Chapitre 47

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Ashton

En grognant, je descends les marches et maudis pour la énième fois mon corps qui met bien trop longtemps à mon goût pour se remettre. Presque une semaine que les Hater's me sont tombés dessus et si je m'écoutais, j'irais les trouver un à un pour leur balancer mon poing dans la gueule.

Je suis rentré hier. Non pas parce que tout le monde validait ma demande, mais plutôt parce que je devenais super chiant et à force d'insister. La mère de Pitt est franchement adorable, mais le potage, j'en pouvais plus.

Le truc qui me met le plus en rogne, c'est que j'ai dû faire appelle à mon remplaçant afin de surveiller Ellyn quand elle n'est pas avec moi. Je lui envoie tellement de messages dans ces moments-là qu'un soir, elle est rentrée et m'a supplié d'arrêter. Du coup, je prends sur moi et me contente de garder un œil sur les traceurs que j'ai placé. Aujourd'hui, elle passe la journée avec ses parents. Selon elle, elle ne pouvait pas passer à côté, ni négocier pour remettre ça à plus tard. Ils doivent parler de son plan de vie. Je sais pas ce que ça implique, ni en quoi ça consiste, mais ça a l'air d'être à chier. J'ai déjà pas de plan pour demain, alors un plan de vie, ça me fait bien marrer.

Une fois que mes pieds touchent le rez-de-chaussée, je lâche la rampe et soupire. Le plus dur est fait. De base, je suis pas censé me lever. Ils m'ont laissé tout ce dont j'ai besoin dans la piaule pour éviter que je m'ennuie, ainsi que de quoi bouffer. Quand je les ai vus débarquer avec des mots croisés, un rubik's cube et un plat soi-disant équilibré, j'ai bien cru que c'était une blague. Mais non, ils étaient très sérieux.

Franchement, je me suis montré assez raisonnable. Si je reste enfermé une journée de plus, je risque d'exploser. Ou de finir à la masse.

De toute façon, depuis trois jours une idée ne me lâche pas et quand c'est comme ça, j'arrive à mes fins. Il faut juste que je réussisse à traîner ma carcasse jusqu'au bâtiment près de la piscine. J'ai reçu un message de la compagnie qui devait livrer ce que j'ai commandé et, normalement, tout se trouve déjà à l'intérieur.

Une fois dehors, je tire une clope de mon paquet et l'allume pour pomper dessus comme un dératé. Ça aussi on m'en a assez restreint. En même temps, dès que je prenais une taffe, je toussais comme un malade et j'ai bien cru que mes côtes allaient péter. Ces enfoirés m'ont pas loupé, c'est certain. J'ai encore du mal à me baisser ou à marcher, mais comme dirait mon pote Keyden : T'es en vie, tu respires, alors merde, bouge ton cul.

C'est ce que je fais. Parfois, je sais être bête et discipliné. Surtout quand ça m'arrange.

Je pousse la porte de la grande salle et avise la montagne de cartons que les livreurs ont déposée au milieu. La première chose à laquelle je pense, c'est à cette soirée que j'avais organisée ici et au corps de ma Diablesse qui ondule contre le mien. La seconde, au fait que je vais bien me prendre la tête pour installer tout ça.

Comme je l'ai demandé au jardinier, il a laissé la caisse à outil près de l'entrée. Je me penche pour l'ouvrir, râle de douleur, jure entre mes dents et récupère le cutter. Le premier emballage ne résiste pas longtemps et les cinq autres non plus. Ça, c'était facile. C'est maintenant que ça se complique. Je déplie le premier plan de montage et lâche un rire nerveux. Pourquoi cette merde est écrite en allemand ? À moins que ce soit du norvégien ? Ou une langue encore inconnue ? Ouais, ça doit être ça.

Je passe une main sur mon visage et tout à coup j'ai une illumination. Pitt avait réussi, lui, à déchiffrer les hiéroglyphes pour faire tenir mon pieu sur le campus. Ni une, ni deux, je sors mon portable, hésite à envoyer un texto à Ellyn au passage, mais me ravise et vérifie que l'émetteur borne toujours chez elle. Bingo, respire mec, tout baigne.

Rᴜʟᴇ Nᴜᴍʙᴇʀ Fᴏᴜʀ [Tᴏᴍᴇ 1]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant