Chapitre 37

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Ellyn

Hier, je sais pas trop ce qui m'a pris de lui proposer qu'on essaye vraiment. C'est sorti comme ça. J'en avais envie, oui, depuis un petit moment et ce sont les sentiments que j'ai pour lui qui m'ont incité à le faire. Pourtant, ça fait des jours que je suis tiraillée entre mon cœur et ma raison. Il me cache quelque chose, c'est évident. Seulement, à ses côtés, je peux être vraiment moi et ça, en plus du fait que je l'aime, j'en oublie presque le reste. Il me parlera, j'en suis persuadée. Quand il trouvera le courage de le faire.

Depuis qu'il m'a embrassé pour me faire comprendre que c'est ce qu'il souhaitait lui aussi, je suis sur un petit nuage. Ce sourire ne me quitte plus. Une fois de plus, il n'y a pas eu besoin de mots pour qu'on se comprenne. Nous sommes ensemble sans l'avoir prononcé à voix haute. J'aime ça aussi, le fait qu'on réussisse à se mettre d'accord sur tout un tas de choses sans avoir nécessairement besoin de parler.

Allongée dans l'herbe blottie contre lui, ma tête sur son torse, sa respiration calme et régulière me berce. Depuis que je suis réveillée, je ne bouge pas. Je profite du moment, le regard perdu sur les feuilles des arbres, secouées par la légère brise. Cette petite sieste au calme dans le jardin derrière chez lui était une excellente idée.

Ash resserre ses bras autour de moi dans son sommeil et je lève le nez sur son visage endormi. Ses traits sont détendus et comme moi depuis qu'on a décidé de se lancer, il semble plus apaisé que jamais.

Tout chez lui me rend dingue. C'est le cas depuis le premier jour où je l'ai rencontré. De son caractère, à son sourire en coin qui peut me mettre en boule autant qu'il peut me faire craquer. De la couleur de ses iris qui me donne le vertige, à ce brasier qu'il est capable d'allumer d'un simple regard. De sa fossette sur sa joue qui lui donne l'allure d'un ange, à l'encre sur sa peau, qui raconte tout le contraire. Chaque détail, chaque infime chose qui fait qu'il est lui me rend folle.

Comme un aimant attiré par sa peau, mon index commence à souligner le tatouage sur le côté droit de son cou. Il frissonne. Je continue de suivre les contours jusque sur sa gorge, m'aventure sur ses pectoraux, là où les ailes de cet oiseau de feu qui s'envole se déploient et m'intrigue. À mesure que je trace les lignes de ces dessins qui me captivent, son épiderme réagit. Mon regard s'attarde sur son piercing, je me mords la lèvre, puis, sur ses côtes, où le dessin de ce petit garçon de dos avec son cartable est gravé. Sur son ventre, j'effleure chaque courbe de ses abdominaux sculptés à la perfection. Il grogne.

Je me fige, lève les yeux sur lui et observe ses paupières toujours closes, me demandant si je l'ai réveillé.

— C'était pas une protestation, souffle-t-il de sa voix éraillée.

Son rictus en coin me fait comprendre qu'il l'est depuis un moment et profite simplement de mes caresses. Il baisse les yeux sur moi, je souris et reprends là où j'en étais. De toute façon, je ne comptais pas m'arrêter.

Sans quitter ses billes claires, mon doigt parcourt les quelques centimètres qu'ils restent avant d'être arrêtés par l'élastique de son jogging. Ses iris s'assombrissent et s'embrasent d'une lueur incandescente lorsque je faufile ma main dans son boxer. Sa respiration se met sur pause, tous ses muscles se contractent et il attrape mon poignet.

— Si tu t'aventures sur ce terrain, je suis pas sûr de pouvoir m'arrêter. Je pourrais bien virer tes fringues et faire ça en plein milieu du jardin.

Je ricane, amusée, et hausse les sourcils de manière suggestive.

— Et qui te dit que c'est pas ce que je veux ?

Son rire grave s'élève et sans lui laisser le temps de quoi que ce soit, j'empoigne son membre déjà durci. Surpris, il bascule sa tête en arrière, ses doigts s'enfoncent sur mes hanches, son souffle se coupe et je commence de lents va-et-vient.

En même temps que je le caresse, mes lèvres goûtent et embrassent la peau de son torse. Avide de plus et de ce pouvoir que j'ai sur lui, je titille son piercing avec le bout de ma langue et un grondement monte de sa cage thoracique.

En à peine une seconde, il nous fait basculer et se retrouve au-dessus de moi. Ses orbes plongent dans les miennes, des papillons s'envolent déjà aux creux de mon ventre, puis il fond sur mes lèvres. C'est brut, ça lui ressemble et j'adore ça.

Rapidement, nous perdons tout contrôle. Mes vêtements se retrouvent à quelques mètres de nous et je m'empresse de l'aider à se débarrasser de son pantalon et de son boxer. Il récupère un préservatif dans sa poche avant d'envoyer valser ses fringues qui retrouvent les miennes et avec empressement, je saisis l'emballage pour l'ouvrir.

Appuyé sur ses mains de part et d'autre de ma tête, il m'observe faire, impatient et d'un geste sûr, je finis par dérouler la protection le long de son érection. Lorsqu'il s'insinue en moi, il perd en même temps son visage au creux de mon cou et un son guttural lui échappe. J'enroule mes jambes autour de sa taille et me cambre contre lui, pendant que chaque coup de reins qu'il donne m'arrache un gémissement.

Mon corps tout entier frissonne en même temps que j'ai l'impression qu'il se consume de l'intérieur. Mon cœur s'affole, ma respiration se fait plus courte et mes lèvres gourmandes se délectent du goût de sa peau, semant une pluie de baisers le long de sa clavicule. Jusque-là je n'avais jamais ressenti ça pour personne. Ce besoin de lui appartenir grandit à mesure que je partage toutes ces choses avec lui. J'ai envie de lui avouer que je l'aime, que je suis complètement folle de lui. Seulement, pour une raison que je ne connais pas, j'ai peur qu'il prenne la fuite. C'est comme si, dans le fond, je ressentais cette trouille qui l'anime parfois, sans que je sache de quoi il retourne exactement.

Les braises qu'il a réanimées lorsqu'il s'est mis au-dessus de moi se transforment en un immense brasier. Comme s'il sentait que j'étais sur le point d'atteindre l'extase, ses lèvres percutent les miennes et étouffent un gémissement bien plus profond et puissant que les précédents. Il me rejoint la seconde qui suit dans l'orgasme, ses muscles tendus à l'extrême puis pose son front contre le mien.

Nos souffles se heurtent, nos regards s'accrochent et parlent pour nous, tandis que mes mains, tendrement, caressent son dos. Un instant, j'ai la sensation que nous sommes hors du temps, à mille lieues de tout ce qui rythme ma vie. Il a ce pouvoir sur moi que je n'explique pas. Ça me plaît, c'est unique. De la même façon qu'il l'est.

Après quelques secondes, il bascule sur le côté et sans me lâcher, m'embarque avec lui pour me serrer dans ses bras. Je me laisse faire volontiers, cale ma tête sur son épaule et ferme les yeux tandis que mon être tout entier vibre encore de plaisir.

Rᴜʟᴇ Nᴜᴍʙᴇʀ Fᴏᴜʀ [Tᴏᴍᴇ 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant