."

-"Comment va ton père ?"

La mère l'amena jusqu'au salon où elle put embrasser tout le monde.

-"Très bien, il retourne en France ce mois-ci."

-"Encore ?" Hermione grimaça alors qu'elles s'enlacaient. "Son patron le traîne souvent hors de chez vous."

-"Ça l'aide à ne pas penser." Elle haussa les épaules et eut un sourire amère. "A maman."

-"Ton père est un brave homme." Arthur lui sourit avant de taper dans ses mains. "Qui veut un peu de pudding ?"

Ginny leva sa main et Ron plissa son nez.

-"T'es trop petite pour ça."

-"Je suis en troisième année."

-"Trop petite." Soupira Estherial en posant ses jambes sur Fred.

Ginny roula des yeux et prit une part de pudding tandis que Molly retournait à la porte d'entrée.

-"Harry !" Entendirent-ils, et Estherial se leva et courut l'enlacer en riant.

-"Comment ça va ?"

Elle regarda son visage entre ses mains, vérifiant qu'il n'avait pas eu d'autres blessures depuis qu'ils s'étaient quittés deux mois auparavant.

-"Je vais bien." Il eut un rire et l'enlaca une seconde fois.

-"Hé." Fred s'approcha. "Je suis sympa, mais pas aussi sympa que ça."

Il tira la jeune femme en arrière et elle eut un rire tandis qu'Harry se grattait l'arrière du crâne.

Elle se leva sur la pointe des pieds et embrassa le rouquin sur les lèvres.

-"Je te croyais plus sympa." Murmura-t-elle.

-"Je le suis." Il leva les mains d'un air innocent. "Tu peux l'embrasser aussi si tu veux."

Harry eut un rire et regarda légèrement Ginny, ce qu'Hermione et Estherial ne manquèrent pas de remarquer.

-"Prêts pour votre rentrée, demain ?" Molly les regarda, l'air excité.

-"Et comment." Ron eut un sourire. "Je sens que ça va être une année super."

-"Tant que vous savez qui ne revient pas d'entre les morts." Estherial haussa les épaules.

-"Ne donne pas d'idées aux dieux." George eut une grimace qui fit rire la jeune femme.

                             *****

-"Debout !"

Hermione eut une grimace et de retourna dans son lit tandis que Fred s'approchait de sa petite amie et lui tirait la couverture.

-"Je vais te tuer." Grogna-t-elle en se tordant dans son lit. "Je vais t'arracher la tête et la jeter dans le lac. Personne ne saura. Je pleurerais de joie à ton enterrement."

Il rit.

-"Dépêche."

Il lui piqua son oreiller et elle se leva les cheveux en bataille, défiant la gravité.

Il fit semblant d'avoir peur et recula effrayé tandis qu'elle le fusillait du regard.

-"Je vais vraiment finir par te tuer." Murmura la jeune femme entre ses dents.

-"Avec plaisir." Il déposa un baiser sur son front avant de sortir de la chambre, sans avoir oublié de prendre la couverture de Ginny également.

Les deux filles se regardèrent avant de rouler des yeux et de s'affaler sur leurs lits, regardant Hermione se lever et s'habiller sans un mot comme la parfaite petite écolière qu'elle était.

-"Debout !" Hurla George en bas et les deux filles se levèrent d'un coup en rouspetant, cherchant de belles affaires à porter alors même qu'elles seront cachées par leurs robes de sorcières.

Lorsqu'elle eurent fini de s'habiller de s'apprêter, elles descendirent en vitesse, tentant de faire rentrer tous leurs bagages dans le petit coffre des Weasley.

-"Tous a bord."

Arthur les aida à s'asseoir dans la voiture, Estherial sur les genoux de Fred, Ginny sur ceux d'Hermione, Ron sur ceux d'Harry.

Puis George, le chauffeur en herbe, appuya sur le champignon, faisant voler la voiture tandis qu'Estherial passait sa tête hors de la voiture pour sentir le vent s'engouffrer dans ses cheveux.

Elle eut un doux sourire lorsque les nuages semblèrent s'écarter pour les laisser passer.

Leur quatrième année avait une odeur de nouveau : sans savoir pourquoi, elle sentait que quelque chose d'incroyable allait arriver.

Et elle était prête.