⚜ Chapitre 55 : ... Monumentale ! ⚜

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Paris, mois de juillet

Liberté

Ce qui me réveilla fut probablement une gêne insistante au niveau de mon épaule. En grognant, j'y passai ma main ; j'étais appuyée sur mon collier. Je le délogeai d'un mouvement, et laissai retomber mollement mon bras. J'avais... Horriblement mal à la tête. Et aux membres. Et même au ventre. Je me tournai dans mon lit. Avais-je trop bu, hier soir ? Oui, c'était probablement cela. Je ne me souvenais que des verres les uns après les autres, puis de Renard s'approchant de moi... Et c'était tout. Renard... Pour un peu, j'aurais presque eu l'impression qu'il n'était pas loin, son odeur parfumant les draps où je reposais nue et...

J'étais nue !?

Cette soudaine affirmation me fit soudain ouvrit brusquement les yeux et me redresser. Pendant un instant, ma vue se brouilla, ma tête vrilla... Et je poussai un cri.

Renard.

Renard était là.

Aussi nu que moi, dans mes draps.

Il s'éveilla en sursaut, pataugea un instant dans mes draps, croisa mon regard, blêmit...

- Que faites-vous là ? Grondai-je en même temps qu'il disait :

- Où suis-je ?

Nous nous affrontâmes du regard un court instant avant que je ne me rappelle mon état physique. Je me saisis aussitôt d'un des draps pour me cacher et sauter hors du lit.

- Nom de Dieu, je suis nue, dans mon lit, avec Renard de Winter tout aussi nu ! M'écriai-je, horrifiée, en m'éloignant à grand pas.

- Parce que vous croyez que je suis ravi de cette situation ? Aboya Renard en prenant un autre drap pour le nouer à sa taille et sortir à son tour du lit.

Je me dirigeai vers la table, où les bougies du chandelier avaient entièrement fondues, et me tournai vivement vers lui, la table entre nous.

- Seigneur, avons-nous... ? M'exclamai-je soudain.

Il y eut un silence. Je vis Renard froncer les sourcils, comme s'il réfléchissait. Et le regard qu'il m'adressa signifia qu'il avait la même réponse que moi à la question.

- Je ne me souviens pas... murmura-t-il, palissant encore plus.

Je fermai les yeux un court instant.

- Putain, soufflai-je.

Aucun de nous ne nous souvenions de la soirée de la veille. Mais... Mais nous devinions tous les deux ce qui s'était passé. Renard et moi... avions couché ensemble.

- Oh putain, couinai-je. Ça veut dire que... Que... J... J'ai trompé Julien, me rendis-je soudain compte.

Et je sentis mes larmes s'échapper de mes yeux alors que je me laissais glisser au sol. Renard avança d'un pas vers moi.

- Peut être que nous n'avons pas... hasarda-t-il, mais je ne lui laissai pas le temps de finir sa phrase.

- Vous le pensez vraiment ? Sérieusement, Renard ? Grondai-je entre mes larmes. Nous nous sommes réveillés tous les deux, nus, dans le même lit, sans souvenir de la soirée d'hier. Alors je suis désolée, mais je crois bien que oui, nous avons bel et bien... Partagé la nuit. Et si j'ai l'impression que cela m'importe bien plus à moi qu'à vous, alors sortez.

Il se redressa de toute sa taille et me foudroya du regard.

- Vous êtes bien cruelle de sous-entendre que cela ne me fait aucun effet d'avoir couché avec vous, cracha-t-il. Je suis aussi horrifié que vous !

L'héritage de l'Espionne - Livre IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant