⚜ Chapitre 79 : Otra vez ⚜

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Paris, mois d'août

Miguel

Il l'embrassa à pleine bouche, avidement. Parce que ça faisait trop longtemps qu'il en avait envie. Parce que depuis quelques mois, il ne vivait que pour ça. Pour les lèvres roses et attirantes de la duchesse. Pour son sourire mutin, pour son regard enjôleur. Il ne vivait plus que pour entendre son rire, pour entendre sa voix. Pour pouvoir l'embrasser de nouveau. L'embrasser sur les lèvres. L'embrasser sur le front. L'embrasser sur toutes les parties de son corps.

Et il commença de suite. Il posa ses lèvres sur celles de la duchesse, qui lui répondit avec passion. Elle le lui rendait avec passion. Elle voulait l'embrasser. Elle le voulait, lui. Et cela faisait naître en Miguel une sensation qu'il n'avait pas ressenti depuis le vivant d'Yeleen. Un désir profond mêlé à une tendresse intense.

- Miguel... murmura-t-elle lorsqu'il posa ses lèvres sur son cou.

- Oui ? Répondit-il en plaçant ses jambes de chaque côté du corps de Céleste.

Elle lui attrapa la mâchoire et remonta sa tête vers la sienne. Allongée sur le lit du général, sa robe s'étalant autour d'elle comme des centaines de voiles, elle ne lui avait jamais semblé aussi belle.

- Déshabillez-moi.

- A sus órdenes, señora, répondit-il en passant ses mains sous son dos.

Elle se redressa, et Miguel commença à doucement délacer le corset de la duchesse. Soudain, le général frémit lorsqu'il sentit les mains de Céleste remonter le long de son cou jusqu'à son visage et ses cheveux. Il lui jeta un regard ; elle le caressait doucement, comme si elle découvrait son visage, avec tendresse et délicatesse.

- Vous êtes si beau... souffla-t-elle, détaillant chacune de ses rides, chacune de ses cicatrices.

- Et vous êtes magnifique, Céleste, répondit-il alors que le corset cédait.

Il dévoila avec douceur ses épaules, qu'il n'avait que trop peu aperçues lorsqu'elle portait le genre de robe qui les découvrait. Il se pencha vers Céleste et posa ses lèvres sur son épaule gauche à l'endroit d'une petite cicatrice, alors qu'il la sentait commencer à passer ses mains sous sa chemise.

- Céleste, gémit-il à son tour.

- Bésame. Bésame, Miguel, souffla-t-elle. Embrassez-moi jusqu'à ce que nous en perdions le nord, jusqu'à ce que nous ne connaissions même plus nos noms.

- Será fácil. Parce que je ne rêve que de cela depuis le premier jour.

Et la duchesse éclata de rire lorsque que le général la serra plus fort contre lui. Non, pas la duchesse et le général. Pendant cette soirée, et uniquement cette soirée, ils ne seront plus une duchesse et un général. Ils ne seront plus Madame de Tréville et Señor Alvarez de Rivera. Ils ne seront plus une française et un espagnol. Ils seront juste une femme et un homme. Ils seront juste Céleste et Miguel. Et ils s'aimeront, pour une seconde, pour une heure, pour un soir.

Il défit le chignon lâche qui retenaient ses cheveux. Et sa longue chevelure plus grise que noire tomba jusqu'au creux du dos de Céleste. Miguel passa ses doigts dedans, démêlant doucement les nœuds, comme fasciné par les mouvements fluides de cette crinière. Céleste posa avec délicatesse ses lèvres contre la mâchoire de Miguel, comme si elle voulait la découvrir avec douceur, tendresse et lenteur. Elle mordilla légèrement une zone de peau, puis passa sa langue dessus. Et à chacune de ses caresses, Miguel sentait son désir pour cette femme augmenter, augmenter, jusqu'à déborder.

Elle lui retira sa chemise. Il la dénuda de sa robe. Machinalement, elle ramena ses cheveux devant ses seins, comme pour les lui cacher. Avec un tendresse toute particulière, Miguel repoussa la chevelure.

L'héritage de l'Espionne - Livre IIIOù les histoires vivent. Découvrez maintenant